Christophe Rey (Searchmetrics) "Nos solutions ne vont plus cibler que les grands comptes"

Lançant de nouveaux outils SEO, SEM et SMO, Searchmetrics revoit sa stratégie et entend poursuivre sa forte croissance à l'international. L'éditeur allemand dresse aussi les prémices d'un bilan sur la mise à jour Google Panda en France.

JDN Solutions. Searchmetrics édite plusieurs solutions de SEO, SEM, SMO... Quelles sont ses particularités par rapport à ses concurrents ?

Christophe Rey (Searchmetrics). La société Searchmetrics emploie plus de 90 personnes. D'ici la fin de l'année, nous serons 100. Les deux tiers de l'effectif sont dédiés à la R&D, ce qui est considérable.
 

Nous éditons une suite intégrée d'outils, commercialisée sous forme d'abonnement, en mode SaaS. Ces outils couvrent l'étude des mots-clés et du positionnement, l'analyse des back links et du netlinking, y compris sur les réseaux sociaux... Leur but est de fournir une analyse en profondeur des domaines, des mots-clés, et des liens.

Les solutions Searchmetrics intègrent 100 millions de mots-clés, 50 millions de noms de domaines, et peuvent être efficaces dans 32 pays. Ils peuvent donc servir pour Google ou Bing mais aussi Baidu, Yandex ou encore Naver, entre autres. En tout, pas moins de 102 moteurs sont pris en compte. Notre base de données est aussi internationale. Nos outils peuvent donc servir pour gérer plusieurs sites web et plusieurs clients, en France, en Europe, à l'étranger.

Autre particularité : nous nous développons considérablement. Searchmetrics est basé à Berlin, mais la filiale française a ouvert en avril dernier, après avoir lancé des locaux aux Etats-Unis et en Angleterre l'année dernière. Nous allons poursuivre cette croissance internationale, vers l'Europe de l'Est et du Sud notamment.

Notre clientèle est aussi internationale. Nous sommes désormais intégrés à la suite Adobe Omniture Web Analytics, et venons de signer avec Symantec. Plus de 3 000 sociétés utilisent aujourd'hui la base de données Searchmetrics dans le monde, parmi lesquelles Publicis, Bild, Siemens ou encore Harley Davidson.

Cette offre et ce positionnement sont uniques. Dans chaque pays, nos compétiteurs sont différents. Et souvent, la concurrence ne n'exerce que sur une seule brique, et elle est éditée par un acteur qui n'a pas notre dimension internationale. En outre, en France, il n'y a pas tant d'acteurs en compétition sur ce marché. Et nous pouvons faire valoir deux atouts : la puissance de notre base de données et l'étendue de notre périmètre fonctionnel.

Certains sites punis par Panda commencent à remonter dans les pages de résultats de Google

Vous annoncez également aujourd'hui de nouvelles solutions...

Searchmetrics commercialisait jusqu'à présent une suite de plusieurs modules, dédiées aux analyses SEO, SEM et SMO. Aujourd'hui nous lançons Searchmetrics Essentials, qui propose des modules indépendants. Ainsi, si une marque souhaite uniquement analyser son impact sur les réseaux sociaux, nous pouvons désormais lui proposer la brique dédiée, seule.

En plus, l'abonnement est désormais plus flexible : cette société pourra désormais se servir de notre solution juste pendant quelques mois, ou pendant la durée d'une campagne marketing par exemple.

Notre offre plait aux grands comptes, elle va désormais pouvoir cibler de plus petites structures, des diffuseurs de contenu plus modestes, ou même des experts SEO indépendants. L'ergonomie de nos solutions a également été revue, et la suite intégrée devrait également bientôt profiter de cette amélioration, en 2012.  

Searchmetrics est aussi connu pour ses statistiques sur les impacts de Google Panda, aux Etats-Unis, au Royaume Uni et en France. A la lumière de ces données, quel bilan peut-on dresser de ce nouveau filtre ?

Tout d'abord il faut signaler que ces chiffres, basés à la fois sur les mots-clés mais aussi sur leur poids, ont finalement été peu contestés. En France, à peine deux acteurs mentionnés nous ont contacté quand nous avons sorti notre étude pour la contester et la confronter avec leurs chiffres, mais ils n'ont pas donné suite. Donc, même si tous les acteurs ne partagent pas exactement les mêmes chiffres, ils semblent tous convenir de la tendance que nous avons relevée quant à leur visibilité sur Google.

Ensuite, il y a plusieurs enseignements intéressants. D'abord, certains sites punis par Panda commencent à remonter dans les pages de résultats de Google. Et il ne faut pas oublier que pour certains, voir leurs concurrents perdre des positions dans Google, signifie qu'ils peuvent gagner en visibilité sans avoir rien fait ! Il y a aussi des secteurs entiers qui n'ont pas été vraiment impactés.

Mais il est peut-être encore un peu tôt pour tirer trop d'enseignements. Panda a été déployé mi-août. Un délai supplémentaire de plusieurs semaines permettra sans doute une analyse plus pertinente.

Christophe Rey est directeur des Ventes Europe du Sud pour Searchmetrics