Devenir freelance SEO : les conseils de ceux qui ont réussi

Devenir freelance SEO : les conseils de ceux qui ont réussi Choisir son statut, trouver ses premiers clients, créer son réseau, se former en continu… Autant d'impératifs pour qui veut se lancer en tant que référenceur indépendant.

Vous voulez vous mettre à votre compte et exercer en tant que freelance SEO ? Evoluer seul en dehors du cadre salarial tout en étant maître de votre temps ? Mais que cela implique-t-il ? Est-on réellement seul ? Pour en savoir plus, nous avons rencontré deux freelances SEO. Le premier s'appelle William Moulin. 25 ans et autodidacte, il est aujourd'hui digital nomad et parcourt le monde en étant responsable seo de sites e-commerce, freelance seo et intervenant au sein d'une école SEO. Olivier Pruvot, 40 ans et basé à Nice, est le second. Après une expérience de plus de 15 ans en agence, il a co-fondé il y a trois ans Freedly, un collectif de freelances réunissant des experts de tous les métiers du digital.

Devenir freelance comporte un certain nombre d'avantages quand on réussit :

  • Choisir ses clients
  • Avoir plus de liberté
  • Assurer un meilleur équilibre vie perso-vie pro
  • Avoir une meilleure rémunération
  • Ne plus avoir d'horaires de bureau
  • Gérer soi-même les journées de travail

Des inconvénients existent. D'abord, vous serez seul lorsqu'il s'agira de vous lancer. Car une nouvelle vie commence : celle d'un chef d'entreprise avec des responsabilités :

  • Prospecter et trouver de nouveaux clients
  • Mettre en place une gestion administrative et comptable
  • Etre soumis aux aléas des revenus qui varient d'un mois à l'autre
  • Evoluer dans un cadre très concurrentiel

Cela n'a pas empêché William Moulin de se lancer : "J'ai commencé le SEO dans l'e-commerce à 21 ans. Je n'ai pas eu de formation SEO. Toutes mes connaissances, c'est de l'AB testing et de nombreuses discussions avec des personnes qui sont dans le SEO. C'est devenu une passion. Je suis sans cesse en train d'apprendre de nouvelles choses." Olivier Pruvot voulait également vivre de sa passion : "Cela faisait plusieurs années que je pensais me lancer dans cette aventure. D'abord seul, j'ai très vite co-fondé le collectif avec Nicolas Ricci pour être entouré de personnes passionnées comme moi."

Au début de votre activité, vous devrez d'abord choisir votre statut juridique. Trois choix principaux s'offrent à vous.

  • La micro-entreprise ou EIRL (entreprise à responsabilité limitée) : Ce statut est le plus simple à lancer et permet une comptabilité allégée avec déclaration simplifiée de chiffres d'affaires. Les charges sont réduites et vous serez soumis à un plafond de chiffres d'affaires de 70 000 euros sans pouvoir vous associer.
  • Une société en SARL, EURL, SAS ou encore en SASU : Pas de limite de chiffres d'affaires et possibilité de vous associer à tout moment. Votre responsabilité sera limitée à vos apports si vous optez pour la SARL ou l'EURL. Les formalités de création sont plus longues et coûteuses tandis que la gestion au quotidien sera plus lourde que pour la micro-entreprise.
  • Le portage salarial : C'est un statut qui vous permet d'être à votre compte tout en recevant un salaire de la part d'une société de portage salarial. Vous bénéficiez de tous les avantages d'être salarié sans aucune limite dans votre activité. Statut rapide à mettre en place, votre rémunération risque d'être moins importante du fait des frais appliqués par la société de portage salarial.

Une fois votre statut choisi, il faudra vous lancer sur le marché et prospecter. Et en la matière, votre réseau sera d'importance pour faire fonctionner le "bouche à oreille". Pour beaucoup, l'inscription sur les plateformes de mise en relation entre freelances et entreprises comme Malt.fr, Codeur.com, Freelance.com et même Dilga.fr constituera un point de départ. Les réseaux sociaux professionnels vous permettront également de le cultiver tout en vous donnant un coup de pouce en termes de visibilité.

"Pour moi, ce qui a fonctionné, c'est Malt et plus récemment Linkedin"

Comme pour William Moulin : "J'utilise Linkedin car c'est un réseau social où l'on a du temps pour développer une légitimité. Sur Linkedin, mettre en place une stratégie pour se constituer un réseau solide se compte en mois. Si l'on part de zéro, il faut compter trois à six mois voire un an. Ensuite, on a les plateformes de freelances comme Malt.fr. Une fois enclenché, le bouche à oreille fonctionne bien. La réalité est différente pour chaque freelance. Pour moi, ce qui a fonctionné, c'est Malt et plus récemment Linkedin."

Pour Olivier Pruvot, la création du collectif Freedly lui a permis de ne pas avancer totalement seul et de bien s'entourer pour faire évoluer son réseau : "Au bout de 15 ans en agence, j'avais construit un réseau côté client et j'étais entouré de personnes de confiance. Au départ, j'ai donc commencé avec un certain nombre de contacts mais le collectif m'a permis d'être vite entouré d'experts d'autres domaines et de voir plus loin."

Chacun des membres du collectif ayant sa propre expertise, il lui est plus aisé de proposer ses services en sachant qu'il peut amener un développeur ou bien un graphiste si les besoins du client le nécessitent. "Je peux ainsi étendre le projet en proposant des solutions complémentaires et apporter une vision plus globale. Chacun a ses propres clients mais dans certains cas, le client est en recherche de plusieurs prestataires sur un même projet. Dans ce cas-là, celui ou celle d'entre nous qui a apporté le contrat prend le lead, devient chef de projet et le pilote en activant les profils de notre collectif au moment venu tout en gardant son expertise. Cela implique un investissement de chacun et une bonne cohésion. A la fin du projet, le client recevra alors 2, 3 ou 4 factures différentes."

"Il est très rare qu'un freelance intervienne seul sur un projet d'envergure"

Une manière de vivre l'entrepreneuriat en étant entouré tout en restant au contact d'autres métiers et d'experts. Ce qui est important lorsque l'on sait qu'Il arrivera - sur certains dossiers - que vous ayez besoin de faire appel à d'autres SEO ou bien même que l'on fasse appel à vous. Ainsi, le réseau prend tout son sens. Mais Olivier Pruvot tient à rassurer : "On n'est jamais vraiment seul. Même si un freelance n'a pas son collectif, même si son réseau n'est pas beaucoup développé, au fil des projets, il rencontre des personnes avec différentes expertises. Il est très rare qu'un freelance intervienne seul sur un projet d'envergure. En revanche, il faut savoir que nous sommes seuls dans notre expertise."

Une expertise qu'il faut sans cesse remettre en question et faire évoluer. Aussi, comme Olivier Pruvot avec le collectif Freedly, William Moulin considère que les rencontres faites avec d'autres freelances sont primordiales pour évoluer. Tout comme la formation continue. "En tant que freelance SEO, je ne peux pas m'endormir sur mes connaissances. Je suis obligé de les mettre à jour. Grâce à la diversité de mes projets, j'évolue sur de nombreux sujets différents et je me nourris de cette diversité. Aussi, je découvre sans cesse de nouvelles personnes passionnantes et engagées via mes collaborations ainsi que par mon activité sur les réseaux sociaux."

La vie du freelance SEO est donc faite de rencontres, d'échanges et de collaborations qui feront de vous un professionnel tout sauf seul. Votre rayon d'action évoluera en même temps que vos compétences. Il faudra soigner votre image de marque. En la matière, William Moulin compte sur Linkedin pour faire parler de lui. Il y publie quotidiennement des posts parfois à la tonalité décalée, souvent pédago et axés retour d'expérience ou checklist SEO. Il organise surtout un "live SEO" une fois par semaine. Pour d'abord se faire connaître mais aussi pour contribuer à la discussion SEO. "Ça a été assez porteur puisque j'ai reçu via ce canal des propositions de missions SEO mais aussi des propositions en rapport avec l'enseignement et la transmission de mes connaissances."

"Il faut se connaître et surtout assumer son niveau d'expertise via ses tarifs et le temps annoncé"

Quel que soit son réseau, le freelance restera seul dans la gestion quotidienne de son activité où la gestion du temps est primordiale. Un freelance doit pouvoir passer d'un projet à un autre et respecter ses temps ainsi que son tarif. Pour Olivier Pruvot, c'est même indispensable : "Il faut réussir à connaitre ses limites et à maitriser son temps. Il faut toujours savoir si tu es dans les clous ou bien si tu as débordé de tes estimations. Il faut suivre cela pour tous les dossiers. C'est le seul moyen de gagner en précision et de vendre ses prestations au bon prix avec le bon calibrage. Il faut se connaître et surtout assumer son niveau d'expertise via ses tarifs et le temps annoncé."

Ultime recommandation pour le futur freelance qui sommeille en vous, formulée par William Moulin : "Je cherche à me diversifier en développant mes propres projets pour dépendre moins des autres. Je développe des sites d'e-commerce de niche. Cela vient nourrir mon expérience et mon vécu de SEO. Créer quelque chose comme un site e-commerce, un blog ou autre est très important afin de pouvoir montrer quelque chose." A vous de jouer !