Les DSI face au challenge de la migration vers Internet Explorer 9 "La popularité des navigateurs alternatifs est un frein à l'adoption d'une version plus récente d'IE"

Quel plan de migration relatif à IE6 les entreprises ont-elles mis en place ?

Établir un plan de migration sur ce sujet est une tâche complexe car de nombreux facteurs sont à prendre en compte. Il y a tout d'abord le cycle de vie des applications composant le système d'information. Celui ci est classiquement de 5 ans en moyenne.

Il est facile de croire qu'il suffit de migrer au moment du remplacement de ces applications, mais toutes n'ont pas été intégrées au même moment. Vient ensuite la question des "matrices" logicielles installées sur les postes de travail.

Pour les entreprises ayant migré leur système d'exploitation de Windows XP à Vista, IE 6 a d'ores et déjà disparu au profit d'IE 7 voire d'IE 8. La migration se fait donc d'une façon peu orthodoxe en assurant la compatibilité des applications avec un ou plusieurs navigateurs alternatifs installés sur les postes de travail. Firefox est le navigateur le plus plébiscité pour assurer cette fonction.

Sa popularité lui assure une adoption facile par les utilisateurs et son respect des normes et standards du web permet de "valider" la migration ultérieure vers des versions récentes d'IE. Malheureusement, le support d'un navigateur supplémentaire représente également un coût pour les DSI. Cela dit, l'arrêt du support de Windows XP par Microsoft en 2014 va fortement pousser les DSI à réagir de manière plus franche.

Quels sont les risques & inconvénients - mais peut être aussi les avantages - à rester pour le moment en IE 6 ?

"IE 6 force dans une certaine mesure à concevoir les applications actuelles correctement"

Le risque le plus perceptible d'un manque d'anticipation est de voir certaines applications rendues inexploitables suite au passage à la combinaison Windows 7 (ou plus) / IE 9 (ou plus).

 L'autre risque concerne la popularité des navigateurs alternatifs proposés aux utilisateurs. Cette popularité risque, au moment de la migration, de freiner l'adoption d'une version plus récente d'IE. A moins de supprimer tout navigateur alternatif au moment de la migration.

Mais cela revient à commettre la même erreur qu'il y a dix ans en accordant une exclusivité de fait à IE. Cela étant, IE 9 est autrement plus respectueux des standards. L'impact serait moins préjudiciable qu'avec IE 6 en son temps.

Le seul avantage que l'on peut trouver à conserver IE 6 est que les efforts consentis pour que les applications d'aujourd'hui soient compatibles avec cette version 6, imposent au préalable que la version de base des dites applications soit parfaitement compatible avec les navigateurs actuels.

En effet, les adaptations nécessaires à la compatibilité avec IE 6, relatives au code spécifique d'adaptation du code d'origine, impliquent que la "matière" de base le permette.

IE 6 force donc, dans une certaine mesure, à concevoir les applications actuelles correctement. Mais, encore une fois, cela représente un coût non négligeable rendant ce bénéfice tout relatif.


Lancer un projet de virtualisation d'IE 6 a-t-il un sens ?

Cela peut faire sens pour des applications critiques, gérant des données vitales pour l'entreprise et dont les historiques sont conséquents. Généralement, ces applications sont la plupart du temps destinées à un nombre restreint d'utilisateurs et le coût d'une migration applicative serait dans tous les cas exorbitant. Il s'agit donc d'une décision stratégique qui doit être mise en regard des enjeux portés par la ou les applications concernées.

Cédric Chassang est chef de projets Web chez Euriware.