Migrer vers le Cloud peut être salvateur pour l'environnement

Le changement climatique est l'un des problèmes majeurs auxquels l'humanité est actuellement confrontée. Les émissions de dioxyde de carbone sont le facteur le plus important qui contribuent à la hausse des températures mondiales.

La COP26 (Conférence des Nations unies sur le changement climatique), qui aura lieu au Royaume-Uni au mois de novembre, incitera toutes les économies à atteindre un objectif d’émissions zéro d’ici à 2030, conformément à l’accord de Paris signé en 2015 et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Si nous considérons le passage au cloud comme un pas dans la bonne direction pour les entreprises et l’environnement, cela n’est pas totalement avéré. The Shift Project, un think tank français, prédisait en octobre 2018 que la part d’émissions de gaz à effet de serre attribuable au numérique passerait de 2,5% en 2013 à 4% en 2020, une prédiction pré-pandémique.

La charge lourde de l’impact environnemental imputée aux data centers

Une seule recherche effectuée sur Google génère jusqu’à sept grammes d’émissions de dioxyde de carbone, soit suffisamment pour alimenter une ampoule électrique pendant quelques secondes. L’utilisation d’un smartphone pendant une heure par jour tout au long de l’année entraîne l’émission de 1250 kilogrammes de dioxyde de carbone. Si l’on multiplie ce chiffre par les milliards de personnes qui effectuent quotidiennement des centaines de recherches sur Google et visionnent d’innombrables vidéos sur leur smartphone, l’empreinte carbone causée par l’utilisation d’internet devient alarmante.

Une analogie couramment utilisée pour expliquer cet impact est le cas du clip de Despacito. En 2018, la vidéo comptabilisait plus de cinq milliards de vues sur YouTube, soit l’équivalent de la quantité d’énergie consommée par 40 000 foyers américains en un an.

Alors que la consommation de données s’envole et que le Cloud computing devient la norme, la dépendance à l’égard des industries des nouvelles technologies va continuer à s’accroître. Sans travailler à l’optimisation de l’efficacité, le secteur pourrait consommer 20% de l’ensemble de l’électricité et émettre jusqu’à 5,5% des émissions de carbone dans le monde d’ici à 2025. À ce rythme, la consommation d’électricité du secteur technologique dépasserait celle de tous les pays du monde (à l’exception des États-Unis, de la Chine et de l’Inde), selon une étude suédoise qui anticipe la consommation totale d’électricité dans le monde.

Qualifiés d’usines de l’ère numérique, ces data centers consomment près de 7% de l’électricité mondiale, avec des émissions de dioxyde de carbone équivalentes à celles du secteur aérien.

Comment le Cloud aide les entreprises à réduire leur empreinte carbone

Le passage au cloud équivaut à faire du covoiturage ou à utiliser les transports en commun, au lieu d’utiliser son véhicule personnel ou d’avoir ses propres serveurs sur site dans l’entreprise. Ces serveurs sur site nécessitent des tonnes de matériel, des installations massives équipées d’une alimentation électrique et d’un système de refroidissement fonctionnant 24 heures sur 24, pour qu’une entreprise reste opérationnelle.

En adoptant le modèle de « covoiturage technologique », grâce à des fournisseurs de services Cloud comme Amazon, Microsoft ou Google, les entreprises non seulement économisent des ressources, mais fonctionnent aussi plus efficacement. Le passage au Cloud présente des avantages en termes de coûts et d’environnement, car les applications natives du Cloud consomment moins d’infrastructure, d’espace physique et d’énergie par utilisateur.

En outre, comme de plus en plus d’entreprises adoptent le Cloud, elles sont mieux équipées pour mettre en place le travail à distance, qui est également amené à se pérenniser. Cette évolution réduit également le besoin de grands espaces de bureaux, ce qui diminue considérablement les émissions de dioxyde de carbone de chaque entreprise.

Le Cloud peut permettre un plus grand degré d’efficacité dans l’utilisation de l’énergie, du chauffage et des ressources. Toutefois, pour y parvenir, les entreprises informatiques doivent repenser le fonctionnement des data centers traditionnels afin d’éliminer les déchets et accroître leur efficacité. Les grands fournisseurs de services cloud sont les mieux placés pour mener ce changement, en créant un Cloud neutre en carbone grâce à d’abondantes ressources (financières, technologiques et humaines).

Comment les grandes entreprises technologiques mènent la lutte contre le changement climatique

La principale raison pour laquelle les data centers traditionnels ne sont pas écologiquement viables concerne leur dépendance à l’égard des énergies polluantes. Il suffit de passer à des sources d’énergies renouvelables ou à faible teneur en carbone, pour résoudre une grande partie du problème. Reconceptualiser des data centers pour améliorer leur efficacité énergétique et la construction d’installations vertes (éclairage LED, refroidissement vers, énergie renouvelable) peuvent conduire grandement à l’obtention d’une empreinte carbone quasi nulle.

Les technologies de l’information, en particulier les géants de la tech que sont Microsoft, Google, Amazon, Facebook ou encore IBM, ont pris note et ont commencé à repenser leurs infrastructures pour mener la lutte contre le changement climatique. Selon The Guardian, ces entreprises sont les plus gros acheteurs d’énergie renouvelable pour alimenter les data centers.

Google par exemple, affirme être la première entreprise de cette envergure à fonctionner avec une énergie 100% renouvelable. Alimentés par des parcs éoliens et des panneaux solaires, les data centers de Google sont aujourd’hui sept fois plus efficaces sur le plan énergétique. Google exploite également l’IA et l’apprentissage informatique pour optimiser ses data centers. En cas de changement de température, la quantité d’énergie pour refroidir les serveurs est ajustée en conséquence.

Microsoft s’est fixée un objectif d’empreinte carbone négative d’ici à 2030. Et d’ici à 2050, l’entreprise vise à éliminer plus de carbone présent dans l’environnement qu’elle n’en a émis depuis sa création en 1975. Outre l’utilisation de sources d’énergies renouvelables, l’entreprise investit également dans des technologies de réduction et d’élimination du carbone pour devenir neutre en carbone. Microsoft expérimente également un data center sous-marin au large des côtes écossaises pour maintenir ses centres de données au frais, sans consommer d’énormes quantités d’électricité.

AWS s’est engagé à atteindre un taux de carbone nul dans toutes ses activités d’ici 2040. Ses data centers situés dans l’état de Virginie, surnommés « Data Center Alley », réprésentent 70% du trafic internet mondial. Selon Greenpeace, ces data centers consomment une énergie équivalente à la quantité d’électricité qui alimente 1,4 million de foyers américains en un an. Cet engagement est une étape cruciale vers la mise en place d’un cloud plus écologique et plus durable.

Réduire l'empreinte carbone grâce à des data centers écologiques

L’UE prévoit que les data centers européens soient neutres en carbone d’ici 2030. Avec les investissements adéquats dans l’innovation et la technologie, l’informatique a la capacité de permettre des opérations commerciales durables. Un cloud plus écologique est également une bonne nouvelle pour les entreprises, car il permet de réduire les coûts, d’améliorer l’efficacité, d’asseoir la réputation de leurs marques et d’assurer l’avenir des opérations.

C’est pourquoi toutes les entreprises technologiques devraient s’efforcer de rendre leurs data centers plus écologiques. Investir dans des fournisseurs de services de Cloud computing qui privilégient la durabilité est la première étape vers la mise en place d’opérations écologiquement durables. En outre, toutes les organisations qui souhaitent mener des opérations neutres en carbone devraient passer au cloud et lancer des initiatives de transformation pour commencer dès à présent.

La solution consiste à adopter des sources d’énergie renouvelables, à acheter du matériel et des logiciels à haut rendement énergétique pour les data centers, à intégrer un éclairage et une alimentation électrique à haut rendement énergétique dans les installations et à concevoir des systèmes de refroidissement intelligents pour réduire le gaspillage. Les responsables informatiques du monde entier devraient assumer la responsabilité de faire des choix plus écologiques lorsqu’ils traitent avec des fournisseurs. Ils devraient pousser leurs fournisseurs à offrir l’assurance de technologies plus durables réduisant les émissions de carbone, grâce à des indicateurs clés de performance pertinents.