Pourquoi la hausse des coûts énergétiques et les objectifs NetZero obligent les entreprises à repenser leur stratégie datacenter

Quelle approche serait adéquate pour répondre à la question de l'efficacité énergétique des infrastructures informatiques d'entreprises ?

La conférence pour le climat qui s'est déroulée le 7 novembre dernier à Sharm El Sheikh en Égypte, promettait "d'accélérer l'action sur les engagements environnementaux". Cependant beaucoup craignent que cet événement, comme les sommets précédents, n'amène aucune réelle avancée concrète. Ces critiques concernant l'inaction climatique peuvent toutefois sembler un peu arbitraires pour les entreprises et les DSI, qui sont quotidiennement confrontés aux problématiques énergétiques et environnementales. Lorsqu'il s'agit d'atteindre des objectifs de réduction de l'impact des infrastructures informatiques et de mettre en place des plans de décarbonisation, la plupart des entreprises, notamment en France, s'investissent de manière conséquente. Cependant si les investissements humains, financiers et technologiques sont bien présents, il est légitime de se poser la question de la capacité de ces organisations à agir de manière significative, notamment en termes d'architecture informatique.

Pour les DSI, la question de l'efficacité énergétique de l'IT est devenue un véritable casse-tête. Si la technologie est régulièrement pointée du doigt comme étant la principale source d'émissions et de consommation d'énergie au sein d'une entreprise, elle est aussi fondamentale pour leur permettre d'innover et de rester concurrentielles sur un marché en constante mutation. 

Malgré les améliorations considérables apportées à l'efficacité énergétique au cours des dernières décennies, les datacenters en particulier, cristallisent une grande partie de ces critiques. Si c'est aujourd'hui l'un des secteurs les plus avancés dans le domaine de la décarbonation, il n'en reste pas moins le principal pôle d'émission de CO2 et de consommation énergétique. Dans la seule région EMEA, les datacenters consomment plus de 90 TWh par an, avec un niveau d'émissions équivalent à environ 5,9 millions de véhicules (27 millions de tonnes de CO²). Les mesures prises pour augmenter leur efficacité peuvent donc avoir un impact considérable sur le changement climatique. 

Selon un récent rapport publié par le Cabinet Atlantic Ventures, la transformation des architectures traditionnelles à trois niveaux en modèles de nouvelle génération, tels que les infrastructures hyperconvergentes (HCI), sera essentielle pour optimiser la consommation d'énergie et l'empreinte carbone des datacenters. Ce rapport souligne que les architectures HCI de nouvelle génération auraient le potentiel de réduire réellement la consommation d'énergie et l'empreinte carbone d'environ 27 % par an. En France, un passage complet à la technologie HCI dans les datacenters du territoire sur les trois prochaines années, permettrait d'économiser 8,8 TWh d'énergie et près de 440 000 tonnes de CO². Ces gains sont par ailleurs atteignables pour tout type d'entreprise utilisatrice de technologie, qu'ils s'agissent d'hyperscalers, de fournisseurs de services managés, de grands groupes ou de PME. Au-delà du simple choix du type d'infrastructure, ce sont aussi les modes de consommation qui peuvent aider à atteindre les objectifs NetZero. 

Ces perspectives d'améliorations représentent d'importantes opportunités pour les DSI et pour toute organisation souhaitant atteindre des objectifs de réduction NetZero, d'autant plus que la pression ne fera qu'augmenter. Au fur et à mesure il va en effet être de plus en plus demandé aux DSI de fournir des données détaillées sur les émissions carbone des datacenters, que ce soit pour répondre aux futures exigences de reporting des entreprises ou aux législations. Face à la demande croissante pour les applications numériques qui ne faiblira pas, il est essentiel de mettre en place cette nouvelle infrastructure dès maintenant. Les entreprises ont énormément à y gagner, aussi bien en termes d'évolutivité que de consommation d'énergie et d'émissions. Elles pourront ainsi contribuer de manière proactive à la réalisation des objectifs NetZero sans avoir à faire de compromis sur les performances de leurs infrastructures IT.