Gérer des processus complexes en no-code / low-code grâce au BPMN

Les développements en no-code / low code peuvent rendre des services mais leurs limites sont vite atteintes quand il s'agit de développer des processus avancés. Et si pour pallier cela, les entreprises recouraient à la norme BPMN ?

Ces derniers temps, on voit fleurir un peu partout des tribunes, articles... vantant les mérites du low-code / no-code pour développer ses propres solutions informatiques. Même si développer un logiciel sans avoir à coder spécifiquement présente de très nombreux intérêts, une plus grande accessibilité du sur-mesure, et répond à de très nombreuses problématiques, lorsqu’une entreprise souhaite développer des processus réellement complexes, le no-code / low-code atteint ses limites.

Pour traiter des processus plus complexes, chaque fournisseur a donc développé des modèles de codes qui lui sont propres. Ainsi, chaque BPM répond parfaitement aux besoins en termes de gestion des processus métiers de son éditeur ; mais lorsque l’occasion se présente de devoir mixer deux BPM différents, des problèmes de compréhension et de compatibilité se posent.

Une norme qui a mis 20 ans à s’imposer

Il y a 15 à 20 ans, le marché du business process management s’est entendu pour définir une norme de notation : le BPMN.

Cette notation définit la meilleure façon, standardisée, de dessiner les processus. Pour développer cette norme, ses créateurs ont passé en revue l’intégralité des cas qui peuvent se présenter lorsque l’on parle de processus métiers.

La notation a ensuite été développée de façon à ce que tout le monde puisse comprendre son usage et surtout que tout le monde ait le même référentiel lorsqu’il s’agit de modéliser ses processus métiers.

L’idée générale, qui a présidé à cette création, est que plutôt que de rédiger des milliers de pages pour décrire les différents processus, tous les processus doivent pouvoir se retrouver dans un schéma.

Un langage universel pour préparer l’aide à la décision

Ces dernières années, le BPMN s’impose de plus en plus et les entreprises l’adoptent avec comme objectif d’aider à la prise de décision après avoir défini clairement les processus et règles métiers.

Le BPMN présente, à cet égard, trois avantages majeurs : il se comprend et s’intègre facilement, il permet le suivi et le monitoring des processus et enfin il offre la possibilité d’optimiser les processus, avec pour objectif une meilleure automatisation.

Aujourd’hui, le BPMN n’a pas de concurrent direct dans la modélisation des processus métiers puisque les tentatives précédentes ont fait long feu.

Des applications au graphique

Jusque-là, les outils de BPM se géraient surtout par des applications qui prenaient en compte les processus métiers et les traitaient ensuite de façon automatisée. Dans ce cadre, lorsque l’on était face à un processus complexe, il fallait réaliser un développement logiciel spécifique, l’intégrer à une plateforme BPM complexe qui permettait alors de le gérer.

Dans certains cas, la gestion des processus métiers s’effectuent en intégrant des workflows au système de BPM et ce sont ces workflows qui gèrent les processus. L’inconvénient d’une telle façon de faire est qu’elle nécessite une connaissance approfondie de ces systèmes. En outre, dans ce type de fonctionnement, le BPM ne peut atteindre les performances que peut offrir le BPMN, à moins de créer des algorithmes complexes.

Le BPM fait donc évoluer le paradigme en passant d’un développement long, fastidieux et complexe vers une solution astucieuse à base de graphiques complexes, faciles à créer.

Le no-code / low- code rend des services mais s’efface face à la complexité

Une des solutions récentes qui permet de pallier cette complexité de programmation et de création d’algorithmes est basée sur des développements en no-code / low code. Ce type de solutions répond généralement bien aux problématiques de gestion des processus, notamment en raison des palettes de fonctionnalités à disposition des utilisateurs. Mais celles-ci restent standards et ne peuvent répondre qu’à des problématiques simples comme la gestion ou la création de formulaires.

Ainsi, modéliser des processus sous forme de graphiques est possible, en assurer le suivi et l’optimisation l’est aussi. Le problème se pose pour des processus plus complexes où des traitements plus avancés vont devoir être réalisés.

La solution : développer en no-code / low-code avec le BPMN

Le BPMN est une façon de penser et dessiner des processus pour élaborer ensuite des processus métiers qui, eux, vont pouvoir se développer en no-code / low code. A chacun sa spécialité et ses forces.

Le BPMN réfléchit et modélise les processus complexes et les rend accessibles. Et le no-code / low code apporte son expertise métier et sa facilité d’utilisation. Les entreprises doivent donc avoir le réflexe de faire du no-code / low code à l’aide du BPMN. De cette façon, les processus sont réfléchis en amont avec le BPMN qui permet d’intégrer facilement les différents besoins, même les plus complexes. Une fois les processus définis, on intègre le BPMN dans l’application no-code / low code .

En conclusion...

Une entreprise se définit par ses processus. C’est d’ailleurs là-dessus que réside le principe des normes de qualité ISO. Or l’on observe régulièrement que les processus d’une entreprise ne sont pas clairement définis. Ce qui entraîne de fait un écart entre les processus réels d’une organisation et leur mise en place dans un logiciel métier.

Aujourd’hui, régulièrement, les entreprises qui cherchent à implanter un outil de BPM utilisent le BPMN pour expliquer leurs processus dans le cadre d’un cahier des charges. Il est nécessaire de pousser la logique plus loin et d’implémenter directement le BPMN dans son outil no-code / low code.

En bref, la notation BPMN est l’un des meilleurs moyens de simplifier la création de processus et règles métiers complexes, et ce, sans avoir à faire appel à des développements informatiques. Évidemment, il faut trouver les bons outils capables d'interpréter et d'exécuter ces processus, sans aucun développement.