Les principales idées reçues sur Kubernetes que tout bon dirigeant devrait savoir

Ces dernières années, le recours massif aux conteneurs est devenu la stratégie de référence pour optimiser le développement logiciel, l'adoption du Cloud et la performance des équipes de production.

Les conclusions du rapport « The State of Kubernetes 2022 », abonde dans ce sens. Ainsi, l’utilisation de cette plateforme s’est désormais généralisée dans l’industrie et son déploiement est jugé fructueux pour 99 % des personnes interrogées. Au vu des avantages de la conteneurisation, son succès fulgurant ne découle donc pas d’un effet de mode mais d’une tendance de fond qui s’inscrit dans le temps. 

En effet, le nombre de clusters en cours de déploiement est en nette augmentation. 29 % des organisations auraient plus de 50 clusters, et près de la moitié (48 %) s’attendraient à ce que le volume de clusters qu’elles utilisent augmente de plus de 50 %. Kubernetes a donc encore beaucoup à offrir même si le tableau n’est pas aussi rose sur le terrain ! Et, il existe un certain nombre de croyances sur cette plateforme qu’il faut démystifier pour éviter de potentielles erreurs suscitant d'inutiles désillusions. 

Une plateforme facile à déployer !

Les conteneurs sont le meilleur moyen de faciliter la modernisation des applications monolithiques. Kubernetes offre des bénéfices considérables pour les opérations Cloud, en particulier pour les entreprises qui s’orientent vers des infrastructures hybrides et multi-Cloud. En effet, une majorité des organisations utilisent Kubernetes dans un contexte multi-Cloud. 

Dès lors, les dirigeants doivent être conscients du fait que leurs équipes de production sont confrontées à une complexité accrue. Kubernetes permet certes d’automatiser les conteneurs, mais le système lui-même est difficile à gérer. Par exemple, trois nouvelles versions de Kubernetes sont mises à disposition chaque année. Simple au départ, les conteneurs et l’infrastructure Kubernetes peuvent rapidement évoluer de façon incontrôlable. Il convient donc de bien évaluer les besoins à long terme lors de la mise à l’échelle. Dans le cas contraire, les problématiques de dimensionnement rencontrées peuvent affecter les tâches de supervision et de gestion. 

La sécurité native de Kubernetes

Être convaincu de la sécurité native de Kubernetes est une grave erreur car avec la conteneurisation, la surface d’attaque s’étend considérablement. La hausse du nombre de clusters associée aux déploiements multi-Cloud et menaces liées à la cybercriminalité font de la sécurité une priorité. 

L’adoption de Kubernetes doit s’établir avec une séparation claire des tâches entre opérateurs, développeurs et équipes sécurité. Il convient alors d’intégrer les bons outils pour automatiser la supervision et l’analyse de failles de sécurité pendant la phase de développement et de déploiement du logiciel sur Kubernetes. 

Sans les outils adéquats, les ressources partagées peuvent donner lieu à la multiplication des configurations manuelles complexes. Cette situation engendre des erreurs susceptibles de mettre en péril la sécurité d’une structure. 

La pénurie de compétences

Les talents en matière de Kubernetes sont rares malgré l’adoption massive dont la plateforme fait l’objet. La formation et la fidélisation des collaborateurs est un enjeu majeur pour les entreprises tout autant que le bien-être des équipes en charge de ce type de projet. 

Le principal problème rencontré reste le niveau insuffisant d’expérience en interne ou les difficultés à trouver des candidats disposant d’une expertise Kubernetes lors de l’embauche. L’épuisement professionnel et la hausse de l’attrition ne font qu’aggraver le cas des entreprises qui voient leur capacité à motiver leurs équipes se réduire. La solution pour les dirigeants est d’innover pour adopter un programme ad hoc qui leur sera dédié. 

Les promesses de Kubernetes

Il est capital de ne pas se faire d’illusions quant au potentiel de Kubernetes. Les conteneurs ont, certes, de nombreux avantages comme le démontrent les différents cas d’usages. Cela dit, il est crucial de ne pas agir dans la précipitation. Se concentrer sur les priorités, cibler les éventuelles failles et ajuster le projet de déploiement tant en fonction des besoins que des capacités sont clés dans la réussite de toute initiative. 

C’est pourquoi, pour relever ces défis, il est important :

-De ne pas mettre en place une solution couvrant uniquement le déploiement initial de Kubernetes – il faut penser multi-Cloud et multi-Cluster dès le départ pour être capable de gérer efficacement Kubernetes lors de sa mise à l’échelle

-D’offrir des outils homogènes pour les équipes, quel que soit l’environnement, afin de d’améliorer l’efficacité et la montée en compétences des opérateurs

-D’implémenter une séparation claire des rôles mais également avec le bon niveau d’isolation de l’infrastructure pour protéger vos applications

-De penser et repenser votre chaine de création logicielle (développement, supervision, tests, analyse de failles…) afin de tirer la pleine valeur de Kubernetes

En se donnant les moyens de progresser étape par étape en matière de Kubernetes, les entreprises pourront intégrer la flexibilité nécessaire et déployer un système évolutif. C’est le seul moyen d’adresser la complexité de Kubernetes et ainsi permettre la modernisation de vos applications.