France Digitale mise sur sa lobbyiste et Thierry Breton pour séduire Bruxelles

France Digitale mise sur sa lobbyiste et Thierry Breton pour séduire Bruxelles L'association qui promeut les start-up françaises a recruté l'ancienne représentante d'intérêts d'Imperial Tobacco et Microsoft pour se faire entendre auprès de l'UE et du nouveau commissaire européen en charge du numérique.

"Elle a été lobbyiste pour Imperial Tobacco, donc ça rigole pas", a prévenu Nicolas Brien, président de France Digitale. L'association des start-up françaises, qui compte 1 500 sociétés parmi ses membres, muscle ses capacités de lobbying. L'organisation a présenté ses objectifs pour 2020 lors d'une réunion de ses membres dans la soirée du 28 janvier à Paris. Parmi eux, s'européaniser en envoyant une lobbyiste pour défendre les intérêts des start-up à Bruxelles, et par la même occasion s'ouvrir à davantage de membres hors de France pour devenir l'association de référence à l'échelle européenne.

Fenêtre de tir

France Digital a donc recruté en septembre dernier comme directrice des affaires européennes la lobbyiste Julia Fenart, passée par la représentation des intérêts d'un des plus gros cigarettiers mondiaux, le britannique Imperial Tobacco, puis de Microsoft. Entre le marché unique du numérique, la taxation des géants du numérique ou encore la préparation de la stratégie industrielle européenne qui devrait aborder de nombreux sujets tech comme l'IA, l'IoT, l'informatique quantique ou encore la 5G, elle aura fort à faire. L'association espère profiter d'une opportunité unique de faire entendre sa voix, avec la nomination d'un commissaire européen en charge du numérique français et issu du sérail tech : Thierry Breton, ancien PDG d'Atos.

Au-delà du lobbying, France Digitale devrait également accentuer ses actions RH pour pallier les difficultés de recrutement rencontrées par les start-up sur des profils très qualifiés, notamment en organisant des rencontres entre entreprises françaises et Français établis dans la Silicon Valley qui souhaitent revenir au pays. Comme à chaque élection, l'association prévoit aussi de "hacker les municipales" en interpellant les candidats sur des sujets liés au numérique, lors de rencontres organisées dans plusieurs grandes villes françaises.