Le CA des fintechs françaises a explosé en 2022

Le CA des fintechs françaises a explosé en 2022 Finance Innovation et Truffle Capital dévoilent ce 4 avril son étude consacrée aux performances des fintechs françaises.

En 2022, le chiffre d'affaires cumulé des 100 premières fintechs françaises a augmenté de 80% par rapport à 2021. Il s'agit sans doute du chiffre le plus significatif de Fintech100, l'étude réalisée par Finance Innovation et Truffle Capital et publiée ce 4 avril (et à retrouver dans son intégralité en fin d'article) . Dans son ensemble, cette étude montre la bonne santé du secteur : "Parmi les 100 start-up concernées par notre précédente étude, on ne compte que deux faillites. C'est très significatif de la pérennité du secteur", analyse Maximilien Nayaradou, directeur général de Finance Innovation.

Le cumul des fonds levés a lui aussi augmenté en 2022 (6 187 millions d'euros contre 5 037 millions d'euros en 2021), malgré une diminution du nombre de tours de table. "Les investisseurs ont pris des risques, mais ce sont des risques mesurés" poursuit Maximilen Nayaradou.

Les fintechs, dont la majorité opère en BtoB (59%), sont principalement concentrées autour de quatre secteurs : le développement de logiciels, l'intelligence artificielle, l'API management et le data management. En 2022, elles ont poursuivi leur développement à l'international : 57% d'entre elles sont présentes dans un pays étranger, notamment en Italie (18%) et en Allemagne (18%). "En Italie, le secteur de la fintech est moins fort qu'en France, donc il y'a moins de concurrence. C'est assez logique pour les start-up d'y développer leur activité".

L'Allemagne et l'Italie sont les deux marchés étrangers privilégiés par les fintechs françaises. © Finance Innovation

L'étude met en avant un phénomène qui peut intriguer : encore 34% des fintechs ne sont pas en contact avec un régulateur. C'est même deux points de plus qu'en 2021. Mais si "un certain nombre de fintechs ne sont pas encore réglementées", c'est parce qu'une partie d'entre elles "relève de la tech pure et ce sont leurs clients qui sont financiers".

Par ailleurs, la "pénurie de talents" a été citée par près de la moitié des fintechs (49%) comme le principal défi auquel elles étaient confrontées au quotidien. "Toutes ont besoin de développeurs ou de data scientists. Et toutes se les arrachent, c'est un enjeu important au sein du secteur".

La pénurie de talents, le premier défi des fintechs françaises en 2022. © Finance Innovation

Une proportion équivalente (48%) se dit neutre vis-à-vis de la conjoncture économique (inflation et ralentissement de l'économie). Un chiffre qui n'étonne pas le DG de Finance Innovation : "Le covid a favorisé la culture du digital et donc les fintechs. Quant à la hausse des prix, elle existait déjà dans ce domaine. La vraie question est de savoir comment l'inflation relative des fintechs va réagir à l'inflation de l'économie globale". Réponse dans un an dans la prochaine étude de Finance Innovation.