Julien Lesaicherre (Microsoft) "Le cloud Azure s'adapte à tous les développeurs : PHP, Java, Ruby..."

Prise en charge d'Hadoop, de MongoDB, nouveau plugin Java, mode d'abonnement simplifié... Au travers plusieurs nouveautés, Microsoft ouvre plus largement les portes d'Azure.

Julien Lesaicherre est chef de produit Windows Azure au sein du Microsoft France.
 

JDN Solutions. La vente de Commerce Server à Ascentium signifie-t-il que Microsoft se recentre sur les problématiques d'e-commerce en mode SaaS, avec peut-être une nouvelle offre à venir sur ce terrain ?

Julien Lesaicherre. Il est vrai que Commerce Server n'est pas une solution en mode SaaS. Mais dans sa stratégie de Cloud, Microsoft a choisi d'être agnostique en matière de solutions de gestion de contenu Web. Nous avons porté de nombreux CMS sur Azure. C'est le cas d'Umbraco ou encore de Sitecore. Le système de gestion de contenu Web Open Source Drupal est en train d'être porté sur Azure. Pour répondre à votre question, Microsoft n'est donc pas en train de développer une solution d'e-commerce en mode SaaS sur la plate-forme Azure.

L'idée est au contraire d'être le plus ouvert possible, en termes d'outils et d'environnements de développement. Et de proposer aux développeurs les outils qu'ils utilisaient déjà. C'est ce qui conduit nos investissements sur Azure. Aux côtés des langages de Microsoft .Net, Azure propose des kits de développement PHP, Java, Ruby et Python. Il est possible de réaliser des développements pour Azure en utilisant aussi bien Visual Studio qu'Eclipse. Mais, le cloud Azure est également compatible avec l'IDE PHP Zend.


Comment facilitez-vous l'accès à vos services d'IaaS et PaaS ? Les développeurs peuvent parfois être effrayés par ces nouvelles solutions de déploiement qui peuvent parfois faire penser à des usines à gaz ?

C'est le sens des annonces que nous faisons aujourd'hui. Nous avons notamment réduit drastiquement le nombre d'étapes d'enregistrement à Azure. Il n'y en a plus que quatre. Pour les développeurs qui choisissent notre offre gratuite de 90 jours, nous leur permettons désormais de définir des quotas d'utilisation pour l'ensemble des services : bande passante, ordres d'exécution, gigas de stockage... Ils peuvent ainsi s'assurer qu'il n'auront rien à débourser. Nous intégrons aussi une console permettant aux clients de superviser la consommation des services, avec un suivi des dépenses au fil de l'eau. Mais également une vue synthétique de l'ensemble des abonnements en cours chez un client, avec une date de facturation unique.

"SQL Azure est désormais équipée d'un outil de partitionnement"

D'autres annonces portent sur l'ouverture de la plate-forme vers de nouvelles technologies de développement et d'infrastructure logicielle. Nous introduisons un nouveau SDK pour Node.JS [avec librairies, support d'hébergement, stockage et service bus ndlr]. Nous l'avions annoncé à l'occasion du PASS Summit 2011 : la disponibilité d'une pré-version d'Hadoop pour Azure est désormais effective. Elle permet de déployer des applications Hadoop en quelques minutes. Nous mettons également à jour le plugin Azure pour Java, dans l'optique de faciliter la prise en main du langage sur la plate-forme. L'intégration de la base de données MongoDB est également effective à partir d'aujourd'hui, ainsi que Solr Lucen et l'outil de gestion de cache Memcached.

SQL Azure est aussi équipée d'un outil de partitionnement pour répliquer les données d'une même base logique sur plusieurs instances/services de serveurs de données. La taille de SQL Azure passe de 50 à 150 Giga, et ce pour le même prix, c'est-à-dire 499 dollars. Enfin, toujours en matière de tarifs, nous réduisons le prix de la bande passante de 25% sur les zones Amériques et Europe, et nous proposons Windows Azure Service Bus gratuitement jusqu'en mars 2012.

Quels sont les points forts d'Azure comparé aux offres de Cloud Computing de vos principaux concurrents ?

D'abord, nous sommes l'un des seuls acteurs à laisser le choix de la localisation. Si un client veut que ses données restent sur le territoire européen par exemple, nous pouvons le lui garantir [ce n'est pas le cas pour Salesforce qui ne dispose pas de datacenter en Europe ndlr]. Azure repose en effet sur six centres de données, dont deux en Europe, basés à Amsterdam et Dublin. Nous avons donc la possibilité de mettre en place nos services de réplication sur le territoire européen, sans faire intervenir de datacenters situés en dehors de l'Union Européenne. 
 

Nous avons également mis en place une unité, baptisée Global Foundation Services, qui se charge de la mise en place et de l'opération de l'ensemble de nos centres de données et des services associés. Cette activité d'infogérance interne est de nature à rassurer nos clients, et notamment les grands groupes qui utilisent Azure. Parmi ces références, je peux citer Axa, Schneider, ou encore Air Liquide qui fait appel à Azure pour superviser les conditions de transport de gaz rare. De même que le service de support technique que nous proposons en français en 24/24, 7/7, depuis nos locaux en France.

"Nous travaillons actuellement sur la notion de cloud hybride"

Sur le plan des fonctionnalités, nous mettons en avant plusieurs points forts. La possibilité par exemple de reprendre l'annuaire Active Directory de l'entreprise dans Windows Azure pour gérer les droits d'accès aux applications déployées dans le Cloud. Ou encore l'autoscalling qui permet, par le biais de scripts, de définir des règles pour amortir les montées en charge. Grâce à ce dispositif, l'ajout de ressources, bande passante, compute... dans Azure est réalisé automatiquement en fonction de la montée en puissance du trafic sur les instances du client. C'est notamment sur ce dispositif qu'Antvoice s'appuie pour gérer la montée en charge de ses applications Facebook. Tout comme la société VTraffic qui publie l'information sur le trafic routier dans toute la France, et qui fait face à de très forts pics d'audience.


Que proposez-vous en matière d'administration et de supervision autour d'Azure qui vous différencie de la concurrence ?

Nous avons décidé de rendre public nos données de qualité de services globales par le biais d'un tableau de bord en ligne : Windows Azure Service Dashboard. Il donne une vision sur le niveau de performance de nos services pour chaque datacenter : compute, base de données, stockage... Nous fournissons naturellement tous les outils pour la gestion et la mise à disposition de ces services.
 

Nos dispositifs d'administration sont cependant en train de beaucoup évoluer. En nous appuyant sur notre solution de gestion de centre de données System Center, nous allons par exemple bientôt offrir la possibilité de basculer une machine virtuelle d'un cloud privé reposant sur Windows Server au cloud public Azure, et inversement. L'objectif est de concrétiser ainsi le concept de cloud hybride. Dans cette optique, nous fournissons un arbre de décision pour aider les entreprises à définir à quel environnement leurs applications sont les mieux adaptées.