Journal du Net > Le Net  >  DADVSI :le texte fait toujours débat

APRIL : "La loi sur le droit d'auteur bafoue les logiciels libres"

Bernard Lang (AFUL) Guiseppe de Martino (AFA)


Benoît Sibaud
Président
APRIL (Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre)


 April.org

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« La loi sur le droit d'auteur votée à main levée par quelques députés le 30 juin dernier est à ce jour la pire loi sur le sujet jamais votée en Europe.

Les dispositifs de contrôle de l'usage des oeuvres numériques (les fameuses "mesures techniques" ou DRM), imposés par les producteurs et les éditeurs de logiciels dominants et protégés par cette loi, sont une aberration d'un point de vue technique car ils ne gêneront pas les contrefacteurs professionnels. Ils sont en outre un danger pour la sécurité des systèmes d'information et les libertés individuelles.

La loi DADVSI crée notamment :

une censure des auteurs de logiciel libre (article 7 bis A) : création d'une autorité administrative pouvant interdire la publication d'un logiciel libre accédant à des informations protégées, en négation du droit moral de divulgation des auteurs de logiciels libres, droit reconnu d'ordre public qui conditionne l'exercice de la liberté de création, liberté fondamentale ; les utilisateurs de logiciels libres qui passeront outre risqueront donc, pour les premiers, 3.750 euros d'amende, pour les seconds, six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende ;

une responsabilité aggravée du fait d'autrui pour les internautes (article 14 ter A), les auteurs et éditeurs de logiciels, les fournisseurs d'accès et les éditeurs de services en ligne (12 bis, 14 quater) et ce pour imposer des dispositifs de filtrage et empêcher la circulation d'informations ou de moyens techniques permettant de les contourner, au risque de porter atteinte à la vie privée, à la liberté de communication et à la liberté d'expression. L'article 14 ter A prévoit ainsi une obligation pour les fournisseurs d'accès de mettre à disposition de leurs abonnés des DRM et une obligation pour les internautes de les installer ;

une atteinte à la libre concurrence (7 bis A), par la mise en place de licences RAND sur les informations essentielles à l'interopérabilité et la création d'une obligation de résultat surréaliste en terme de contrôle d'usage pour les auteurs et éditeurs de logiciels désireux de publier des lecteurs interopérables d'oeuvres numérisées ;

une atteinte à la neutralité de la technique (12 bis) en considérant qu'un logiciel communicant peut être "manifestement destiné" à l'échange de données numériques protégées par le droit d'auteur, et en punissant de trois ans de prison et 300.000 euros d'amende, toute personne qui concevrait, distribuerait ou inciteraient à l'usage d'un tel logiciel.

Contrairement aux mensonges éhontés du gouvernement, des rapporteurs et des porte-paroles de la majorité, la sécurité de développement du logiciel libre n'est absolument pas garantie par cette loi. Alors que les ténors de l'informatique s'investissent de plus en plus dans le développement de projets logiciels libres, que les administrations poussent majoritairement à l'utilisation des technologies libres, je ne pense pas que ce soit le moment de mettre gravement en danger l'industrie européenne. »

Bernard Lang (AFUL) Retour au sommaire Guiseppe de Martino (AFA) 
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