Journal du Net > Le Net  >  DADVSI :le texte fait toujours débat

SEV  : "L'obligation de rendre les DVD copiables
aurait mis à bas le système de financement du cinéma français"

Hervé Rony (SNEP) Jean-Baptiste Soufron (Audionautes) 


Jean-Yves Mirski
Délégué général
SEV (Syndicat de l'édition vidéo)
 Sev-video.org

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« Je pense qu'il était très important que ce texte soit finalement adopté. Même s¹il y a eu sans cesse un élargissement de son champ au-delà de ce que prévoyait la directive, qui avait des ambitions bien plus modestes, je crains que l'on n'ait une fois de plus voulu traiter un certain nombre de problématiques qui n'avaient peut-être pas leur place dans cette transposition.

La reconnaissance de la spécificité du DVD et de son rôle dans l'économie du cinéma sont pour nous des points essentiels. Cependant j¹ai été frappé par des débats où l'on a pu entendre tout et son contraire. Je pense en particulier à la question de l'exception de copie privée qui est devenue au fil des jours un prétendu droit, ce qu'elle n'est pas et n'a jamais été. D'ailleurs, les traités internationaux auxquels la France a adhéré sont clairs à cet égard, la directive aussi.

Or, on a vu arriver dans la discussion la volonté d'introduire l'obligation de rendre les DVD copiables au moins une fois, ce qui est tout d'abord impossible techniquement mais cela aurait mis à bas le système de financement du cinéma français basé sur des exploitations successives des oeuvres. Quelle chaîne de télévision aurait en effet continué à financer un film déjà largement copié, grâce à la loi ?

Finalement, il n'y a aucune modification concernant le DVD, celui-ci ayant toujours été protégé contre la copie (comme la VHS d¹ailleurs). De même, j'insiste sur le fait que, contrairement à ce que certains prétendent, le champ de la rémunération pour copie privée n'a pas été réduit puisque cette rémunération pour copie privée, dont les éditeurs vidéo ne bénéficient d'ailleurs pas, est destinée à jouer un rôle de compensation pour les titulaires de droit pour les copies effectuées à partir de la télévision : son montant est fixé à partir des oeuvres enregistrées. Il appartiendra désormais à une nouvelle Autorité d¹examiner ces questions.

Beaucoup de zones d'ombre demeurent cependant, en particulier concernant l'efficacité des sanctions ; comprenons nous bien, il ne s'agit pas de prôner la répression à tout prix mais simplement de s'assurer de l'avenir du cinéma et de l'audiovisuel en France.

En effet, je ne pense pas que l'on télécharge pour tester mais pour regarder. D'ailleurs, nous savons tous que les titres les plus téléchargés sont les blockbusters. De fait, dans un métier de prototypes où 90  % des films sont déficitaires, on ruinerait tout espoir d'amortissement par la poursuite du pillage gratuit voire par cette fameuse licence globale qui aurait les mêmes effets sans assurer en aucune façon la viabilité économique de nos secteurs. C'est tout simplement la production, sa diversité qui pourraient disparaître.

Alors maintenant nous allons voir. De fait, je pense que les effets de ce texte seront bien plus mesurés que tout ce qu'on a entendu. Rendez-vous dans un an. »

Hervé Rony (SNEP) Retour au sommaire Jean-Baptiste Soufron (Audionautes)
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