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Actualité / Finance
Mercredi 26 décembre 2001
Financement : 2001, année de la rationalisation et de la consolidation
          

Après une fin d'année 2000 difficile pour les valeurs Internet, les investisseurs avaient décidé de commencer l'année 2001 du bon pied. Fini des valorisations exagérées des valeurs internet. Désormais, on allait pouvoir trier le bon grain de l'ivraie. Seules les meilleures valeurs rebondiraient sur les marchés en 2001 soutenaient alors quelques experts. Ce bel optimisme n'aura finalement été que théorique puisqu'hormis, le premier mois de l'année, toujours très favorable en Bourse, les mois suivants de 2001 furent un long calvaire pour l'ensemble des technologiques.

Un mécanisme qui confirme, au passage, les propos d'un des premiers interviewés de l'année du JDNet, Philippe Baumard, professeur de stratégie. "Il est clair que l'année va être plutôt morose. Les groupes vont en fait consolider une première génération d'usage de l'Internet et il va falloir préparer la deuxième génération, utilisatrice du haut débit. C'est une année de rationalisation et il y aura par essence beaucoup de casse. L'année ne sera donc pas très gaie mais saine, car les start-up vont vivre en accéléré ce qu'une industrie traditionnelle vit en dix ans en matière de management." La faillite en cascade de sociétés de la Nouvelle économie et la fin des illusions sur certains modèles économiques, notamment publicitaires, viendront au fil des mois confirmer cette impression.

En six mois, de février à fin août l'indice JDNet, qui regroupe les 52 valeurs Internet côtés à Paris, va ainsi plonger de 1.052 points à 511,61 points. Au mois de juin, l'ensemble des valeurs Internet introduites en 2000 à Paris avaient ainsi déjà perdu 3,2 milliards d'euros de capitalisation par rapport à leurs prix d'introduction. Un phénomène qui a eu pour conséquence directe de limiter fortement la croissance externe des entreprises qui ne pouvaient plus miser sur des opérations d'échange de titres.

L'évolution de l'indice JDNet en 2001

En revanche, de prédatrices en 2000 ces mêmes sociétés devenaient, en 2001, des proies faciles pour des groupes aux épaules plus larges. LibertySurf, tombera ainsi dans l'escarcelle de l'Italien Tiscali dès le mois de janvier au quart de son prix d'introduction en mars 2000. Une mauvaise affaire pour les actionnaires qui avaient acheté le titre à 36 euros à l'introduction. Mais un excellent coup pour Bernard Arnault, qui, avec une plus-value de près de 150 millions d'euros, se consolera d'une partie de ses déboires passés (et à venir) dans la Nouvelle économie.

La chasse à la bonne affaire sera d'ailleurs le leitmotiv de l'année. Cryo, qui avait introduit en 2000 sur le Nouveau Marché sa division Internet Cryonetworks, décidera en juin dernier de racheter les parts dans le public en raison des performances décevantes de sa filiale. Un aveu d'échec mais qui lui permettra de récupérer à bon compte la trésorerie de Cryonetworks. Au moment du rachat, la filiale Internet était valorisée un tiers de moins que sa trésorerie disponible. La même optique conduira, quelques jours après, la chaîne de vêtement Orchestra à faire main basse sur le site pour adolescents Kazibao. En plus d'une trésorerie abondante, le groupe montpélierrain trouvera là un moyen d'être coté en Bourse et d'éviter ainsi le montage long et complexe d'un dossier d'introduction.

L'évolution de l'indice du Nouveau Marché en 2001

En matière d'introduction justement, l'année 2001 aura été peu reluisante notamment pour les technologiques. Sur le Nouveau Marché seules trois sociétés arriveront à leurs fins lors du premier trimestre : Business&Decision, Itesoft et Memscap. S'en suit une longue litanie de reports si l'on excepte les arrivées sur le Nouveau marché de Genuity, Tiscali et DAB Bank. Ces trois groupes, déjà cotés à l'étranger, profitent du rachat respectif de Integra, de LibertySurf et de Self Trade pour s'installer à la Bourse de Paris. Beaucoup de sociétés trouveront toutefois refugent sur un Marché Libre qui a confirmé sa bonne santé au cours de cette année.

Cette succession de reports auraient pu s'interrompre à la rentrée où les investisseurs envisageaient, de nouveau, une éclaircie. Mais le 11 septembre, quatre avions détournés, dont deux projetés sur les tours du World Trade Center, viendront mettre fin à l'espoir d'un retournement rapide de l'économie. En un mois, les valeurs Internet vont recommencer leur plongée infernale. L'indice JDNet perdra plus de 15% entre le 10 septembre et le 12 octobre, la majorité des sociétés Internet touchant leur plus bas à cette période.

La fin du régime des Talibans et l'Amérique qui se rassure, même si la reprise est encore loin, permettront de corriger cette baisse en fin de d'année. L'indice JDNet clôturera tout de même l'année sur une baisse de plus de 50%. Parmi les sociétés qui auront le mieux résisté se trouvent Wanadoo (-33,21%) ou Orchestra-Kazibao (-35%). En revanche, les web-agencies auront été beaucoup plus affectées alors qu'elles avaient été largement épargnées au moment de la correction en 2000. Himalaya et Cross Systems font ainsi partie des trois sociétés qui auront perdu plus de 90% de leur valeur en 2001.

Les levées de fonds mois par mois des sociétés Internet en 2001
(en millions d'euros)
 
   
131
 
125
 
39
 
100
 
56
 
87
 
52
 
5
 
75
 
35
 
55
     
  &
Jan
&
Fév
&
Mar
&
Avr
&
Mai
&
Jui
&
Juil
&
Aou
&
Sep
&
Oct
&
Nov
 
&

Source : Indicateur JDNet / Benchmark Group

Malgré cette baisse boursière constante, les sociétés cotées ont pourtant bien traversé cette année 2001. Pour la bonne et simple raison que la plupart d'entre elles avaient fait le plein de trésorerie en étant introduites sur des valorisations folles en 2000. En réduisant massivement leurs coûts sur les douze derniers mois, leur situation est restée au final plutôt saine. En revanche, le climat boursier a provoqué davantage de dégâts en amont. Tout d'abord pour les nombreuses sociétés qui avaient fait le pari de l'introduction en Bourse en 2001 pour se développer. Jador.com, qui misait sur le Marché Libre après le Nouveau Marché en novembre 2000, a ainsi déposé son bilan au mois de mai. Mediapps, qui avait également raté la dernière marche avant la Bourse, s'est par contre repêchée grâce à une injection de fonds de la part des investisseurs.

Cette horizon assombri pour les sorties boursières a également pénalisé les start-up en création. Après un début d'année tonitruant, où près de de 256 millions d'euros en capital-risque ont été investis en deux mois, les investisseurs vont être beaucoup moins généreux en matière de financement. La moyenne mensuelle des financements s'établira ensuite à environ 52 millions d'euros par mois. Quelques sociétés viendront toutefois donner une impression en trompe l'oeil en captant des sommes très importantes. Webraska et Bfinance récupéreront respectivement, au cours du premier trimestre, 52 et 34 millions d'euros en un seul tour de financement.

Pour les autres acteurs, les montants seront beaucoup moins juteux. Beaucoup de sociétés recevront lors de leur second tour en 2001 moins d'argent qu'au premier tour, l'objectif n'étant plus vraiment le développement mais la survie en attendant des jours meilleurs. Un climat qui poussera d'ailleurs les investisseurs à s'intéresser à leur portefeuille plutôt que de se lancer dans de nouveaux financements. Quant aux rares sociétés qui boucleront un premier tour cette année, elles seront très éloignées du profil type de la dotcom de 2000. La plupart évoluent dans le monde des logiciels ou de la technologie pour les infrastructures.

Les 11 plus grosses levées de fonds des sociétés Internet en 2001
Sociétés
Stade d'intervention
Montants (en millions d'euros)
Webraska 2ème tour
51
Bfinance 3ème tour
34
Maiaaah ! 2ème tour
23
Artech 1er tour
23
TravelPrice 3ème tour
22
Enition 2ème et 3ème tour
21
Storage Telecom 1er tour
19
Avisium 2ème tour
18
Right Vision 3ème tour
17,5
Instranet 2ème tour
17
High Deal 3ème tour
16

Cette nouvelle donne induira des effets en aval chez les investisseurs. De nombreux acteurs, arrivés un peu opportunément dans le milieu, vont se retirer doucement mais sûrement. Le premier d'entre eux étant @Viso, une co-entreprise de Softbank et Vivendi qui souhaitait amener des start-up américaines en Europe avec 500 millions d'euros de fonds propres. La holding Internet de Bernard Arnault, Europ@web, dont l'empire s'est désagrégé au fil des mois, appartient elle aussi à cette catégorie des étoiles filantes du financement. Quant à l'arrivée des investisseurs américains, pronostiquée par de nombreux acteurs, elle n'a pas vraiment eu lieu. La plupart d'entre eux sont restés largement concentrés sur le dépoussiérage de leur portefeuille Outre-Atlantique.

Malgré ces retraits, le tissu du financement semble s'être consolidé en France en 2001. Une véritable culture du financement en capital-risque a pris forme dans l'Hexagone. Si le montant des investissements dans l'Internet a chuté de 1,02 milliard d'euros en 2000 à 800 millions d'euros cette année, selon l'indicateur Benchmark Group /JDNet, il reste presque deux fois supérieur à celui enregistré en 1999. Les opérateurs ont par ailleurs encore beaucoup d'argent à investir après avoir bouclé, cette année, des fonds basés sur les valorisations de l'année 2000.

Sofinnova et Atlas Venture, qui disposent depuis mai 2001 de nouveaux fonds de 320 millions d'euros et de 1,06 milliard d'euros, en sont deux exemples éclatants. Autres éléments encourageants : le nombre de nouveaux prestataires qui gravitent désormais autour du capital-risque et la présence de plus en plus importante de structures issues des grands groupes industriels (CDC Kineon, IXIS Venture, Fimalac Interactive). Christophe Chausson, le président de Chausson Finance jugeait ainsi en novembre dans une interview au JDNet "que la folie Internet avait contribué à une professionalisation et à une industrialisation du capital-risque en France". Une confirmation de ce mécanisme est donc attendue en 2002, même si les deux prochains premiers trimestres devraient encore illustre les difficultés du secteur.

A lire, à consulter...

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Dossiers

Internet et capital-risque
Internet en Bourse : la saga des valeurs Internet
Les introductions en Bourse en 2001 des technologiques
Marché Libre : l'itinéraire bis
Enquêtes
La chute des valorisations pénalise l'environnement des valeurs Internet
Introductions : les nouveaux entrants résistent légèrement mieux
Web-agencies : une mutation forcée et accélérée
Interviews

Philippe Baumard (IAE)
Gilles Favier (Eloan)
Yann Boaretto (CDC-Kineon)
Rémy Thannberger (Europe Finance et Industrie)
Henri Wallard (Fimalac Interactive)

[Rédaction, JDNet]

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