Le gouvernement va lever les barrières à la vente en ligne de lunettes

Le gouvernement va lever les barrières à la vente en ligne de lunettes Deux amendements au projet de loi consommation prévoient de casser le monopole des opticiens traditionnels et de transférer aux ophtalmologues la mesure de l'écart pupillaire.

Le prix des lunettes est trop élevé et Internet peut l'abaisser considérablement, estime la majorité gouvernementale, en ligne avec Bruxelles. Dans le cadre du projet de loi Hamon sur la consommation, que l'Assemblée nationale adoptera en deuxième lecture lundi 16 décembre, deux amendements en ce sens viennent d'être déposés, l'un par le rapporteur Razzy Hammadi et l'autre par la députée socialiste Frédérique Massat. Le gouvernement les soutient tous les deux. Réduire ainsi les dépenses d'optique permettra de rendre aux consommateurs 1 milliard d'euros de pouvoir d'achat, c'est-à-dire un cinquième du marché, calcule le ministre de la Consommation.

Le premier des deux amendements vise à casser le monopole des opticiens, conformément à la jurisprudence européenne. Pour l'instant, les opticiens diplômés sont les seuls à pouvoir posséder un fonds de commerce d'optique. A l'avenir, un investisseur pourra se contenter de salarier un opticien diplômé pour s'installer. Quant au deuxième amendement, il prévoit que les ophtalmologues ajoutent sur leurs ordonnances de lunettes l'écart pupillaire des patients. Cette mesure, qui permet de bien centrer les verres, était jusqu'ici effectuée par les opticiens.

Les e-commerçants pratiquant des tarifs 30 à 40% inférieurs aux opticiens traditionnels, le gouvernement anticipe que ces deux dispositions leur permettront de s'accaparer rapidement 10% du marché de l'optique. Jusqu'ici, les sites marchand d'optique vendaient principalement des lentilles de contact (lire l'interview de Marc Simoncini : "Il est encore matériellement impossible de vendre des lunettes en ligne", du 14/01/2013). Selon Benoît Hamon, les Français sont les Européens qui dépensent le plus en lunettes et lentilles, avec une moyenne de 81 euros par an. Pourtant, près de 3 millions de Français n'achètent pas de lunettes de vue, notamment à cause de leur prix élevé et du faible remboursement consenti par leurs mutuelles.