Time Warner se prépare à se séparer d'AOL


Time Warner se prépare à donner son indépendance à AOL, qui plombe ses résultats. Un ancien de Google, placé à la tête de sa filiale Web, va mener l'opération.

Time Warner a confirmé envisager de se séparer d'une ou plusieurs parties de sa filiale Internet AOL, dans un document remis à la Securities and Exchange Commission. Le groupe vient en effet de publier des résultats qu'AOL contribue beaucoup à tirer vers le bas. Le chiffre d'affaires trimestriel de Time Warner baisse de 7 % à 6,9 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros) et son résultat net se replie de 14 % à 661 millions de dollars (500 millions d'euros). Des mauvais résultats dus à de mauvaises performances dans l'édition - Time est d'ailleurs aussi sur la sellette - et les activités Web.

Le chiffre d'affaires d'AOL au premier trimestre 2009 chute en effet de 23 % à 867 millions de dollars (656 millions d'euros), subissant la dégringolade de ses recettes d'abonnement (- 27 %) et de ses recettes publicitaires (- 20 %). Les chaînes de télévision du groupe affichent pour leur part une croissance en dépit d'un léger tassement de leurs revenus publicitaires. Dans ce contexte, Time Warner réfléchit à redonner son indépendance à sa filiale et qui, aujourd'hui, peine à gagner de l'argent. Même si son conseil d'administration n'a pas encore pris de décision, le groupe s'est mis en ordre de marche pour une telle opération.

D'abord, Jeff Bewkes, à la tête de Time Warner depuis 15 mois, pousse sa vision d'un groupe dont les activités seraient réduites à la télévision et au cinéma. Pavant la voie à sa filiale Web, l'activité de câblo-opérateur du groupe vient de finaliser son émancipation. De plus, AOL a offert son fauteuil de PDG à Tim Armstrong, un ancien exécutif de Google, ce que beaucoup interprètent comme un signe que la société se prépare à prendre son envol.

En outre, Time Warner a annoncé à Google son intention d'exercer son droit à racheter les 5 % d'AOL que possède le moteur de recherche depuis avril 2006. Enfin, Time Warner a amendé les accords de dettes d'AOL, évacuant ainsi un obstacle à la revente de sa filiale. (Lire l'article Time Warner entame sa séparation d'avec AOL, du 7/4/2009.)