Promotion d'applications : Twitter sort l'artillerie lourde

Promotion d'applications : Twitter sort l'artillerie lourde Le lancement officiel de son offre, couplé au rachat du spécialiste du reciblage publictaire mobile, TapCommerce, doit donner les moyens à Twitter de capter davantage que les 3% de parts de marché qu'il détient.

Twitter, qui réalise déjà 75% de son chiffre d'affaires sur mobile, est bien décidé à porter ce ratio encore plus haut. Après plusieurs mois de beta, Twitter vient d'annoncer le lancement officiel de son offre de promotion d'applications. La fonctionnalité s'appuie sur les outils de ciblage déjà mis en œuvre au sein de la plateforme publicitaire, Twitter Ads, qui permet aux annonceurs de cibler les utilisateurs du site sur la base de mots-clés, de leur localisation ou d'autres informations telles que les centres d'intérêts, le sexe, la plateforme mobile ou encore la chaîne de télévision regardée. Libre ensuite à l'éditeur d'application d'utiliser les Promoted Tweets ou les Twitter Cards pour customiser sa publicité. Il peut alors se contenter de reprendre les éléments fournis dans l'Apple Store ou Google Play ou bien utiliser le "deep linking" pour permettre d'arriver sur la page de son choix, à l'image d'un Spotify qui inciterait à télécharger son application pour écouter un album bien précis. Et pour inciter l'utilisateur à aller sur l'application récemment téléchargée une notification lui sera envoyée, qui apparait en bas de l'écran. 

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Le format et la notification proposés aux annonceurs. © Twitter

"Une fois que vos publicités sont en cours de déploiement, nous vous fournissons des données de conversion, qui vous permettent de mesurer l'impact de vos campagnes sur votre application, depuis le nombre d'installations jusqu'aux conversions in-app", explique Twitter. Installation, ouverture de l'application, inscription et achat, toutes les étapes du tunnel de conversion sont ainsi détaillées avec une granularité peu commune. Côté monétisation, rien de révolutionnaire en revanche, Twitter proposant un modèle de coût par clic, l'annonceur est facturé lorsque l'utilisateur clique pour aller sur l'App Store, Google Play ou l'application dans le cadre d'une publicité de réengagement. Les résultats seraient prometteurs à en croire les retours des premiers partenaires tels qu'EA Sports, TwoDots ou Lyft. Ce dernier est particulièrement enthousiaste à l'image de son responsable de l'acquisition mobile, Daniel Riaz, qui explique : "au cours de la beta, nous avons été capable d'atteindre rapidement nos objectifs de croissance via Twitter avec un coup par installation 30% inférieur à ce que nous visions".

Objectif : combler le déficit de taille vis à vis des géants Google et Facebook

Et on peut imaginer que Twitter sera bientôt capable de faire encore mieux, fort du récent rachat (pour un montant estimé à 100 millions de dollars) du spécialiste de reciblage publicitaire sur mobile, TapCommerce. "En association avec nos autres solutions publicitaires, les annonceurs seront en mesure d'optimiser leur conversion et leur retour sur investissement sur Twitter ou en dehors, au travers de l'ensemble du cycle de vie de l'utilisateur - de l'acquisition de nouveaux utilisateurs au travers de l'installation d'applications, à l'engagement d'utilisateurs déjà existants qui ont déjà installé les applications de l'annonceur sur leur appareil", se réjouit Twitter dans une note de blog. Un achat sans doute plus stratégique qui n'y parait. Il faut dire que l'enjeu est d'importance pour Twitter qui, avec 255 millions d'utilisateurs chaque mois, souffre d'un déficit de taille considérable vis-à-vis de ses deux principaux rivaux, les géants Google et Facebook. Deux géants qui devraient capter respectivement 46,8% et 21,7% des investissements publicitaires mobiles en 2014 selon eMarketer, quand Twitter ne se contente lui que de 2,6%. TapCommerce dont la plateforme d'achat programmatique opère au sein d'un réseau de plus de 50 000 applications permettra sans doute à Twitter de faire cette extension d'audience initiée avec le lancement du réseau MoPub. Une stratégie indispensable pour permettre aux annonceurs d'atteindre une audience "critique". 

Un Google déclinant qui se relance en copiant Facebook


D'autant que la concurrence s'arme elle aussi chaque jour pour permettre à ses clients de promouvoir au mieux leurs applications. En perte de vitesse, Google vient de lancer en beta toute une batterie de nouveaux services publicitaires sur mobile. Vidéo sur Google Play, click-to-download dans les vidéos Youtube et les liens sponsos... Le géant reprend les recettes éprouvées par son grand rival, Facebook, pour se renforcer sur le mobile. Facebook qui avec pas moins de 245 millions de téléchargements d'applications en 2013 reste à ce jour le leader incontesté en matière de promotion d'applications. Jusqu'à quand ?