Fusions-Acquisitions 2012: le réveil de l'Europe?

Des opérations prometteuses de fusions-acquisitions (M&A) sont annoncées par des sociétés européennes. Est-ce le début d'une vraie croissance des volumes en Europe, l'Amérique du Nord continuant sur la tendance positive des derniers mois ? Décryptage.

Les hirondelles suisses feront-elles le printemps du M&A européen ? ABB et Roche ont voici dix jours annoncé l’acquisition de sociétés américaines pour un montant global de 9.6 milliards USD. Ces deux opérations montrent le potentiel de M&A des sociétés européennes disposant de réserves de cash importantes et cherchant à grossir en dehors d’un continent encore en proie aux incertitudes.
Mais globalement et surtout pour le M&A ciblant des sociétés européennes, nous avons observé le plus faible mois de janvier depuis 2003. En dépit de fondamentaux toujours forts, il ne semble pas y avoir une volonté farouche d’aller de l’avant en raison d’un certain manque de confiance.
Il y a pourtant place pour un optimisme raisonnable lié à la croissance potentielle d’actifs qu’une croissance organique ne permettrait qu’en plusieurs années dans certains secteurs industriels ou dans les ressources naturelles ou l’accès à de nouvelles réserves est très compliqué.
Sur cette base et pour autant que des solutions, soient-elles temporaires, soulagent la crise de l’euro les conseils d’administration européens pourraient se décider à utiliser la puissance d’achat que leur procurent leurs bilans solides combinés à des taux d’intérêts faibles.
Il reste la problématique du « juste prix » à définir pour monter une transaction.
Les turbulences des marchés ont pu établir des prix que les acheteurs jugent attractifs mais que les vendeurs estiment intrinsèquement inacceptables. Il y a un équilibre subtil à trouver et qui explique la longueur des processus de négociation.
En Amérique du Nord, la situation est plus favorable car l’économie qui ne doit pas faire face à une crise de la dette immédiate, montre des signes encourageants d’un meilleur niveau de croissance. Les secteurs des ressources naturelles et certaines industries ciblées (médicale et chimique notamment) contribuent à une activité soutenue de M&A.
La définition du prix est le même casse-tête qu’en Europe pour exactement les mêmes raisons, et a d’ailleurs conduit à des annonces d’offres hostiles.
Certains « boulons » de l’économie en particulier en Europe doivent être resserrés avant que l’activité de M&A puisse effectivement rebondir de manière significative
mais il est clair que la confiance dans l’existence de solutions aux problèmes économiques actuels est présente et que le M&A devrait pouvoir libérer son potentiel plus pleinement dans les prochains mois.