Dans la tête d’un(e) "crowdfunder"

Qui sont les souscripteurs des plateformes de crowdfunding en capital ? Il convient de rappeler les différentes typologies de souscripteurs, leurs origines, leurs aspirations et ce qui les motivent réellement.

Les puristes de la langue française voudront bien nous excuser, mais il ne nous ait pas venu en tête un autre mot pour désigner celui ou celle qui participe à une levée de fonds via une campagne de crowdfunding. Appelé(e) "crowdfunder", c’est celui/celle qui participe au dynamisme de notre communauté. Toutefois il convient de rappeler les différentes typologies de souscripteurs, leurs origines, leurs aspirations et ce qui les motivent réellement.

Qui sont-ils, d’où viennent-ils ?

L’origine de nos investisseurs est assez variée et l’on constate une répartition qui s’étend sur toutes les régions de métropole et d'outre-mer.
Avec des souscription de quelques centaines d'euros à quelques dizaines de milliers d'euros, le profil sociologique répond à cette même diversité. De notre expérience, l’investisseur type est un cadre de 45 ans désireux de vivre par procuration une aventure entrepreneuriale. Une part non négligeable comprend de jeunes retraités actifs soucieux de faire partager leur expérience acquise tout au long de leur carrière à ces jeunes qui se lancent dans l'entrepreneuriat.
Une autre catégorie est celle de jeunes cadres qui effectuent là leur premier investissement. Il faut dire que les tickets d’entrée favorisent cela. Ceux-ci peuvent souscrire dès 500 euros, preuve s’il en est que l’investissement via le crowdfunding est à la portée de toutes les bourses.
Une part non-congrue appartient à ces jeunes étudiants qui participent à des levées de fonds pour soutenir la société d’un(e) ami(e) issu(e) de la même école de commerce ou d’ingénieur. Nous avons là une grande variété d’investisseurs source d’intelligence collective pour notre processus de sélection et d’accompagnement.

Crowdfunder: un mécène 2.0 ?

L’ère du numérique a résolument fait émerger un nouveau type d’investisseur. La désintermédiation de l’investissement a permis à l’investisseur d’être totalement acteur de son investissement en ceci qu’il choisit lui-même, en fonction de ses appétences, les projets qu’il souhaite voir évoluer. La question de la fiscalité n’est pas non-plus négligeable pour certains de nos investisseurs.
Quoique cette dimension ne doive pas être celle qui prime lors d’une souscription. La question de la rentabilité capitalistique n’est en rien occultée mais le crowdfunding répond à d’autres exigences pour l’investisseur.
Pour le crowdfunder-type la démarche est autre : il répond d’abord à une envie d’aider, de participer à l’innovation française face à des accès au financement de projets innovants qui tendent à se raréfier.
En outre le plaisir de prendre part à la vie d’une entreprise, de ses balbutiements à son envol, est un attrait supplémentaire pour un investisseur particulier. Ce dernier est mû par des considérations qui englobent, l’attractivité de la société, l’excitation de prendre part à une aventure humaine, sociétale et économique, l’apport citoyen à l’économie nationale.
Le crowdfunding peut, à bon escient, être considéré comme le mécénat de l’ère de l’Internet en ceci qu’il devient le porte-drapeau d’un financement de l’innovation dont les sources ont tendance à se tarir.