Saxo Bank utilise les start-up fintech pour trouver des relais de croissance

Saxo Bank utilise les start-up fintech pour trouver des relais de croissance Le spécialiste du trading en ligne accélère sur le btob et commercialise son API auprès de banques et robo-advisors.

L'arrivée de robo-advisors concurrents de sa plateforme de trading ne semble pas inquiéter Saxo Bank outre-mesure. La banque danoise qui compte 1 400 collaborateurs dans le monde est en train de faire évoluer son modèle vers de nouveaux relais de croissance. Aujourd'hui, 65% des revenus de Saxo Bank proviennent de son activité btoc et 35% du btobtoc –principalement grâce à la commercialisation de sa plateforme de trading en marque blanche, depuis 2001, auprès de 120 clients dans le monde.

"Les banques vont offrir de plus en plus de services et sont très intéressées par notre technologie"

Le marché btoc étant restreint –en France, par exemple, on dénombre environ 50 000 traders particuliers, Saxo Bank travaille sur la diversification de son business. D'abord, en développant son activité de conseil en investissement, marché moins rentable que le trading mais plus large et scalable (la France compte 5 millions d'investisseurs privés), qui ne représente aujourd'hui que 20% de son activité.

Surtout, Saxo Bank est en train d'accélérer sur le créneau btobtoc en surfant sur le bouleversement actuel du secteur. "La dérégulation diminue la barrière à l'entrée de l'écosystème bancaire, qui sera désormais composé d'un nombre exponentiel de maillons, décrit Soren Kyhl, COO de Saxo Bank. Les banques ne peuvent pas se débarrasser du "core banking system", cher à entretenir et peu flexible, mais elles vont y greffer de plus en plus de services pour améliorer l'expérience client. Elles sont donc très intéressées par une technologie comme la nôtre, qui permet à leurs clients d'investir dans plus de 30 000 actifs financiers et qui gère la gestion du risque et la conformité…"

Outre la commercialisation de sa technologie en marque blanche, Saxo Bank propose désormais une API plus personnalisable à ses clients, parmi lesquels Barclays au Royaume-Uni ou Boursorama en France. Plus étonnant, Saxo Bank compte une vingtaine de robo-advisors parmi ses clients, ces fintech pourtant concurrentes de son offre de portfolio d'investissements automatisés et standardisés SaxoSelect. "Ces start-up proposent une très bonne expérience client mais ont besoin de notre infrastructure IT et de notre stabilité", explique le COO.

Décupler l'activité sur la plateforme Saxo Bank

Car l'objectif, pour la banque, est bien de décupler l'activité de sa plateforme. "Notre but est de distribuer et scaler la technologie et d'y enregistrer un maximum de transactions sur lesquelles nous prélevons des commissions", confirme Soren Kyhl.  Et la stratégie d'internationalisation de Saxo Bank prendra en compte les partenariats noués avec les acteurs locaux. "Dans certains pays,  notre développement passera par la marque Saxo Bank, et dans d'autres nous serons présents grâce à nos clients."

Tradeworks, une technologie de trading automatisé fondée par des anciens de Saxo Bank en 2013, qui se commercialise auprès de courtiers en btob, envisage par exemple d'y recourir. "Ce serait le seul moyen d'accéder à tous les clients de Saxo Bank", explique Mikael Breinholst, CEO. Du côté de Saxo Bank, qui n'intègre pas encore d'intelligence artificielle dans sa technologie, compter des robo-advisors parmi ses clients permet d'apporter une couche de valeur ajoutée à sa plateforme.

La banque danoise travaille d'ailleurs sur une API ouverte aux développeurs qui leur permettra de développer des applications autour de sa technologie. "Nous voulons lancer l'année prochaine une marketplace destinées à des applications tierces", explique Christian Hammer, directeur des plateformes. Trois premiers services seront lancés cet été, parmi lesquels un plug-in Excel et Updata Analytics pour produire des graphiques. En ouvrant cette API, Saxo Bank compte bien devenir un maillon central de la chaîne de valeurs de l'écosystème financier, plébiscité par les banques comme par les start-up.

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