BPCE poursuit ses emplettes de start-up fintech avec E-Cotiz

BPCE poursuit ses emplettes de start-up fintech avec E-Cotiz S-money, la filiale du groupe BPCE, rachète 55% de la solution de gestion des cotisations pour les associations sportives.

Après le rachat de la cagnotte en ligne Lepotcommun.fr fin 2015 puis de Depopass, qui permet de sécuriser les paiements de biens de valeur entre particuliers, en mai dernier, la filiale de BPCE spécialisée dans le paiement S-money gobe une nouvelle fintech. En acquérant 55% d'E-Cotiz, S-money espère devenir leader des paiements associatifs en France et ajouter une nouvelle corde à son arc. La start-up fondée en 2014 s'appuyait depuis 2015 sur S-Money pour la gestion de comptes et sur Natixis, autre filiale de BPCE, pour le processing des paiements.

Le montant du rachat n'est pas dévoilé mais Nicolas Châtillon, président exécutif de S-Money, précise qu'il comprend une part dédiée à investir dans la croissance de la start-up. "Nous avons par ailleurs envisagé une acquisition à 100% dans une logique pluriannuelle, selon les résultats obtenus", précise-t-il.

L'inscription est totalement dématérialisée

E-Cotiz permet aux associations de dématérialiser le processus d'inscription en uploadant les documents en ligne (carte d'identité, certificat médical, photo…) et le paiement de la cotisation par carte bancaire (et bientôt par virement). "En moyenne, les associations sportives mettent trois mois à récupérer tous les chèques de leurs adhérents, explique Jauffrey Dunyach, fondateur. E-Cotiz permet de diviser par dix ce délai." Le paiement se fait via un module intégré sur le site de l'association ou bien sur un site en propre créé par E-Cotiz. Les associations, dont les cotisations représentent en moyenne 65% du budget, sécurisent leurs transactions, gagnent du temps et bénéficient d'une visibilité en temps réel sur leur trésorerie.

Commission de 3% sur les cotisations et boutiques en ligne

E-Cotiz prélève 3% sur chaque paiement –dont une partie est reversée à S-money et Natixis. Les associations peuvent aussi créer leur boutique en ligne ou proposer des promotions diverses, sur lesquelles E-Cotiz se monétise également. "E-Cotiz nous permet par exemple d'offrir à nos adhérents amateurs des places à prix réduits pour les matchs professionnels quand le stade n'est pas rempli", explique Jean-Baptiste Durand, directeur financier du Racing 92 et client de la start-up, qui voit aussi la plateforme comme un outil pour mieux connaître et cibler les membres de l'association.

La start-up compte 12 collaborateurs et revendique plus de 2 000 associations clientes et 500 000 utilisateurs de 35 sports différents. Elle a signé avec six fédérations afin qu'elles préconisent la solution auprès de leurs clubs, dont la Fédération Française d'équitation, celle de lutte ou celle de badminton. Huit autres suivront en 2017.

En créant des services additionnels, comme la boutique en ligne ou l'organisation de stages sportifs, par exemple, E-Cotiz espère créer de l'usage hors de la période de cotisation. Un bon moyen aussi de se détacher de son concurrent direct Cotizasso ou bien encore de la plateforme de collecte de fonds Hellomerci.

Internationalisation et diversification en ligne de mire

Pour l'instant, E-Cotiz concentre son développement sur les associations sportives, dont les cotisations pèsent 1,7 milliard d'euros par an dans l'Hexagone. Mais 5% de ses clients viennent d'autres secteurs et la diversification fait bel et bien partie de la stratégie de la start-up… Tout comme l'internationalisation. "Nous étudions ces deux axes de développement très sérieusement, dévoile Nicolas Chatillon, évoquant notamment une potentielle ouverture en Allemagne. S-Money envisage déjà d'injecter davantage de fonds dans la start-up dans cette optique.

D'autres start-up, comme SportEasy, qui permet aux clubs d'organiser leurs tournois et de gérer leur équipe, pourraient-elles faire de l'ombre à E-Cotiz en lançant une fonctionnalité de paiement ? "Au contraire, rassure Jauffrey Dunyach. SportEasy, comme d'autre start-up du secteur, nous ont contactés pour pouvoir utiliser notre technologie de paiement en marque blanche." E-Cotiz lancera son API début 2017, révèle d'ailleurs le fondateur.