Delphine Woussen (Orange Business Services) "A Doha, Orange Business Services devient intégrateur pour la smart city"

La directrice de l'unité Smart Territories d'Orange Business Services met en place un poste de commande à distance pour piloter les 500 000 capteurs connectés d'un quartier qatari.

Delphine Woussen est directrice de l'unité Smart Territories d'Orange Business Services. © Orange Business Services / Patrice Maurein

JDN. Vous annoncez aujourd'hui un partenariat avec l'opérateur qatari de services IT Meeza pour fournir des applications et services intelligents au quartier Msheireb Downtown Doha, au Qatar. Qu'allez-vous y faire concrètement ?

Delphine Woussen. Nous mettons en place un poste de commande centralisé où seront traitées les données récoltées par les 500 000 capteurs connectés installés dans le quartier par Meeza et ses partenaires. Le travail est colossal car cela représente plusieurs térabits de data. Ce projet est représentatif de notre stratégie de passer d'un rôle d'opérateur de réseau à celui d'intégrateur pour la smart city. Nous centralisons ici toutes les installations telles que la vidéosurveillance, l'éclairage public connecté, la collecte automatisée des déchets ou le parking intelligent.

Quel est l'état d'avancement du projet ?

Nos équipes et celles de notre partenaire sont déjà en place et le développement est fait en partie depuis la France conjointement avec les effectifs de nos bureaux au Qatar et en Arabie Saoudite.

Que représente-t-il en termes d'investissement ?

Le contrat porte sur plusieurs millions d'euros.

Qui sont vos partenaires ?

L'idée est d'embarquer l'écosystème local mais aussi les entreprises avec qui nous avons l'habitude de travailler, et plus particulièrement des sociétés françaises. Les spécialistes tricolores de la géolocalisation indoor Visioglobe et Polestar travaillent par exemple sur des solutions dédiées aux visiteurs, pour les guider grâce à des notifications envoyées par les beacons installés dans les 30 hectares du quartier. Une app et un site Web seront créés pour cela.

"L'idée est d'embarquer l'écosystème local mais aussi les entreprises avec qui nous avons l'habitude de travailler, et plus particulièrement des sociétés françaises"

Avez-vous actuellement d'autres contrats de ce type en France et à l'étranger ?

C'est notre premier projet de cette ampleur. Nous avions déjà travaillé sur le démonstrateur Smartseille avec Eiffage à Marseille et développé pour l'Arabie Saoudite, dans sa deuxième plus grande ville industrielle, des services smart city pilotés par un centre de commandement à distance, mais à une échelle bien moins importante.

Où voulez-vous déployer votre offre smart city en priorité ?

Nous avons une proximité historique avec les collectivités françaises, mais aussi en Europe et au Moyen-Orient. Nous sommes d'ailleurs en lice pour remporter d'autres gros contrats dans ces zones dès cette année. Nous participons par exemple à l'appel d'offres du Grand Dijon avec Artelia, Cegelec et Eiffage Energie. Nous souhaitons également nous développer en Afrique.

Que représente la smart city dans la stratégie globale d'Orange Business Services ?

C'est un axe de développement important car cette activité est en nette croissance. En deux ans, le nombre de projets sur lesquels nous travaillons a plus que doublé. La smart city réunit tout le savoir-faire d'Orange, sur le réseau et l'IoT et met en avant son savoir-faire d'intégrateur, notamment sur le big data, la gouvernance de la donnée et la cyberdéfense. Nous pensons que la sécurité sera la clé car il n'y aura pas de ville intelligente sans sérénité. Et nos compétences en la matière, développées par nos 1 200 experts sur la cybersécurité, sont largement reconnues.