Pourquoi la taxe d'ordures coûte de plus en plus cher Contrats flous et manque de concurrence

La gestion des déchets ménagers s'avère parfois un véritable imbroglio administratif. En principe, la collecte et le traitement des déchets des ménages est confiée aux communes ou aux communautés de communes (EPCI), qui peuvent le déléguer à des entreprises privées. Or, ces deux prestations (collecte et traitement) sont souvent assurées par deux intervenants différents, voire plus. La Cour des comptes, dans son rapport de septembre 2011, cite le cas de Châtillon (Hauts-de-Seine) où la gestion des déchets implique quatre échelons différents : la commune pour la collecte, la communauté de communes et un syndicat intercommunal pour le traitement, ce dernier déléguant lui-même la valorisation des déchets à un autre syndicat.

Le privé 12% plus cher que le public

De façon générale, UFC-Que Choisir a calculé qu'à fréquence de collecte comparable, le coût de collecte à la tonne est supérieur de 12% quand la prestation est assurée par une société privée que lorsqu'une régie publique s'en occupe. L'association pointe du doigt le manque de concurrence dans le secteur, où Veolia et Sita (filiale de Suez environnement) se partagent l'essentiel du marché. D'autre part, les communes et les EPCI n'ont souvent aucun moyen de vérifier la réalité des factures que leur présentent les entreprises, par manque d'expertise ou par déficit d'information.

Des avantages sociaux coûteux

Le secteur public n'est toutefois pas exempt de problèmes. Le principe du "fini-parti", qui s'applique aux employés de la filière, permet à un agent de quitter son poste lorsqu'il a terminé sa collecte, et ce même sans avoir effectué les 35 heures payées par la collectivité. "Ce dispositif est très favorable aux agents et coûteux pour la collectivité", juge la Cour des Comptes. Sans compter l'absentéisme particulièrement élevé dans ce secteur, souvent réglé à coup de primes incitatives.