Sharing economy : l'économie du partage bouleverse les codes

Sharing economy : l'économie du partage bouleverse les codes Mettre à disposition d'un inconnu sa voiture, son appartement ou son appareil photo moyennant finance, le phénomène est en plein boom. Voici pourquoi.

Pour les trajets domicile-travail ou pour traverser la France, le covoiturage connait depuis quelques années déjà un joli succès. Le principe est simple : un automobiliste propose des places libres dans sa voiture pour un déplacement que, de toute façon, il s'apprête à faire. Une formule simple et surtout économique en passe de devenir une alternative crédible aux transports en commun.

Selon Forbes, la sharing economy pèserait 3,5 milliards de dollars en 2013

Les bonnes affaires, c'est le carburant essentiel de la sharing economy, cette économie du partage qui consiste à utiliser un bien qui appartient à un autre. Le covoiturage est moins cher que le train, la location d'appartement libre est plus abordable que la chambre d'hôtel, l'utilisation d'un robot ménager d'un voisin moins coûteux que l'achat d'un mixeur neuf...

Du côté de celui qui offre le service, la motivation est, elle aussi, pécuniaire. La consommation collaborative (l'autre nom de la sharing economy) permet de gagner un peu d'argent avec ce que l'on possède déjà. Un moyen d'arrondir les fins de mois sans avancer le moindre centime.

Ce qui rend possible aujourd'hui le développement de ces circuits commerciaux d'un nouveau type, c'est Internet. Des places de marché hyper spécialisées y naissent chaque jour et chacun peut vendre un service ou louer un objet. Ces sites, qui se rémunèrent via des commissions, permettent la mise en relation d'anonymes et la sécurisation des paiements.

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La page d'accueil AirBNB. © Capture d'écran AirBNB / JDN

Parallèlement, un facteur plus psychologique renforce ce phénomène. Le rapport à la consommation évolue, tout comme celui à la propriété. Les mentalités acceptent désormais d'accueillir des inconnus sous son toit ou sur sa banquette arrière. Parallèlement, chez les plus jeunes en particulier, le besoin de posséder à tout prix s'érode : cela concernait les CD hier, c'est au tour de la voiture aujourd'hui. Bref, le partage est un bon plan, mais il est aussi dans l'air du temps.

Selon les estimations du magazine Forbes, la sharing economy pèserait 3,5 milliards de dollars en 2013, un chiffre en hausse de 25% sur un an. Un somme colossale qui échappe aux mains des entreprises et atterrit dans les poches des particuliers.

Ce transfert massif de revenus constitue un véritable bouleversement économique. Au schéma traditionnel dans lequel l'entreprise vend et le consommateur achète, chacun peut désormais devenir tour à tour producteur et client. Résultat : le peer-to-peer ne menace plus uniquement les maisons de disques.

Certains acteurs économiques commencent à prendre le phénomène au sérieux. Se sentant menacés, des lobbys initient la riposte. La récente condamnation d'un habitant de New York sous-louant son appartement grâce à AirBNB en constitue les prémices.