Journal du Net > Management > Candidats : ce qu'ils veulent changer dans la vie des entreprises

Ségolène Royal
 
Ségolène Royal (PS)
 
"Basculer les cotisations sociales sur la valeur ajoutée plutôt que sur le travail"

En matière de fiscalité des entreprises, Nicolas Sarkozy s'est exprimé en ces termes : "Je conditionnerai les allègements de charges aux entreprises à la politique salariale de ces mêmes entreprises (…). Je ne donnerai pas les mêmes allègements de charges aux entreprises qui augmentent les salaires et à celles qui ne les augmentent pas." Concrètement, le candidat de l'UMP veut réserver la poursuite de la politique d'allégement des charges sociales aux branches professionnelles qui font évoluer leurs grilles de salaires. De la même manière, il envisage un impôt sur les sociétés inférieur pour les entreprises qui investissent et qui embauchent. De plus, comme mentionné sur la question des 35 heures, le programme de Nicolas Sarkozy prévoit d'"exonérer les heures supplémentaires de charges sociales et fiscales, pour créer un choc en faveur des revenus du travail."

 

Chez Ségolène Royal, l'idée nouvelle consiste en l'allègement des cotisations sociales des entreprises en fonction de leurs efforts pour l'embauche de salariés sans qualification, de jeunes à la recherche d'une première expérience professionnelle, de chômeurs de longue durée ou de salariés âgés. La candidate socialiste désire de plus moduler les cotisations sociales en fonction de la durée du contrat de travail et du nombre de contrats précaires dans l'entreprise. Plus globalement, Ségolène Royal serait favorable à un basculement des cotisations sociales "sur la valeur ajoutée plutôt que sur le travail". Enfin, la candidate souhaite inciter les entreprises à investir en mettant en place un taux d'impôt sur les sociétés plus bas si leur bénéfice est réinvesti et plus élévé s'il est distribué aux actionnaires. Elle désire de plus conditionner l'octroi des aides publiques à l'engagement de ne pas licencier quand l'entreprise dégage des profits substantiels et obtenir leur remboursement en cas de délocalisation. A noter que Dominique Voynet fait également sien le principe d'adosser le niveau de charges sociales au comportement de l'employeur, en l'occurrence en matière environnementale.

 


François Bayrou
 
François Bayrou (UDF)
 
"Il y a un continent des emplois gelés : je propose de les dégeler"

De son côté, François Bayrou propose que chaque entreprise puisse créer deux emplois sans autres charges que les charges de retraite, soit 10 % en tout et pour tout. "Tous les chefs d'entreprise que j'ai rencontrés m'ont dit : 'dans ce cas, demain j'embauche'. Il y a un continent des emplois gelés : je propose de les dégeler." Plus largement, le candidat UDF fait l'analyse suivante : "Si une entreprise, à production de richesse semblable, crée des emplois, elle paye le maximum de charges ; si elle n'en crée pas, elle paye très peu. Formidable injustice. Rien ne justifie que l'ensemble du financement de la protection sociale repose sur le travail, sur l'emploi." Le centriste désire donc, à moyen terme, comme son adversaire socialiste, réfléchir au transfert des charges sociales "vers d'autres bases que le travail". En l'occurrence : une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, une hausse de la CSG, la TVA sociale, une taxe sur la consommation de carburants fossiles et une taxe sur les mouvements financiers.

 

D'autre part, plusieurs candidats convergent autour de l'allègement du coût du travail non qualifié. François Bayrou désire ainsi alléger les cotisations sociales jusqu'à 1,3 Smic (contre 1,6 aujourd'hui), peut-être au risque d'entraver les progressions de carrière et de décourager les revalorisations de salaires au dessus de ce montant. De son côté, Jean-Marie Le Pen souhaite que l'Etat prenne en charge, à hauteur de 200 euros par mois, la part salariale des cotisations sociales pour les salaires allant jusqu'à 1,4 Smic. Enfin, Arlette Laguiller demande la suppression de la CSG et le "rétablissement de l'impôt sur les bénéfices des sociétés à 50 % au moins".

 


 

Flore Fauconnier 27/03/2007


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