Comment coacher les futurs entrepreneurs pour éviter de les démotiver ?

Devenir entrepreneur nécessite un état d'esprit particulier. Pour réussir à franchir le pas, se faire entourer peut aider.

Depuis quelques années, on assiste à une volonté manifeste des pouvoirs publics de développer l'entrepreneuriat. Or, devenir entrepreneur ou chef d'entreprise, nécessite l'acquisition de compétences nouvelles, mais surtout d'une culture et d'une identité entrepreneuriales. Comment y parvenir ? A quoi les accompagnateurs professionnels doivent-ils être vigilants ?

Dans quatre cas sur cinq, les personnes qui deviennent entrepreneurs ont bénéficié très tôt, souvent dès leur enfance, d'influences les préparant à cette destinée. Dans la majorité des situations, c'est même un parent direct qui a servi de modèle. Pour le futur entrepreneur, cette influence est le siège d'une attitude entrepreneuriale, d'une certaine vision du monde différente de celles des salariés du privé ou de la fonction publique. C'est par un subtil jeu de "Permissions", de "Protections" et de "Modèles" tant sur le plan psychologique que sur le plan opérationnel que se construit l'identité entrepreneuriale d'une personne.

Heureusement, il est possible de devenir entrepreneur sans avoir hérité de cet arsenal identitaire dans son enfance. Il existe quelques cas notoires et d'autres, plus discrets qui montrent que c'est possible. Ces exemples sont intéressants à considérer parce qu'ils apportent un éclairage sur les besoins des adultes qui choisissent après une première expérience professionnelle ou en seconde partie de carrière de devenir entrepreneur.

En comprenant toute la subtilité de ce fonctionnement psychologique et opérationnel de la construction de la culture et de l'identité entrepreneuriale, les opérateurs qui sont au contact des candidats à la création ou à la reprise d'entreprises peuvent mieux comprendre les comportements parfois étonnants de ces personnes et notamment les allers-retours et les hésitations auxquels elles s'adonnent assez régulièrement. Surtout, il devient possible pour les coachs en entrepreneuriat d'intervenir pour faciliter le passage d'un ancien cadre, d'un étudiant ou d'un chômeur vers le statut de chef d'entreprise.

Récemment, le statut d'auto-entrepreneur a été mis en place et nous pouvons nous en réjouir. C'est une excellente réponse à la problématique du "passage" et de la "transformation identitaire" vers l'entrepreneuriat. Ce statut permet aux personnes qui se destinent à devenir chef d'entreprise d'expérimenter une posture entrepreneuriale sans prendre le risque de se lancer définitivement dans la création d'une entreprise. C'est une forme de palimpseste ou d'expérience préalable nécessaire pour adopter une carrière de futur patron. Là encore, il reste à accompagner, à offrir un sas d'évolution pour que ces auto-entrepreneurs qui le souhaitent et en sont potentiellement capables développent progressivement une identité complète de chef d'entreprise, créant ainsi richesses et emplois.

S'il n'est pas encore possible d'affirmer que tout le monde peut devenir entrepreneur, il est en revanche certain que la marge d'évolution de la population entrepreneuriale est très importante. Pour commencer, il faut cesser de décourager les personnes qui montrent quelques fois une timide tentation à s'engager dans cette voie. Les hésitations sont normales. Le manque d'assurance aussi. Ce sont des signes encourageants : douter, jusqu'à un certain point, est une compétence de chef d'entreprise. Ca permet de se poser des questions et par conséquent de trouver des réponses souvent innovantes.

Bien préparer et bien accompagner les entrepreneurs potentiels est probablement un des enjeux sociétal majeur pour notre génération. Or, ce n'est ni facile, ni évident. Rares sont les formations qui y préparent.