Pourquoi les cent premiers jours sont-ils si importants pour un dirigeant ?

Philippe Degonzague responsable du pôle Stratégie chez PwC revient sur les principales problématiques de son ouvrage, Les Cent Jours des dirigeants, l'état de grâce existe-t-il dans l'entreprise ? (Les Belles Lettres)

Pourquoi les Cent Jours sont-ils si importants ?

« Echouer lors des cent premiers jours, c’est grave. Mais si on réussit cette période, ce n’est pas gagné pour autant ». François-Philippe Pic, ancien directeur général de Mondial Assistance en France résume parfaitement l’importance des premiers mois. Rien n’y est vraiment rédhibitoire mais les graines semées sont celles que le dirigeant verra éclore dans les mois et mêmes les années suivantes.
Il est donc fondamental de bien choisir les graines.

C’est ce que révèle le livre Les Cent Jours des dirigeants, l’état de grâce existe-t-il dans l’entreprise ? (Les Belles Lettres)*que j’ai écrit avec Laurent Acharian et Marc Gerretsen. Les auteurs ont rencontré à cette occasion quarante dirigeants de grands groupes (Christophe de Margerie, PDG de Total ; Franck Riboud, PDG de Danone ; Denis Hennequin, PDG d’Accor, Xavier Fontanet, président d’Essilor, Pascale Sourisse, PDG de Thales défense et sécurité) et d’entreprises de taille intermédiaire (Fauchon, Well, Osiatis, Homair etc.).

De grands dirigeants d'autres secteurs (le maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin; le président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian; Henri Nallet, ancien ministre de François Mitterrand ; Jean-Paul Palomeros, chef d'Etat-Major de l'armée de l'air ; Daniel Costantini, ancien entraîneur de l'équipe de France de Handball; Louis Vogel, Président de l'université d'Assas ; Michel Dubost, évêque d'Evry; Pierre Meynard, président de l'association des anciens Sciences Po) apportent leur éclairage et leur expérience.
Tous ont souligné l’intensité de la période en termes d’engagement, d’impacts sur la vie privée et bien sûr, sur les résultats futurs.
Car beaucoup de choses se passent dans les premiers mois. Le dirigeant est en effet scruté dans tout ce qu’il fait, son attitude est décryptée, ses décisions, souvent symboliques dans cette période, sont lues comme des signes annonciateurs de la suite. « C’est là que vous imprimez votre marque, votre style, que tout le monde vous observe (..) Manquer ses Cent Jours peut-être dommageable et vous faire rentrer dans une course à handicaps. La gestion d’une entreprise est une course de fond, mais c’est toujours très difficiles de rectifier les premières impressions » résume Denis Hennequin, PDG d’Accor.   
Au fil des chroniques,
je vous propose d’explorer cette période sous toutes ses dimensions (composition d’équipe, style, stratégie, agenda, communication etc.) et de poursuivre le dialogue avec vous sur ces différents sujets sur le blog du livre lescentjoursdesdirigeants.fr

Vous le verrez, il n’y a pas de règles absolues à suivre ou à ne pas suivre.
Mais il y a quand même quelques fondamentaux à avoir en tête et des pièges – ils ne manquent pas !- à éviter.

*Laurent Acharian, Philippe Degonzague, Marc Gerretsen, Les Cent Jours des dirigeants, l’état de grâce existe-t-il dans l’entreprise ?, Les Belles Lettres, 17,50 euros.