Je veux vendre ma société, mais combien vaut-elle ?
Vous souhaitez connaître le prix de votre société et il sera nécessaire de la faire évaluer par des professionnels. Cette évaluations peut être effectuée pour des cessions de titres, mais aussi pour des raisons personnelles ou patrimoniales...
Quels sont les points forts et les points faibles de ma société ?
- Il faut savoir qu'une évaluation d'une société est toujours précédée d'un
"état des lieux" afin de bien comprendre son marché, sa clientèle, la
manière de travailler et de produire, si l'outil de travail est toujours en état...
- En effet deux entreprises d'un même secteur d'activité, dans une même zone
géographique, avec le même chiffre d'affaire et le même résultat net peuvent avoir
deux prix très différents.
- En effet si l'une des entreprises est très bien organisée et l'autre non,
l'une a un dirigeant très impliqué et l'autre non, l'une a un outil de travail
obsolète et l'autre non... on imagine bien que ces points faibles seront identifiés par le futur repreneur qui en tiendra compte.
Attention aux cessions et acquisitions récentes des titres de votre société
- Il est possible que vous ayez cédé ou acquis récemment une partie des
actions de votre société. Dans ce cas, un prix de "marché" est
alors connu.
- Ainsi, si vous avez vendu récemment des actions à l'un de vos enfants à un prix de (par exemple) 1 000 euros par titre, votre futur repreneur ne sera peut-être pas "chaud" à payer un prix supérieur.
Quelles sont les principales méthodes d'évaluation ?
il existe de très nombreuses méthodes que nous ne pourrons pas toutes présenter. Nous allons nous limiter aux méthodes les plus couramment rencontrées.
Si on voulait schématiser il y a quatre grandes familles :- les méthodes basées sur le patrimoine de
la société (et donc sur le passé),
- les méthodes qui se reposent sur les
résultats des années antérieures et donc sur la performance passée de
la société
- la troisième basée sur des comparables
ou des ratios du secteur d’activité.
- et la quatrième pour laquelle on va se
projeter sur les années à venir et savoir si la société va continuer à générer
du "cash" ou non
1. Prix de cession d'une société concurrente et évaluation par des comparables :
- L'idéal est d'avoir un comparable, par exemple une société du même secteur
d'activité a fait l'objet d'une transaction récemment à quelques
kilomètres. La réalité est plus complexe, en effet encore faut-il
qu'il y ai une cession récemment, encore faut-il en être informé et si c'est le
cas il faudra connaître le prix de la transaction. Bref la mise en œuvre peut
être difficile.
- Dans le cas d'un professionnel ayant accompagné de nombreuses transactions
dans un secteur donnée (avocats, experts comptables, notaires...), il aura un
effet "expérience" qui lui permettra de connaître ce que vaut en
moyenne ce type d'entreprise. La méthode des comparables pourra
alors être mise en œuvre car il saura qu'une société vaut en moyenne x fois son
résultat d'exploitation ou x fois son excédent brutd'exploitation.
2. La méthode patrimoniale :
- Cette méthode est basée sur le patrimoine de l'entreprise et donc son bilan
des années antérieures. Il va donc falloir rechercher les non valeurs qui
seraient inscrites au bilan de la société et les sur valeurs qui ne sont pas
inscrites.
- Si la société détient un immeuble à l'actif de son bilan encore faudra-t-il
obtenir une évaluation pertinente mais aussi s'interroger sur la
pertinence de vendre cet immeuble avec la société. En effet le futur repreneur voudra-t-il et
surtout pourra-t-il acheter une société avec ce bien, ce qui risque de
"gonfler" très significativement son prix. Ne serait-il pas
plus judicieux de "le sortir" avant de vendre la société
- Cette méthode a bien évidemment ses limites mais elle a le mérite de reposer sur
des données tangibles.
3. Les valeurs de productivité ou de rentabilité :
- Ces méthodes reposent sur le résultat de la société. En général il sera
calculé un résultat moyen ou un excédent brut d'exploitation (EBE) moyen des
trois dernières années.
- Cet excédent brut d'exploitation moyen dit "résultat
récurrent" sera éventuellement retraité des dépenses ou des recettes
exceptionnelles, anormalement élevées ou anormalement faibles. Une
fois ces travaux effectués il sera alors possible de calculer
la valeur de la société.
4. Les données prévisionnelles : DCF (Discounted Cash-Flow)
- Cette méthode est intéressante car la valeur de l'entreprise va valoir ce qu'elle va rapporter en cash dans les années à venir.
- Bien évidemment elle peut être difficile voire impossible à mettre en place s'il est très délicat d'établir un prévisionnel fiable.
- Par ailleurs cette n'est pas
très appréciée des impôts car elle se projette dans l'avenir et non
sur le passé qu'on connait. Il faudra donc être très prudent, notamment, dans
les hypothèses de croissance du chiffre d'affaires.
Le banquier va-t-il me suivre ?
- On peut faire toutes les évaluations qu'on veut mais si le banquier refuse
de prêter au repreneur alors l'opération sera morte-née.
- Il faut savoir que les banquiers considèrent souvent que le prix d'une
société ne doit pas dépasser 4 à 6 fois son excédent brut d'exploitation.
Les banquiers peuvent aller au-delà mais il faudra alors
avoir des dossiers très prometteurs.
Lors de votre évaluation il faudra donc vous faire accompagner par des
professionnels et prendre les méthodes qui vous sont adaptées.
Comme cela a été précisé il faudra prendre garde à ne pas
faire une évaluation sans connaître les faiblesses de votre société,
qui pourraient faire peur à votre futur repreneur et donc empêcher la
transaction de se faire.