Gérer sa paie en mode SaaS, effet de mode ou réelle opportunité pour les DRH ?

Le SaaS, acronyme de Software As A Service (ou le Logiciel en tant que service) consiste à proposer un abonnement ou une location de service d’un logiciel plutôt que l’achat d’une licence (principe du mode « progiciel »).

L’outil ainsi mis à disposition par l’éditeur est accessible via un navigateur web. L’éditeur, quant à lui, héberge l’ensemble de ses clients SaaS sur sa plateforme et pilote ainsi au mieux les différentes versions.
Le domaine des Ressources Humaines, de même que celui du CRM, a été très tôt un des secteurs de prédilection des éditeurs dans la mise en place de solutions SaaS. A l’heure actuelle, on peut différencier trois types de solutions SaaS :
  • Les outils de niche (ou « best of breed ») : la très grande majorité des éditeurs sont pleinement entrés dans l’ère du SaaS. Ces solutions proposent pour la plupart uniquement des modules liés à la gestion des talents, au recrutement, à la formation ou à la gestion de la performance;
  •  Les ex-outils de niche qui évoluent vers une mutualisation sur l’ensemble des aspects de la RH : Certains éditeurs commencent à s’aventurer également vers les domaines de la gestion administrative sans inclure de moteur de paie, et ne proposent plus une offre uniquement mono-fonctionnalité ;
  • Les acteurs institutionnels du progiciel qui proposent des solutions intégrées (ou « tout en un » ou ERP). En ce qui concerne les solutions intégrées, les éditeurs ont pris un peu plus de temps pour « plonger » dans le SaaS. Ainsi, les principaux acteurs proposent actuellement une solution SaaS.

Des performances paradoxales 

Ces solutions intégrées, qui sont censées couvrir l’intégralité des modules de la RH, sont parfois assez inégales. La gestion administrative et la paie (cœur du SIRH) sont assez bien maîtrisées mais suivant les solutions, les autres modules le sont parfois moins, contrairement aux outils de niches très performants sur les modules de Gestion de Ressources Humaines
L’enjeu de la mise en place d’une solution SaaS tient dans les contraintes et les avantages qu’elle procure.
En étant un peu synthétique, on peut noter :

  • des enjeux projet :
·  Accélération de la mise en œuvre car pas ou peu de spécifiques autorisés ;
·  Bénéfice des mises à jour en continu qui conduit au suivi quasi-obligé du rythme de montées de version ;
·  Limitation des charges techniques : maintenance, paramétrages, sauvegardes gérées par le prestataire.
  • des enjeux organisationnels :
·  Accès facilité depuis tout lieu qui s’accompagne d’une dépendance du bon fonctionnement des connexions réseau ;
·  Déploiement facilité des processus standard à une nouvelle société. - et des enjeux budgétaires ·  Optimisation des coûts de mise en œuvre ;
·  Maitrise du budget (montée de version continue / Maintenance / exploitation, inclus dans le pack) ;
·  Modalités de facturation en fonction de l’utilisation qui est faite de la solution.

Cependant, à coté de ces critères quantifiables, d’autres critères plus qualitatifs sont également importants, notamment dans un marché du progiciel.
En effet, certains acteurs estimaient, il y a quelques années, que lors de l’achat d’une solution, celle-ci n’était fonctionnelle qu’à 20 % (les 80 % restants étaient comblés par l’intégrateur). Le marché du SaaS, qui s’affranchit généralement de cette intermédiaire, fait figure « d’eldorado » dans lequel les clients pensent que l’outil mis à disposition est fonctionnel à 100 % (ce qui n’est bien entendu pas toujours vrai).
Ce point de vue, caricatural pour les métiers liés à la MOA, fait cependant une forte impression sur les achats et les directions qui pensent immédiatement à l’aspect économique. Il est donc important, en tant que consultants, d’avoir un regard vigilant sur la mise en place de telle solution chez nos clients afin de pouvoir les assister et les guider au mieux.