Comment pousser son Boss à s’adapter à vos méthodes de travail

Nous avons tous nos méthodes de travail, des manières d’accéder à la réussite et des stratégies professionnelles. Or, votre Boss aussi a ses méthodes et bien souvent on vous demande de vous adapter. Si parfois il en va de soi, quelques techniques peuvent vous aider à devenir celui face à qui on s’adapte.

Si votre Boss exige un certain rendement ou une certaine manière de travailler, c’est dans un but de management. Qu’est-ce que le management au fond ? Gérer un potentiel d’hommes vers un but donné. Donc, pour votre Boss, c’est le chemin à suivre pour réussir. Or il n’y a pas qu’un seul chemin vers la réussite et la réussite ne peut être que collective. Si l’on vous impose de mauvaises conditions de travail, la répercussion sera double : sur votre état comme sur la bonne marche de vos fonctions.
Le but alors, pour que votre Boss s’adapte à vous, est de  faire comprendre en subtilité qu’il peut miser sur vous lorsqu’il respecte les outils que vous vous êtes forgés et qui font de vous ce professionnel aguerri. On ne cherche pas à modifier des comportements qui entraînent le succès, utilisez ce savoir et laissez entrevoir de vous ces comportements-là. Votre hiérarchie ne cherchera pas à modifier vos contextes et procédures professionnelles si elle sent que c’est uniquement dans un contexte donné que vous êtes un excellent professionnel. Car comprenez bien que ce que vous dites de vous impactera sur le management que votre hiérarchie utilisera à votre égard. Vos mots valent de l’or et votre tranquillité au travail.

Ne vous justifiez pas, expliquez !  

Vous êtes un commercial aimant travailler de manière indépendante, mais, dans votre entreprise on vous pousse à rendre des comptes de manière constante à certains de vos collègues. Vous ne vous y pliez pas ou vous vous y pliez mais à contre cœur et dans les deux cas vous envoyez une mauvaise représentation de vous. Dans le premier cas, un dilettante peu respectueux des règles, dans le deuxième cas, un individu docile voire trop conciliant.
Pour éviter ces écueils, prévenez et explicitez votre cadre de professionnel : «Tu sais j’aime travailler de manière indépendante, et c’est ce que j’y trouve ici », « quand je travaille de manière indépendante, je me sens très impliqué »… Apprenez l’art de glisser ces petites phrases à votre manager, à votre Boss, à celui qui vous lead. De cette manière, vous expliquerez de manière indirecte votre manière de travailler, mais aussi comment vous poussez à être le plus optimum. Souvent l’incompréhension et le quiproquo accompagnent les non dits. Expliciter ce qui fait que vous vous sentez motiver au travail ne peut qu’influencer ceux qui vous lead à utiliser ces mêmes stratégies.

Mieux vaut prévenir que guérir

N’attendez pas une restructuration, un changement de hiérarchie ou des problèmes relationnels pour commencer à bâtir votre personnage professionnel et ce que l’on doit voir de vous. Vous aimez travailler dans le calme et l’on vous demande de rejoindre un espace open office bruyant ? Vous avez toujours eu l’habitude de dealer directement avec vos prospects et on vous impose à présent de laisser les « prospects importants » à un tiers ? Il y a autant de situations que de type de Boss, d’individualités et de théories différentes.
Mais lorsque vous en êtes là, il est presque déjà trop tard pour bâtir son cadre.
Vous devez donc commencer à exprimer certaines choses de vous avant que de futurs changements managériaux se mettent en place,  dès vos débuts au sein d’une entreprise. Lors des bilans ou des réunions d’équipe, apprenez à valoriser ce qui, effectivement, vous plait, pas du côté du remerciement mais de la façon dont cela impacte votre travail. Dire : « Merci de nous laisser ces congés annuels », ne serait pas du tout efficient et poserait le fait que cela ne va pas de soi et que donc, delà, pourrait être changé. Mais dire : « Ces congés annuels nous permettent à tous d’être, à notre retour, motivés par les nouveaux  challenges », est une phrase positive qui, dans la tête de votre interlocuteur, exprimera que « ces congés » sont une bonne chose pour lui comme pour vous.

Créer le besoin 

Soyez au clair déjà avec ce que vous êtes en droit de vouloir ou d’exiger. Si vous souhaitez travailler de manière indépendante parce que, effectivement, vous êtes dilettante ou si vous souhaitez le calme parce que vous ne supportez pas d’être dérangé lorsque vous surfez sur Facebook, alors il y a peu de chance que votre Boss mise sur vous.
Pour le pousser à s’adapter à vous, vous devez créer un besoin. Pour créer ce besoin, vous devez vous rendre indispensable à la bonne marche des choses. Pour cela, vous devez être bon et prendre connaissance des autres secteurs d’activité tout en ayant un grand réseau et en le faisant sentir.
Vous conduire comme acteur de votre compagnie et non pas comme un pion sur l’échiquier de son plan managérial.
Pour ce faire, soyez central du coté du relationnel. Dans toute profession, il y a une part de relationnel avec les clients, avec les collaborateurs, avec les collègues. Devenez celui qui est à l’aise avec les siens comme avec les directeurs de telle ou telle compagnie. Et faites-le vraiment. Développez VOTRE réseau, au cœur de leur activité. Si l’on vous voit comme un simple commercial, analyste ou autre, vous êtes interchangeable. Mais si l’on sent que c’est avec vous et votre individualité que les gens aiment traiter, vous devenez alors tout d’un coup indispensable.

Utiliser les mots 

C’est alors le moment de parler de vous. D’établir votre cadre de travail, d’être le garant de votre sérénité.  Ne faites pas passer vos messages uniquement de manière directe, de vous à votre Boss. Cela doit être plus large. Vos collègues, le manager de l’autre équipe, le collaborateur de votre Boss… Apprenez à exprimer votre manière de travailler sans donner l’impression qu’il y a un but à votre conversation.
Vous rencontrez le directeur du service financier avec qui vous avez l’habitude d’échanger et vous n’aimez pas travailler sous la pression d’une compétition mal installée ? Or votre manager a établi une nouvelle norme de travail prenant appui sur la compétition interne ? Parlez-lui des disputes que cela génère dans l’équipe, ou du manque d’investissement que cela a créé… Ne le liez pas directement au changement, attisez le questionnement, insinuez, laissez-le chercher la réponse. Si vous faites le lien vous-même entre ces différents éléments, vous devenez alors celui qui « est contre », « ne veut pas », «  va au delà de ce que sa place lui octroie », mais si vous posez la question en citant simplement un ou deux éléments, vous ne serez plus à l’origine du message.
Dans cet exemple là, si vous exprimez : «  Cette compétition, qu’untel a posé, crée des disputes, on se sent mal », vous visez votre Boss et vous pouvez mettre mal à l’aise celui qui reçoit ces éléments.
Or si vous vous contentez de dire : «  Il y a une très mauvaise ambiance dans l’équipe ces derniers temps, beaucoup de conflits, chacun est devenu le rival de l’autre », vous ne visez personne et  vous posez un questionnement.
Vos mots valent de l’or car ils impactent en bien comme en mal. Si vous apprenez à les peser, à les poser, à les travailler, alors vous deviendrez maître de votre terrain professionnel.