Comment se développe la force mentale ?

Nous ne naissons pas forts ou faibles mentalement. Nous devenons petit à petit des êtres capables de surmonter, d’avancer, de construire, de lutter. Les échecs jouent un rôle important dans cette maturation.


Qu’est-ce que la force mentale ? Un état intérieur de paix et de courage, pourrions-nous dire. Un rapport au monde qui permet l’avancement. Assez de résilience pour se relever rapidement après toute chute.  Plus notre mental est fort, plus nous sommes capables de raisonner hors de nos états d’angoisse ou de pensées négatives. 

Alors, peut-on devenir fort mentalement ou est-ce un état inné ? Si l’environnement et le conditionnement y sont pour beaucoup dans notre manière de voir le monde,  prendre le temps de l’apprentissage permet d’acquérir petit à petit une force mentale.

La chute

Pour accomplir, nous devons apprendre à tomber, à nous relever, apprendre à vivre avec la chute sans en faire un échec. Ce qui différencie la chute de l’échec, est que dans le premier cas une chute est une étape, avec un avant et un après, à l’inverse de l’échec qui porte en lui une sorte de finalité.

Si vous intégrez à votre raisonnement que l’échec n’existe pas en tant que tel, si vous l’utilisez pour apprendre à faire mieux, à vous relever, à recommencer, alors vous comprendrez que l’on ne peut parvenir au succès sans passer par des chutes qui finalement nous indiquent avant tout une chose : se relever et continuer. Ainsi, celui qui lance une start-up qui finalement ne marche pas, celle qui reçoit une énième réponse négative aux mille et une candidatures envoyées depuis des mois sans arriver à changer de travail, celui qui n’arrive jamais à atteindre ses objectifs, celle qui se confronte tout les jours à une boss névrosée et despotique, doivent apprendre à vivre la sensation négative pour comprendre comment en faire autre chose. C’est par là que commence la force mentale, comprendre que sur la route toute chute peut prendre le sens de la plus grande des réussites.

L'apprentissage

Nous l’avons dit, la chute mène à l’apprentissage. Savoir se relever. Avoir une réflexion orientée solution. Savoir s’adapter aux situations de crises demande une connaissance des situations de crise. Ce que l’on ne connaît pas, nous nous contentons de l’aborder « en théorie » et la théorie n’est jamais le reflet exact de la réalité. Ainsi important donc de faire de toutes choses un apprentissage et d’avoir conscience de cet apprentissage. Par exemple, si vous êtes, mois après mois, confronté à une hiérarchie qui vous accuse d’être le responsable de faits qui la concerne pourtant elle, vous avez alors plusieurs possibilités.  Rester en place à subir en espérant une amélioration extérieure. Que la hiérarchie change par exemple. Cette solution-là est risquée. En effet, rien ne dépend de vous et cela vous rend très passif dans la situation.

La deuxième solution serait d’en apprendre quelque chose : les "pourquoi" et les "comment". De qui est faite cette hiérarchie ? Pourquoi se dégage-t-elle de leurs responsabilités ? Comment m’en protéger ? Quoi mettre en place ? En cherchant à comprendre, vous êtes du côté de l’apprentissage et s’en suit une force. Celle de l’analyse vous amenant à pouvoir mettre en place des stratégies pour avoir le bon positionnement. Non pas vous sentir et vous mettre en situation d’impuissance.

Le savoir

De la chute et de l’apprentissage en découle le savoir. Plus vous avez un savoir précis sur les choses, plus vous êtes à même de ne pas avoir peur. Peur de l’échec, peur de prendre des risques, peur du changement, peur de tout perdre… Toutes ces angoisses ont à voir avec un certain regard sur le monde qui vous immobilise. Le savoir est la base de la force mentale, la force mentale vous permet de raisonner même lorsque le sol tremble.

Alors, qu’entendons par savoir ? En dehors de vos apprentissages personnels au jour le jour, sur le fil de la vie, cherchez le plus possible à savoir où vous mettez les pieds. Passez sans cesse du savoir général au savoir anecdotique. Que l’un vous aide pour l’autre. Concrètement, si vous vous retrouvez face à votre manager qui vous propose de démissionner en vous expliquant qu’il vous recommandera par exemple, mieux vaut pour vous avoir une totale connaissance de vos droits, de vos intérêts et de ses intérêts. Trois champs de savoir à se donner et à garder. Idem, si vous êtes dans le cas d’un manager attaqué à tort, jugez-vous, par un individu que vous avez licencié. Si vous vous contentez de n’avoir comme seul savoir que celui que l’on vous donne : l’avocat, vos patrons, des exemples d’amis, vous devenez bien fragile. Votre parole a le poids de la méconnaissance. Toute situation problématique demande d’acquérir du savoir. Tout savoir acquis en période de crise fait partie du panel d’outils intérieurs que vous aurez pour sortir de n’importe quelle situation conflictuelle.

La force mentale est donc un état intérieur qui s’acquière. Soyez indulgent avec vos propres fragilités, elles vous mènent directement à la force de les vaincre.