EPC lève 1,5 million d'euros pour digitaliser le champagne

EPC lève 1,5 million d'euros pour digitaliser le champagne La start-up veut moderniser l'image du champagne qu'ont les jeunes et passera, pour cela, par la réalité augmentée

EPC n'est pas encore sur pied qu'elle a déjà levé 1,5 million d'euros. Ce tour de table, la jeune pousse champenoise, qui veut populariser le champagne auprès des 25-35 ans, l'a réalisé auprès de Kima Ventures (pour 150 000 euros), le fonds de Xavier Niel, et de business angels comme Cédric Siré (Webedia) ou encore Cédric Sellin (Aruba Networks).

150 000 euros ont été levés auprès de Kima Ventures

La start-up, qui vendra ses premiers champagnes en juin prochain, espère "dépoussiérer l'image sacralisée" du breuvage en proposant des produits de qualité à un tarif unique : 27 euros la bouteille de 100% Chardonnay brut ou extra-brut (90% pour le rosé)*. "Pour du blanc de blancs qui ne dépassera jamais les 6 grammes de sucre par litre, contre 9 pour la moyenne du marché, et qui sera également moins chargé en sulfites, c'est un rapport qualité-prix intéressant", estime le cofondateur d'EPC Edouard Roy, fils et petits-fils de vigneron.

Pour y parvenir, EPC transforme ses vignerons partenaires en vinificateurs de vin. "L'idée est de permettre aux vignerons d'utiliser leurs outils de production inexploités (pressoir, cuves, caves, chaîne d'habillage...) pour faire leur propre champagne au lieu de vendre leurs raisins ou leur vin clair aux négociants des grandes maisons de la place, explique le dirigeant. Ils gagneront mieux leur vie et dilueront leur risque, un seul négociant pouvant représenter 60 à 80% du chiffre d'affaires des petites coopératives. De notre côté, cela nous permet de ne pas avoir à supporter de trop gros investissements comme l'acquisition de cuves connectées et de pouvoir proposer des champagnes extrêmement traçables puisque ni les cépages, ni les terroirs, ni les années ne seront mélangés. La seule difficulté à résoudre sera logistique. Il faudra s'assurer que les commandes qui seront stockées dans des petites caves un peu partout en Champagne soient bien récupérées en temps et en heure."

L'étiquette s'animera pour raconter l'histoire de la bouteille lorsque le consommateur passera son smartphone devant

Pour redonner le goût des bulles aux jeunes palais, la start-up mise sur l'expérience consommateur. D'abord en servant ses champagnes dans des blidas, le verre traditionnel des champenois, et non dans des traditionnelles coupes ou flûtes dans les lieux (hôtels, restaurants et bars) où ses bouteilles seront distribuées. EPC compte également sur la réalité augmentée : "Lorsque le consommateur passera son smartphone devant une bouteille, un visage apparaîtra sur l'étiquette pour en raconter l'histoire", explique Edouard Roy.

"Les fonds levés ont servi à recruter des commerciaux et des personnes dans le marketing. Actuellement, l'équipe d'EPC est composée d'une quinzaine de personnes, détaille le patron. L'argent a également servi à créer la plateforme qui sera mise en ligne en juin, et qui outre la vente des champagne permettra aux utilisateurs d'accéder à des services connexes, tels que l'organisation d’événements incluant des animateurs EPC. La fin d'année étant une grosse période dans le secteur, ces fonds serviront également à investir dans les prochains mois afin d'être présent."