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Sun : une fragile santé financière retrouvée |
Après une
série de résultats nets annuels en berne, Sun pourrait bien sortir la tête de
l'eau. Plan de restructuration massif et stratégie de diversification audacieuse
constituent ses leviers de succès.
(06/04/2007)
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Après plusieurs
années de disette financière, Sun semble voir (enfin) le bout du tunnel, ayant
annoncé en ce début d'année un résultat net positif pour son deuxième trimestre
2007. Mais pour se remettre en selle, le constructeur a dû jouer, non sans mal,
la carte de la réorganisation stratégique et organisationnelle.
Dans le
creux de la vague en avril 2006, la firme californienne qui fête cette année ses
25 ans, annonce en effet le remplacement de son charismatique P-DG, Scott McNealy
- aux commandes de la firme depuis 18 ans - par Jonathan Schwartz, dans la foulée
d'un bilan financier affichant un résultat net cloué dans le rouge à près de 900
millions de dollars, contrastant pourtant avec un chiffre d'affaires de 13,1 milliards,
en hausse de 18%.
Afin de conjurer le
mauvais sort qui semble s'acharner sur elle au travers de ses cinq ans de résultats
nets négatifs, Sun décide alors de prendre le taureau par les cornes en mettant
en place un vaste plan de restructuration qui prévoit rien de moins que la fonte
de 13% de sa masse salariale (lire l'article du 02/06/2006 Sun
supprime 5000 postes pour atteindre l'équilibre financier).
Pour
autant, si l'amélioration des marges et le retour à le rentabilité est une chose,
le devoir d'innovation auquel s'accroche la firme depuis près de 25 ans - et mis
notamment en exergue au travers de sa célèbre signature "Network is the Computer"
- en est une autre, l'incitant toujours à battre de l'avant et à investir de nouveaux
segments de marchés.
Dans un contexte où ses deux lignes de produits phares
(x86 et Sparc) ont atteint des niveaux de vente records à la fin de l'année
précédente, 2006 aura également été charnière avec la décision
de placer l'intégralité des plates-formes Java SE, EE et ME sous licence GPL (GNU
Public Licence) et en ouvrant à la communauté du monde Open-Source le code
des ses applications StarOffice, Sun Studio 11, Java Enterprise System et N1.
Atteignant
sa phase de Momentum en début d'année 2007, Sun annonce même
une alliance stratégique avec le fondeur Intel (lire l'article du 24/01/2007
Sun
chasse sur le terrain des serveurs d'entrée de gamme) et fait de surcroît
une entrée très remarquée sur le marché des serveurs entrée de gamme, avec la
commercialisation par Intel de processeurs quadruple curs optimisés pour Solaris
10 et, dans la foulée, un support spécifique autour de Sun Solaris, d'OpenSolaris,
de Java et des produits NetBeans.
Les
résultats financiers trimestriels de Sun
(en
millions de dollars)
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1er trimestre
2006
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1er trimestre 2007
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2ème
trimestre 2006
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2ème trimestre 2007
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Chiffre d'affaires
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2,726
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3,189
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3,337
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3,566
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Résultat
net
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(123)
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(56)
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(223)
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126
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Mais
ce n'est pas un hasard si Sun souhaite plus que jamais se positionner sur ce marché,
attiré par un potentiel de croissance estimé à plus de 7% par le cabinet d'études
Gartner, alors que les autres segments (moyen et haut de gamme, pour une tarification
pouvant dépasser dans certains cas les 500 000 dollars), devraient - selon toute
vraisemblance - connaître plus de difficultés.
Ayant également finit de
digérer ses importantes acquisitions tel que StorageTek (lire l'article du
03/06/2005 Sun
s'empare de StorageTek pour 4,1 milliards de dollars) ou encore SeeBeyond,
acteur dans le domaine de l'EAI (Enterprise Application Integrator), Sun
récolte aujourd'hui les fruits de sa stratégie de repositionnement et prend une
honorable troisième place sur le marché mondial des serveurs, devant Dell, mais
derrière Hewlett-Packard et IBM.
Autre signe de vigueur retrouvée : la création d'une entité Microelectronics Group |
Outre ces partenariats commerciaux et
technologiques, Sun a également été en mesure de débaucher fin mars 2007 un très
haut potentiel en la personne de Ian Murdock, qui occupait jusqu'alors le poste
de directeur technique au sein de la Linux Foundation. Il devra entre autre être
force de proposition pour assurer le développement et l'avenir de systèmes
d'exploitation libres, et notammment Solaris.
Autre signe de la vigueur retrouvée de l'entreprise, l'annonce faite
également fin mars par Jonathan Schwartz de la création d'une nouvelle
entité métier. Baptisée Microelectronics Group, cette division aura pour vocation
à concentrer son activité autour du développement de processeurs et de puces dédiées
aux calcul réseau haute performance (High Performance Computing).
Gageons
que la recherche de la performance financière soit également un projet jugé
hautement prioritaire par les dirigeants de Sun qui ne souhaiteraient sans doute
pas voir ce dernier repoussé sine die.
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