DigitalOcean : la start-up cloud qui défie Amazon et Google

DigitalOcean : la start-up cloud qui défie Amazon et Google Avec un tarif débutant à 0,007 dollar/heure et un temps de déploiement inférieur à la minute, DigitalOcean a des arguments chocs pour jouer les trublions du cloud. Ses atouts : simplicité de l'offre et service client de proximité.

Co-fondée en juin 2011 par Ben et Moisey Uretsky, DigitalOcean est une jeune pousse du cloud aux dents longues. Son créneau : proposer aux développeurs et aux petites entreprises un service d'hébergement en mode cloud à un prix défiant toute concurrence, sans pour autant faire l'impasse sur la qualité du support client. Un sacré challenge pour cette jeune société américaine, distinguée l'année dernière dans le cadre de l'accélérateur de start-up Techstars Cloud, mais qui semble en passe d'être relevé (lire l'article Cloud : la start-up DigitalOcean monte en puissance).  

"Tout est inclus dans notre service d'hébergement cloud, y compris la bande passante. Il n'y a pas de mauvaise surprise en coûts récurrents. Nous proposons une facturation à l'heure ou bien mensuelle pour permettre à nos clients de comprendre exactement ce pour quoi ils payent", fait savoir Ben Uretsky. "Notre autre point fort se situe au niveau de la relation que nous entretenons avec nos clients avec un support technique et des équipes d'ingénieurs en contact direct avec eux pour régler immédiatement leurs problèmes plutôt que d'avoir à attendre des résolutions de tickets d'incidents et des escalades qui n'en finissent pas, sans résolution."

DigitalOcean, dont les infrastructures cloud sont localisées dans le New Jersey et à Amsterdam, propose en en effet une facturation transparente et sans surprise : 5 dollars par mois (ou un tarif à 0,007 dollar/heure) pour accéder à un serveur cloud de 20 Gb en SSD, 512 Mo de RAM, et un processeur à 1 cœur. A 20 dollars (ou 0,015 dollar/heure), c'est une configuration un peu plus musclée qui est proposée : 40 Gb en SSD, 2 Go de RAM et un processeur double cœur. Sachant que le temps de déploiement annoncé ne dépasse pas 1 minute. 

18 000 dollars de fonds d'amorçage, et 100 000 dollars d'option de dette convertible pour se lancer

Alors comment DigitalOcean parvient à fournir des ressources cloud à un tel niveau de prix ? Selon son PDG, tout se joue au niveau des marges, "sans impact sur la qualité des matériels mis en œuvre pour soutenir l'offre cloud".

"Nous avons conçu notre cloud sur la base des mêmes composants matériels qu'Amazon et Google. Nous pensons que le tarif proposé est juste et transparent. Si vous regardez attentivement la structure de coûts d'Amazon, on remarque que leur coût de revient est inférieur au tarif de la prestation la plus chère qu'ils proposent, mais que pour les plus petits services cloud, ils réalisent un taux de marge et des bénéfices considérables. En plus de leur complexité tarifaire, ils facturent des ressources individuelles comme la bande passante, qui n'est pas incluse dans leurs offres de base, et tout ceci contribue à rendre leurs tarifs beaucoup plus élevés que les nôtres", indique Ben Uretsky.

DigitalOcean n'a pour l'heure pas procédé à une quelconque levée de fonds. Pour se lancer, la société a toutefois pu s'appuyer sur le fonds d'amorçage (18 000 dollars) et l'option de dette convertible de 100 000 dollars consentis par Techstars à chaque start-up qu'il soutient. La société étant à capital privé, il n'est cependant pas exclu qu'elle ait pu bénéficier de fonds en provenance d'investisseurs individuels voire de business angels. Par ailleurs, elle a également pu compter sur les conseils éclairés de Jason Seats, managing director de TechStars Cloud, et également de Zach Nies de Rally Software qui a accepté d'endosser le rôle "d'entrepreneur à résidence" pour l'accompagner dans son développement.

Avec actuellement plus de 240 000 serveurs clouds déployés et plusieurs centaines de clients, force est de constater que DigitalOcean a bien réussi son entrée sur l'âpre marché du cloud. Un marché où les gros poissons comme Google et Amazon laissent habituellement peu de chances aux plus petits.