Christian Briolat (Ineo Com) "Une politique de green IT engendre une réduction substantielle des charges d'exploitation"

Réduire l'empreinte carbone constitue un levier clé des stratégies d'informatique verte. La responsabilité sociétale des entreprises y est pour beaucoup.

Les stratégies d'informatique verte des acteurs IT sont-elles à maturité ?

Les acteurs informatiques et tout particulièrement les grands équipementiers commencent à mettre en œuvre des stratégies green IT qui profitent enfin aux clients finaux. La dépense énergétique de leurs solutions s'en ressent et séduit de plus en plus aussi bien les administrations que les grandes entreprises et les PME. L'argument du gain de place est également fédérateur.

Si on prend le cas d'un central téléphonique, auparavant, il fallait compter sur plus d'une cinquantaine d'armoires d'équipements en tout genre pour gérer 10 000 abonnés. Aujourd'hui, on peut en gérer 100 000 avec seulement deux armoires.

On observe par ailleurs qu'un certain nombre d'équipements IT a permis de réduire l'empreinte carbone des entreprises. Comme ceux qui permettent d'éviter les déplacements et de collaborer à distance telles que les solutions de conférence Web par exemple. Grâce aux initiatives innovantes des acteurs IT, les entreprises s'y retrouvent, aussi bien en termes de bilan carbone que de coûts financiers. La posture green IT fait même désormais partie intégrante de la stratégie environnementale et écologique des entreprises.

Quelles sont les entreprises les plus sensibilisées au green IT ?

Le green IT permet aux centres de données de dégager d'importants gains financiers

Le mouvement du green IT concerne à l'heure actuelle essentiellement les sociétés étatiques et les grandes entreprises. Non parce qu'elles avaient du retard mais parce qu'elles sont les premières à avoir instauré des actions en matière de responsabilité sociétale.

Cette prise de conscience s'est accompagnée d'une volonté de mettre en œuvre une stratégie green IT. Les deux aspects ont été intrinsèquement liés, portés par l'absence d'incompatibilité entre les enjeux du green IT et les enjeux économiques.

Le retour sur investissement de ce type de technologies est-il important ?

Les gains financiers dégagés par l'emploi de technologies green IT sont en particulier très importants pour les entreprises ou les hébergeurs ayant à gérer d'importants centres de données. Le green IT permet de réduire à la fois la consommation des équipements et l'espace occupé.

Ces projets peuvent toutefois demander un investissement de départ conséquent. En revanche, les clients s'y retrouvent vite car leurs charges d'exploitation liées par exemple à l'alimentation électrique ou au système de climatisation sont moindres. La baisse des charges d'exploitation justifie donc à elle seule la pertinence d'investir dans le green IT. Mais les motivations de rentabilité ne sont pas les seules à rentrer en ligne de compte dans les choix des équipements green IT des entreprises.

Les entreprises ne veulent par exemple pas sacrifier la performance de leurs équipements. Les technologies de virtualisation de serveurs sont en cela très intéressantes pour les entreprises. Elles permettent de gagner en efficacité d'administration, de faire baisser se coûts d'exploitation et d'être en phase avec les enjeux environnementaux actuels. Tant en termes de consommation électrique que de d'impact positif sur le recyclage en raison de la diminution du nombre de serveurs physiques requis.

Christian Briolat est directeur délégué d'Ineo.com. La société, entité de GDF-Suez Energie, a réalisé un chiffre d'affaires de 130 millions d'euros en 2008, et emploie 900 collaborateurs.