La SNCF casse son contrat de 1,6 milliard d'euros avec IBM

Le groupe ferroviaire a racheté les parts détenues par Big Blue dans la co-entreprise qu'il avait créée avec lui. Le projet de transformation et de réorganisation de l'informatique est au point mort.

Gilles Albertus, patron de la direction des systèmes d'information et de la télécommunication (DSI-T) de la SNCF, a signé la fin de l'histoire entre IBM et la l'entreprise ferroviaire. C'est en tout cas ce qu'il a annoncé au syndicat de cheminots Sud-Rail dans un courriel que nos confrères du MagIT ont pu consulter.

Ce partenariat liant l'entreprise ferroviaire au géant IBM désormais définitivement rompu, avait été conclu pour 1,6 milliard d'euros en décembre 2009. Il consistait en un contrat de sous-traitance informatique qui liait la SNCF à IBM. Un accord qui était sur la sellette depuis déjà plusieurs mois.

"J'avais eu l'occasion de vous faire part des difficultés contractuelles qui avaient abouti au protocole d'accord présenté au CA du 28 juillet dernier prenant acte de l'inapplicabilité du contrat initial et posant les bases d'une refondation dont la contractualisation devait intervenir au 30 octobre dernier ", a ainsi expliqué Gilles Albertus dans le communiqué en question.


Objectif affiché : la continuité des opérations informatiques


Un projet d'externalisation informatique connu sous le nom d'Ulysse qui devait aboutir à au recours à des ressources informatiques offshore avait été décidé en parallèle de la création d'une co-entreprise (NoviaServ) détenue à 49% par IBM et à 51% par le SNCF.

Parmi les points d'achoppement qui ont fait capoter le projet, on trouve tout d'abord un manque d'économies, en deça de ce qui était initialement prévu (290 millions d'euros). Mais également d'autres points bloquants, plus organisationnels

Si la SNCF récupère - via sa filiale Stelsia - les parts d'IBM dans NoviaServ, il n'en reste pas moins que les chantiers de transformation de réorganisation des systèmes d'information entrepris ces derniers mois apparaissent du coup plus flou que jamais. "Désormais, la continuité des opérations doit être notre objectif. Elle doit nous permettre de débloquer les Centres de Services aujourd'hui en attente de contractualisation", a laissé entendre Gilles Albertus.

Une proposition sibylline qui doit laisser quelque peu circonspects les 2 200 cheminots et 2 000 salariés sous-traitants informatiques du géant ferroviaire.