SSII : menaces sur l'emploi Des clients de plus en plus difficiles

Une forte pression sur la trésorerie

Alors, pourquoi un tel retournement ? Ce sont les clients des SSII, qui prévoyant une baisse d'activité pour l'année, ont décidé de diminuer leurs budgets informatiques 2009, et donc l'activité de leurs sous-traitants.

Certains clients auraient même gelé leurs investissements informatiques pour 2009, se concentrant sur des objectifs de maintenance de leurs infrastructures. Dès lors, cette situation impacte les recrutements des SSII dont le turn over à toujours, par nature, été élevé.

Preuve de la rudesse des conditions économiques, et de la pression sur l'emploi, le Syntec informatique dénonçait la semaine dernière les nouvelles pratiques de règlement de contrat de certains grands groupes français vis-à-vis des SSII.

La masse salariale sous la pression d'une capacité de financement dégradée

Ces gros clients détournent la Loi de Modernisation de l'Economie (LME) tandis que d'autres remettent en cause les conditions tarifaires de contrats déjà signés, en demandant aux SSII de ne plus facturer leurs prestations de manière mensuelle mais tous les trois mois.

Autant de pressions exercées sur la trésorerie des SSII, pressions qui réduisent leurs marges d'opération, et par incidence, la capacité de financement de leurs masses salariales.

Les sous-traitants des SSII encore plus touchés

De fait, depuis le début de l'année, le Munci (Mouvement Pour Une Union Nationale et Collégiale des Informaticiens) annonce une hausse des licenciements, mais aussi et surtout des ruptures de périodes d'essai, "non pas fondées sur les compétences mais sur le contexte économique". Une conséquence directe du durcissement du marché au niveau des SSII.

Certaines grosses structures arrivent tout de même à limiter la casse de l'emploi en reportant leurs difficultés sur leurs propres sous-traitants. Ainsi, Atos-Origin annonçait récemment vouloir diminuer de près de 30% son effectif d'employés en sous-traitance. Steria serait dans la même logique. Mais ce jeu de domino n'a pour conséquence que de mettre la pression sur les PME sous-traitantes, encore moins bien armées que les grands du secteur pour faire face aux exigences des clients.