Les besoins réseau des services postaux et de livraison du courrier

L'infrastructure réseau des services postaux doit être suffisante pour assurer l'échange des textes et images nécessaires à la lecture automatique des adresses. Elle doit aussi tenir compte de la taille et de la situation géographique de chaque type de bureau.

Depuis l’émergence des mails et des sociétés de transport en messagerie, la taille des réseaux postaux diffère d’un pays à l’autre de l’Europe. Ils peuvent compter plus de 10 000 bureaux de poste, gérer quelques 60 000 boîtes de dépôt de courrier et employer de 100 000 à 400 000 personnes qui sont dispatchées sur les routes, dans les bureaux ou les centres d’appels.

Les réseaux postaux sont l'épine dorsale du commerce national et international, ainsi que des communautés, dans chaque pays d'Europe. Or, bien souvent les systèmes postaux doivent se battre pour survivre et rester compétitifs en termes de tarifs et de rapidité de livraison, par rapport aux moyens électroniques de communication et aux services proposés par les sociétés concurrentes de transport en messagerie locales et internationales. De plus, les bureaux de postes doivent assurer la gestion de milliards de courriers chaque année, avec des effectifs et des ressources toujours plus réduits. Pour compliquer le tout, les réseaux postaux prennent souvent en charge des activités dans d'autres secteurs, telles que les assurances ou la vente au détail.

Des réseaux étendus et complexes

Tout comme les autres réseaux publics, le réseau postal présente la particularité de desservir des centaines de milliers d'utilisateurs et gère bien souvent des données très confidentielles. Considéré comme un réseau de télécommunication, le service postal est fascinant et unique de par sa large couverture géographique, l'importance du débit quotidien, le nombre et la variété de sites gérés, qui diffèrent à la fois en termes de taille et de besoins.

Les réseaux postaux ont généralement des centres dans tout le pays, par exemple un pour chaque région ou grande région dédié à la collecte et au tri du courrier pour cette même région. En aval, un réseau de bureaux secondaires est relié "en étoile" à ces centres de tri. En amont, plusieurs centres alimentent un centre plus important, et ainsi de suite.

L'infrastructure réseau doit ainsi tenir compte de la taille, de la fonction et de la situation géographique de chaque type de bureau. En effet, certains bureaux situés dans des zones reculées ne peuvent pas être reliés au backbone sur fibre optique mais doivent néanmoins être mis en réseau avec le système central.

La livraison du courrier se décompose en trois activités : le tri, l'acheminement et la distribution. Le tri consiste à répartir et regrouper tous les courriers entrants. L'acheminement transporte ces courriers jusqu'aux sites voulus, où ils peuvent être subdivisés puis distribués.

Les derniers progrès technologiques, comme la reconnaissance optique de caractères, permettent d'automatiser le tri et l'acheminement, autrefois effectués manuellement. Aujourd'hui, les plus grandes machines de tri peuvent traiter plus de 50 000 lettres par heure. Pour pouvoir gérer un nombre conséquent de courriers, ces machines doivent être capables de lire et de déterminer automatiquement les adresses pour pouvoir en assurer l'acheminement. Cela impose de partager de très grandes quantités de textes et d'images en toute transparence, d'un pays à l'autre.

Le réseau qui soutient ces équipements doit donc être assez robuste pour être capable de gérer un nombre important de fichiers images. En effet, si chaque pays numérise ses courriers puis envoie le fichier numérique sur le réseau, le volume du trafic ne peut que croître. C'est pourquoi, du fait de l'immense quantité de données à traiter, les réseaux postaux ont un certain nombre de besoins spécifiques.

Les facteurs de succès

Les équipements réseau installés au début du nouveau millénaire sont aujourd'hui obsolètes et doivent être mis à niveau, voire totalement remplacés. Mettre en place un réseau postal nécessite de tenir compte de plusieurs considérations et de satisfaire certains critères essentiels.

Les performances ont une importance primordiale. Comme indiqué précédemment, les progrès réalisés dans les technologies de tri et d'acheminement impliquent de partager en toute transparence des fichiers images et vidéos sur un réseau à la fois extrêmement étendu et complexe.

Afin de préserver les performances de ce réseau et pour gérer l'allocation de la bande passante, il est donc nécessaire d'appliquer une qualité de service de très haut niveau. La charge d'un réseau postal est prévisible mais seulement jusqu'à un certain point, c'est la raison pour laquelle il convient d'y intégrer des fonctions automatisées de planification de charge. Les appareils réseau 10 Gigabit Ethernet garantissent un débit maximal et permettent de gérer plusieurs applications réseau simultanément. L'empilement virtuel des châssis apporte un service réseau ininterrompu et optimise l'utilisation de la bande passante.

La sécurité est un critère majeur en raison de la confidentialité des données de certains courriers et des conséquences juridiques  que peuvent causer des erreurs de traitement du courrier. Parallèlement, un bon nombre de réseaux postaux proposent également des services bancaires, où la sécurité est, en toute logique, un facteur essentiel. Les problèmes de sécurité les plus classiques peuvent être gérés par un contrôle strict des accès, le filtrage du trafic pour éviter l'entrée de contenus malveillants, ou encore la mise en place de réseaux privés virtuels et l'attribution de différents niveaux d'accès aux utilisateurs sur des sites différents.

Comme pour tout réseau critique, la fiabilité est essentielle. Afin de conserver sa réputation et fidéliser ses clients, le réseau doit soutenir des systèmes efficaces de livraison des lettres et des colis. Pour répondre à cette exigence, on peut intégrer la redondance au réseau et faire appel à d'autres technologies innovantes comme l'EPS (Ethernet protection Switching) ou l'agrégation de liens, qui permettent d'optimiser la bande passante d'un réseau et de créer des itinéraires de contournement en cas de problème sur le réseau.

Autre critère important, les équipements réseau doivent être simples à comprendre, à utiliser, à installer et à gérer. En effet, l'emploi du temps des employés du réseau postal est souvent très chargé et ceux-ci n'ont que peu de temps à consacrer aux formations. Pour être certain de pouvoir surveiller les performances et de gérer aisément les ressources, l'infrastructure réseau doit bénéficier d'une administration intégrée. En outre, toute mise à niveau ou ajout d'un équipement doit être compatible avec les paramètres actuels du réseau.

Enfin, le réseau postal doit être capable de se développer et de tirer profit des progrès technologiques, de gérer un débit toujours croissant ainsi que différents secteurs d'activité. Il faut donc veiller à ce qu'il reste évolutif et adaptable en choisissant un matériel qui réponde à ces besoins sans compliquer la gestion du réseau, et ce même en cas de charge réseau importante. Les nouveaux équipements conformes IPv6, par exemple, garantissent la compatibilité avec les nouvelles générations du protocole IP ainsi qu'avec les fonctionnalités intégrées de sécurité et de contrôle du trafic.

Respecter une enveloppe budgétaire


Dans bien des cas, le service postal fait partie du secteur public, qui dispose de budgets limités. Même privatisé, il doit s'appuyer sur des réseaux aux coûts très étudiés. Et comme l'achat d'équipements réseau fait en général l'objet d'un appel d'offres, le prix constitue un facteur critique.

Pour garantir un réseau postal simple à installer, à gérer et à mettre à niveau sur le long terme, les DSI doivent s'assurer que tous les équipements réseau répondent aux critères de fiabilité, de sécurité, de performances et d'évolutivité, au meilleur coût.