L’avenir houleux du Cloud Computing en Business Intelligence

Permettant de contrôler des données volumineuses, l'informatique dans les nuages devrait bouleverser substantiellement le marché de la Business Intelligence grâce à son coût peu élevé, à son extensibilité et sa flexibilité

Le Cloud Computing a fait couler beaucoup d'encre. Les avantages dont peuvent bénéficier les infrastructures informatiques publiques et privées en termes de coût et d'extensibilité sont incroyables, favorisant alors l'espoir de voir un jour surgir une nouvelle génération d'informatique plus efficace et étendue. La flexibilité du Cloud Computing lui permet d'être appliqué à des technologies d'habitude inflexibles et fragiles. Au cours de ces dernières années, peu de technologies ont été plus fragiles que la business Intelligence. Mais, bonne nouvelle : le Cloud computing devrait pouvoir bouleverser substantiellement le marché de la Business Intelligence (BI) grâce à son coût peu élevé, à son extensibilité et sa flexibilité.
 
L'avenir de la BI dans le Cloud Computing sera heureux, grâce aux avantages de ce nouveau paradigme informatique et à l'explosion quotidienne des données digitales. Dans un récent sondage IDC, 50% des participants ont répondu  qu'ils allaient très probablement continuer le Cloud public pour la BI / l'analyse et près de 70 % d'entre eux ont déclaré poursuivre probablement avec un déploiement du Cloud privé[1].

Pour mieux comprendre l'avenir de la Business Intelligence dans le Cloud Computing il est essentiel de comprendre ce qu'il en est et ce en quoi il consiste.
 
Le Cloud BI permet de développer, d'installer et d'utiliser des solutions de reporting et d'analyse plus facilement en raison de son coût moindre ainsi que de son déploiement plus simple. Idéalement, une plate-forme de Business Intelligence basée sur le Cloud Computing utilise le système IAAS (ou infrastructure-as-a-service), complète et développe le PAAS (ou Platform-as-a-service), utilise un environnement de logiciels et de matériels à la demande, virtualisés et élastiques, et offre une fonctionnalité au  niveau applicatif en tant que service (plus communément appelé SaaS).

Par ailleurs, un outil de Business Intelligence doit pouvoir être déployé facilement et migrer du site vers le Cloud (et inversement), offrant alors un nouveau type de flexibilité basée sur le Web pour accompagner la plus moderne des architectures de plates-formes. Généralement, une plateforme de BI basée sur la technologie de Cloud est utilisée pour résoudre l'un des trois besoins primaires des clients :
 
1.      En tant qu'outil de BI horizontal pour fournir des applications de reporting et d'analyse autonomes internes à l'entreprise - probablement via une base de données traditionnelle (ou mini entrepôt de données) comme système de données primaire.
2.      En tant que cadre d'application ou gabarit de reporting et d'analyse clés en main pour intégrateurs de systèmes pour assembler plus rapidement les solutions propres à chaque client. Ces solutions sont probablement spécifiques à une fonction ou un domaine et contiennent des composants réutilisables ainsi qu'une logique d'application (mais sont toutefois uniques pour chaque client).
3.       En tant que plate-forme de développement pour les applications intégrées externes à l'entreprise pour résoudre les problèmes d'analyse de données spécifiques à une fonction (par exemple l'analyse CRM, l'analyse financière, ou encore l'analyse des chaînes d'approvisionnement). Dans ce cas, un fournisseur indépendant de logiciels (ou l'équipe d'une entreprise IT avec les compétences adaptées) utiliserait très probablement la plate-forme BI pour fournir des reportings et des analyses en tant que structure bien définie et intégrée au sein de son application. Le résultat est une application analytique qui permet de résoudre le problème d'un client avec une personnalisation minimale via une architecture SaaS en plus d'une architecture Cloud.
 
En outre, les premiers utilisateurs des outils de BI basés sur la technologie Cloud peuvent être décrits et classés selon leur taille (et type) et usage. Les trois plus communes, sont les Petites et moyennes entreprises (PME), les grandes entreprises et les intégrateurs de systèmes.
 
Les PME utilisent une plate-forme BI Cloud dans la mesure où elle leur offre une infrastructure instantanée et un modèle de répartition. Utilisée comme il se doit, cette plate-forme offre une solution de BI interne à l'entreprise, puissante, et abordable. Certaines PME peuvent également être des développeurs (fournisseurs indépendants de logiciels ou distributeurs à valeur ajoutée) et opter de fait pour le Cloud BI en raison de sa flexibilité et de son prix. Pour équiper une application basée sur le Web avec des outils de reporting et d'analyse sophistiqués, une plateforme de BI basée sur la technologie Cloud offre le meilleur délai de rentabilisation possible.
 
Beaucoup de grandes entreprises se tournent vers le Cloud BI car elles le perçoivent comme un outil horizontal simple, distinct et abordable où l'expérimentation et l'évaluation des projets peuvent avoir lieu ailleurs que dans un environnement de production. L'entreprise peut également vouloir utiliser le Clou BI pour développer et proposer un projet BI local plus rapidement et ce à un coût moins élevé qu'avec les autres options. Dans les deux cas, le fait de pouvoir économiser du temps et de l'argent pour acheter et configurer le matériel de serveur, le système d'exploitation, le logiciel de base de données présente un atout non négligeable et contribue grandement à accélérer le cycle allant de l'évaluation au déploiement.
 
Les intégrateurs de systèmes utilisent le Cloud BI en tant que cadre d'application pour mettre au point plus rapidement des solutions BI hautement personnalisées afin de répondre aux besoins de chaque client, quelle que soit sa taille. Ils apprécient également ses avantages en termes d'architecture (cf. ci-dessous) ainsi que sa capacité à réutiliser les composants des applications (tels que les cadres) pour mettre en place et proposer des solutions clients rapidement et ce à des prix abordables. Plus concrètement, le Cloud BI permet à un distributeur à valeur ajoutée de créer ces solutions et de les adapter aux besoins spécifiques de chaque client. Cette approche permet également une intégration de source de données plus flexible ainsi que la capacité de se développer dans un entrepôt de données, si nécessaire. Autre avantage : le Cloud est plus efficace, plus évolutif et coûte moins cher.

La gestion de données volumineuses a constitué un réel défi pendant des années et devrait continuer à l'être encore. Même en adoptant une approche fédérée, les solutions BI traditionnelles n'ont pas réussi à inverser la tendance. Toutefois, il n'existe pour le moment aucune réelle option flexible pour freiner ce phénomène puisque le Cloud BI évolue plus efficacement de manière verticale et horizontale. L'extensibilité traditionnelle est verticale, avec une base de données, des serveurs d'applications, etc. pour faciliter la tâche. L'extensibilité horizontale est utilisée dans le cas de plusieurs nœuds finaux de source de données - ce qui est nécessaire dans la mesure où les données volumineuses sont de plus en plus distribuées et ce dans une grande variété de formats.
Ces divers formats de données incluront plus communément (et nécessairement) des formats déstructurés et semi-structurés (du texte notamment), qui exigeront de fait un outil BI compétent pour aider à déceler leur sens.
 
L'intérêt actuel du Cloud BI ainsi que son avancement contribuent à confirmer que les outils de reporting et d'analyse font désormais partie de la structure fondamentale d'une infrastructure Cloud, à l'instar de ce qu'ils représentaient déjà pour le développement d'applications dans d'autres modèles de déploiement. Ainsi, la définition d'  "infrastructure" telle qu'il faut la comprendre dans l'architecture IaaS continue de progresser et rend en grande partie l'expérience informatique plus abordable et puissante pour un public plus large.

[1] Sondage et présentation IDC, The Maturing Cloud : What the Grateful Dead Can Teach Us About Cloud Economics, 6 avril 2010