Surface Pro sous Windows 8 Pro : le test

Surface Pro sous Windows 8 Pro : le test Attendue depuis près d'un an, la dernière tablette de Microsoft s'avère puissante et véloce. Si la possibilité de lire tous les programmes x86 est un point positif, la faible autonomie du terminal déçoit.

Alors que les ventes de la Surface sous Windows RT sont à la traîne, Microsoft espère bien avec son nouveau modèle de tablette tactile sous Windows 8 redresser la barre. Il faut dire que Redmond n'a cette fois plus droit à l'erreur, tant les enjeux financiers autour de Surface sont énormes.

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La Surface Pro, embarquant Windows 8 Pro, permet de faire tourner les applications conçues pour x86, à la différence de sa petite sœur, la Surface RT. © JDN / Cécile Debise

Après l'accueil en demi-teinte de la Surface RT (lire notre test Surface : peut-on travailler avec la tablette de Microsoft) lié en grande partie à l'impossibilité de lire les applications conçues pour les architectures x86, Microsoft a corrigé le tir. Avec la Surface Pro sous Windows 8 Pro, Redmond permet en effet de pouvoir utiliser n'importe quelle application conçue pour tourner sur un PC traditionnel.

Et c'est bien là le challenge auquel le groupe entend répondre avec sa nouvelle Surface. En ligne de mire : unifier le meilleur du monde des tablettes avec celui des PC.

Difficile encore de dire si Microsoft va remporter son pari. Près de 37% plus lourde que sa cadette sous RT (930 g versus 680 g), la Surface Pro a indéniablement un air de famille avec cette dernière mais s'avère aussi plus épaisse (13,5 mm contre 9,3 mm). Rien d'étonnant à cela : un système de ventilation plus avancé a été mis en place pour refroidir les entrailles de la Surface Pro dont la puissance et le nombre de composants a été revu à la hausse. Cela ne veut pas dire qu'elle ne chauffe pas, en particulier en usage intensif avec plusieurs applications utilisées en simultané (vidéo, navigateur, bureautique...).

 
Les capacités techniques de la Surface Pro
Source : Microsoft
Ecran 10,6 pouces 16:9 (1920*1080). Gestion d'un second écran via le DisplayPort en VGA ou HDMI pour des résolutions maximales respectivement de 2560*1600 et 1920*1080
Résolution vidéo 720p
Processeur principal Intel Core i5-3317U double cœur Ivy Bridge à 1,7 Ghz
Processeur graphique Intégré HD Graphics 4000
Mémoire RAM 4 Go
Stockage 64 ou 128 Go
Connectivité Wi-Fi (802.11a/b/g/n), Bluetooth 4.0, 1 port USB 3.0, 1 prise Jack, 1 port mini-display et 1 port SDXC
Fonctions natives Gestion de la lumière ambiante, gyroscope, compas et accéléromètre
Consommation électrique 48 watts incluant 5 watts pour le chargement d'un accessoire
Applications incluses Windows Mail et Messaging, SkyDrive, Internet Explorer 10, Bing Xbox Music, Video et Jeux

En optant pour un processeur principal Intel Core i5, Microsoft a fait un choix judicieux en termes de performance. Tout comme celui d'incorporer 4 Go de RAM qui assurent une belle vélocité en termes de temps d'ouverture et de fonctionnement des applications. Avec plusieurs dizaines d'applications ouvertes simultanément (bureautique, lectures de vidéos, navigateur web avec 20 onglets, jeu...), force est de constater que la Surface Pro a tenu le choc et n'a jamais donné de signes de faiblesse.

Autre atout particulièrement agréable de la Surface Pro : le temps de démarrage. Après la première installation, il ne faut effectivement guère plus de 5 secondes pour que s'affiche l'écran de d'ouverture de session. Le redémarrage lui, s'effectue en une vingtaine de secondes. Comme pour la Surface RT, la Surface Pro peut se coupler à un clavier Touch ou Type Cover, servant pour l'occasion à protéger l'écran.

Le stylet : un accessoire utile qui aurait mérité d'être mieux exploité

Avec un angle d'inclinaison fixe de 26 degrés, la nouvelle Surface ne permet pas (comme la version RT) d'optimiser la position de l'écran. Frustrant. En revanche, on notera un affichage de qualité, permettant une lecture aisée même en condition extérieure très lumineuse.

Au rang des petites déceptions, sur les 128 Go de stockage annoncés par Microsoft (il existe aussi un modèle 64 Go), seuls 110Go sont effectivement utilisables. La différence étant réservée au système d'exploitation.

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Le stylet est intéressant pour booster la productivité des applications. © JDN / Cécile Debise

Outre une performance clairement revue à la hausse par rapport à la Surface RT (grâce au Core i5), la Surface Pro possède un accessoire fort utile mais qui aurait mérité d'être mieux exploité : le stylet. Ressemblant à un criterium, ce dernier ne s'avère pas très confortable à prendre en main en raison de la présence de son support d'attache permettant de le fixer à une encoche sur le côté de la tablette (la même que celle utilisée pour charger la batterie). On regrette à ce sujet que Microsoft n'ait pas opté pour un fourreau dissimulé dans le châssis, pourtant suffisamment large pour l'accueillir. En l'état, la prise en main de la tablette avec le stylet accroché sur le côté n'est pas des plus confortable. Sans compter le risque d'accrocher le stylet avec sa main droite et de laisser échapper le terminal. De plus, lors de la mise en charge de l'appareil, on ne sait plus du coup quoi faire du stylet.

Le stylet proposé par Microsoft se révèle néanmoins d'une grande précision et très pratique pour naviguer dans les menus en mode Bureau de Windows 8. De même, il n'est pas nécessaire que sa pointe soit en contact avec la tablette pour sélectionner des éléments. Le stylet est en effet reconnu à 1 cm environ de la tablette. En revanche, on regrette que Microsoft ne soit pas allé plus loin en permettant notamment de valider les éléments sélectionnés sans toucher l'écran. Par exemple en appuyant sur l'extrémité du stylet.

 
On apprécie
Source : JDN Tech
- La possibilité d'installer des applications x86
- La précision du stylet et la reconnaissance d'écriture globalement satisfaisantes
- La suite Office sur tablette
- La qualité d'affichage de l'écran IPS LCD de 1080p (1920*1080)
- La rapidité et la vélocité des applications, et le temps d'ouverture
- La qualité de l'assemblage et l'impression de robustesse
- L'USB 3.0
- Le poids relativement léger pour un PC hybride (1,1 Kg avec le clavier)

Concernant l'écriture intuitive, Microsoft s'en est globalement bien sorti. Afin d'optimiser l'auto-complétion de la saisie, Microsoft propose de taper 50 phrases pour analyser l'écriture de l'utilisateur. Le résultat est plutôt efficace même s'il est malgré tout conseillé de ne pas écrire trop vite et de soigner quelque peu la forme de ses lettres. Avec le stylet, le redimensionnement des fenêtres est très aisé également et la sélection de cases ou d'options dans la suite bureautique Office est agréable. En revanche, dans l'interface en tuiles Modern UI, l'usage du stylet est limité aux barres défilantes. En navigation Web, il permet de copier du contenu (textes, images...) mais pas de faire défiler le contenu de haut en bas. Sauf à passer, une fois encore, par les barres de scrolling vertical et horizontal.

Concernant Office, une version d'évaluation de 30 jours est proposée. Petit problème : en activant une version complète d'Office 365 (Famille Premium) suite à l'activation de la version d'essai, les fichiers bureautiques en mode bureau n'étaient plus associés à aucun programme. Il a donc fallu rechercher le programme à associer (Program files\Microsoft Office\Office 15\root) pour revenir à la normal. 

 
On regrette
Source : JDN Tech
- La faiblesse de l'autonomie (moins de 3h15 en usage intensif et environ 5 heures en usage web et bureautique)
- Le manque d'interactivité du stylet (clic à distance) et faible distance de reconnaissance du stylet
- Le port HDMI pas directement intégré dans le châssis et un seul port USB
- Le poids, et la béquille pas ajustable
- La navigation web et dans Modern UI au stylet limitée aux ascenseurs
- Un peu lourd pour un usage en tant que simple tablette (930 grammes sans le clavier)
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4 Go de RAM assurent une belle vélocité en termes de temps d'ouverture et de fonctionnement des applications. © JDN / Cécile Debise

Le temps de charge de la Surface Pro est inférieur à 2 heures. Heureusement serait-on tenté de dire, tant l'autonomie de la batterie embarquée dans la tablette déçoit. En usage bureautique et web, 4h50 d'autonomie ont été constatées. Ce n'est pas le cas en usage intensif (vidéo, musiques, scan de sécurité...) où l'on a failli passer sous la barre des 3 heures. Petit lot de consolation concernant le chargeur : il contient un slot USB permettant de recharger de petits terminaux, comme un smartphone. Pratique ! Il est par ailleurs possible d'utiliser le chargeur de la Surface RT avec la Surface Pro, mais le temps de chargement s'avère deux fois plus long.

Lourde pour une tablette mais plutôt légère en tant que PC hybride, la Surface Pro dispose de qualités intrinsèques intéressantes comme sa puissance, sa vélocité, une esthétique soignée, et bien sûr la possibilité d'utiliser n'importe quelle application PC traditionnelle. Mais, elle présente aussi des défauts, comme la faible autonomie et un stylet qui aurait gagné à être plus interactif et mieux intégré au châssis. Sans compter que Microsoft a fait le minimum côté connectique : un seul port USB (3.0), SDXC et mini-display. Pourquoi ne pas avoir intégré un port HDMI directement dans le châssis pour gérer l'affichage sur un écran externe au lieu de fournir en sus une rallonge ?

Partant avec de solides arguments mais aussi quelques défauts, la Surface Pro apparaît en tout cas mieux armée que le précédent modèle Surface RT pour s'imposer. Reste à Microsoft à proposer un positionnement prix suffisamment attractif. Et éviter autant que faire se peut la conversion 1 dollar= 1 euro. Rappelons qu'aux Etats-Unis les Surface Pro 64 Go et 128 Go sont respectivement proposées à 899 et 999 dollars. La tarification française sera dévoilée le 16 mai.