Cyberdéfense : quels sont les moyens déployés ? Cyberdéfense : les forces en présence

ces bonnes feuilles sont extraites de 'cyberattaque et cyberdéfense' rédigé par
Ces bonnes feuilles sont extraites de "Cyberattaque et cyberdéfense" rédigé par Daniel Ventre et publié chez Lavoisier. © Lavoisier

La cyberguerre, ou quel que soit le nom que l'on attribue au conflit ou à l'affrontement dans le cyberespace, n'étant qu'un sous-ensemble de la guerre de l'information, c'est donc naturellement que les forces américaines développent des capacités dans ce nouveau champ. Les Américains préfèrent alors parler d'unités dédiées aux cyber-opérations que d'unités de cyberguerre.

 Aux Etats-Unis, l'US CyberCommand a été lancé en mai 2010 et placé sous la direction du Général Keith Alexander.

Au sein de l'US CyberCommand a été créé l'Army Cyber Command (ARCYBER), en octobre 2010, qui centralise les moyens de l'US Army dans le domaine de la protection de ses réseaux, impliquant quelque 21 000 soldats et civils.

La 24e Air Force, localisée sur la base de Lackland (Texas, Etats-Unis), qui est la cyberunité de l'Air Force, a été créée en août 2009. Elle est pleinement opérationnelle depuis octobre 2010, et chargée de défendre les réseaux de l'Air Force contre les cyberattaques.

Les Etats-Unis ne sont pas seuls au monde à se doter d'unités spécialisées.

 L'Allemagne aurait créé une unité de cyberguerre, installée dans la ville de Rheinbach, en 2009. En février 2011, elle met en place un conseil national de cybersécurité, chargé de la coordination des opérations du centre national de défense situé à Bonn. Il s'agit de faire coopérer police, services de renseignement et armée.

L'affaire Stuxnet est mise en avant comme argument justifiant une nécessaire amélioration de la coordination, de la prise en compte des risques réels, le tout se fondant sur le constat, avec Stuxnet, que la sécurité n'était pas au meilleur niveau.

"La Corée du Nord serait dotée d'unités spécialisées dans les cyberattaques"

 Les critiques y voient surtout l'opportunité d'un rapprochement entre services de police et de renseignement, au détriment du principe de séparation de ces pouvoirs.

 Les Pays-Bas, qui publient en février 2011 une nouvelle stratégie de cybersécurité, annonçant la création d'un Centre national de cybersécurité, avancent également l'exemple de Stuxnet, incident récent, comme exemple des menaces types qui pèsent sur les systèmes d'information. Mémoire est courte. A chaque incident sa vague de stratégies, politiques, déclarations, créations d'organismes. L'Estonie est déjà presque oubliée dans les discours. [NDLR l'auteur fait référerence à la vague de cyberattaques dont a été victime l'Estonie en 2007 et revendiquée par la Russie]

 En 2010, la Corée du Sud a créé un centre de commandement pour la cyberguerre, pour contrer d'éventuelles attaques de la Corée du Nord et de la Chine. L'unité devrait être composée de 200 ingénieurs chargés de contrer les quelques 95 000 attaques quotidiennes subies par les réseaux de l'armée.

 La Corée du Nord serait dotée, selon les services de renseignement sud coréens, d'unités spécialisées dans les cyberattaques. Le nombre d'ingénieurs dédiés est inconnu.

 En 2010, la Suisse projetait de créer deux unités dédiées à la cyberguerre au sein du Centre des opérations électroniques de l'Organisation de soutien au commandement des forces armées.