Antitrust : tout ce que Bruxelles veut savoir sur Google La méthode : une centaine de questions pour tout savoir des pratiques de Google
Dans le cadre de l'enquête formelle ouverte fin 2010 à l'encontre de Google pour abus de position dominante, la Commission européenne a commencé à adresser un épais questionnaire aux plus importants groupes Internet en Europe. Objectif : éclairer les lanternes de Bruxelles sur les allégations de violation d'abus de position dominante qui visent le moteur américain. Ces acteurs ont jusqu'au 11 février pour répondre à près d'une centaine de questions détaillées sur leurs relations avec le moteur entre 2006 et 2010. Certaines informations demandées remontent même parfois à 2003.
Cette enquête a été initiée après une plainte du comparateur de prix britannique Foundem, à laquelle se sont jointes celles du moteur de recherche français Ejustice.fr et du comparateur de prix Ciao (propriété de Microsoft). Ejustice.fr estime par exemple avoir été intentionnellement déréférencé par Google, à plusieurs reprises. Google est également accusé de manipuler ses algorithmes pour inciter les annonceurs AdWords à dépenser plus pour combler un déficit de référencement naturel. Les relations entre Google et les éditeurs AdSense sont également scrutées, Google étant soupçonné de les pousser à accepter des clauses d'exclusivité.
Pour obliger les acteurs sollicités à lui répondre, Bruxelles dispose d'un arsenal juridique et financier pour le moins contraignant. En cas de retard, la commission peut en effet imposer des pénalités financières allant jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires quotidien de l'entreprise (calculé sur les résultats du dernier exercice) par jour de retard. Gare également aux faux témoignages et réponses spécieuses : Bruxelles peut dans ce cas appliquer des pénalités représentant jusqu'à 1 % du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise. La lutte contre l'abus de position dominante n'a pas de prix.