Catastrophe au Japon : 6 mois après, l'industrie IT encore convalescente

Bien que les usines aient retrouvé leur niveau de production, les séquelles économiques restent vives. Le retour à la croissance du secteur IT local ne devrait pas avoir lieu avant 2012.

Le Japon se relève. Six mois après avoir subi un séisme de magnitude 9,0 et une série de dramatiques incidents, le pays commence à retrouver ses capacités de production, notamment dans le secteur IT.

Le pays est au cœur de la production électronique de l'industrie informatique. Suite à la catastrophe, le quart de la production mondiale de tranches de silicium avait dû être suspendu en mars. 

Semi-conducteurs


ISupply a identifié au Japon 14 fournisseurs de semi-conducteurs, et 4 spécialistes des tranches de silicium touchés par le séisme. Le catastrophe du 11 mars a en outre endommagé des usines appartenant à un certain nombre de grandes multinationales, dont Sony, Toshiba ou Fujitsu.

Mais selon iSuppli, d'ici la fin septembre, la plupart des usines endommagées devrait être de nouveau à 100% de leurs capacités production. Une seule usine a été jugée trop endommagée pour être réparée. Basée à Sendai, elle est exploitée par Freescale Semiconductor. Mais avant le tremblement de terre, il était déjà prévu de fermer cette implantation dédiée aux semi-conducteurs, en décembre 2011.

 

Déplacer la production

Une des dernières usines à être remises sur pied sera celle de Renesas, située sur le campus de Naka, à quelque 300 kilomètres de l'épicentre du tremblement de terre, et dédiée aux galettes de 200 et 300 millimètres. L'usine générait 15% de la production totale de tranches de semi-conducteur de Renesas. Mais après le séisme, Renesas avait néanmoins a été capable de déplacer environ 60% de la production de cette usine vers d'autres centres.

Fujitsu a repris sa production en un temps record

C'est d'ailleurs cette technique qui a également pu permettre à Fujitsu de réassurer sa production en un temps record – le groupe a même été le plus rapide de tous les fournisseurs de semi-conducteurs, alors que ces usines se trouvaient assez près de l'épicentre du tremblement de terre.

Fujistu a en effet déclaré avoir retrouvé complètement son niveau de production dans ses cinq usines de puces dès le 9 juin, c'est-à-dire moins de trois mois après la catastrophes. Fujitsu a en fait appliqué une stratégie déjà mise en œuvre il y-a trois ans, suite au séisme de Iwate, aussi au Japon.

La société exploite des usines de fabrication de semi-conducteurs aux quatre coins du globe. Si une région est frappée par une catastrophe, une autre peut donc prendre la relève. Fujitsu a également un plan efficace qui peut rétablir l'électricité, l'eau et d'autres services publics aux usines sinistrées.   

 

Conséquences diverses

Globalement, la catastrophe aura eu des répercussions très diverses sur les marchés, et la chaine d'approvisionnement liée aux semi-conducteurs. "L'impact a été le plus sévère sur les équipements automobiles, le Japon représentant 31,5%  de la production des semi-conducteurs destinée à l'électronique automobile. Vient ensuite l'impact sur l'électronique grand public, le Japon fournissant 45,1% de la production de semi-conducteurs destinés à ce marché. En comparaison, l'impact sur les marchés des équipements sans-fil et du traitement de données aura été bien moins sévère ", analysait iSupply dès juin dernier.  

 

Perspective et décroissance

Le désastre pèse cependant encore "lourdement" sur les entreprises de moins de 1 000 employés du secteur IT, selon un récent rapport IDC. En 2011, le cabinet estime que le marché occupé par ces entreprises atteindra 3 381 milliards de yen (31 milliards d'euros), soit une baisse annuelle de 8,6%. IDC ne voit pas une reprise de la croissance positive de ce marché avant 2012, lorsque "les chaînes d'approvisionnement seront totalement reconstruites et la demande plus solide".