Sun et AMD inaugurent le 2e supercalculateur au monde

Développant une puissance de calcul de 504 Teraflops, ce cluster à base d'Opteron sera utilisé pour la simulation de l'évolution de l'Univers, et mis à disposition de la recherche américaine.

Nouvelle performance dans le monde des supercalculateurs, avec la mise à disposition pour la National Science Foundation (NSF), d'un cluster haute performance baptisé Ranger. Cet ordinateur réunit 15 744 processeurs Opteron à quatre coeurs d'AMD, pour un total de 62 976 coeurs et une puissance de calcul de 504 Teraflops.

Ce cluster,accompagné d'une mémoire de 123 Teraoctets et de 1,7 petaoctets d'espace disque, se classe à la deuxième place des plus puissants supercalculateurs au monde selon le site Top500.org. Il est capable de réaliser par seconde un total de 500 milliards de milliards d'opérations de virgule flottante, soit un résultat très proche du premier des supercalculateurs du classement (596 teraflops). La performance est d'autant plus importante qu'elle est réalisée à partir de processeurs standards, commercialisés sur le marché.

L'avantage des clusters de processeurs standards de type AMD Opteron ou Intel Xeon, vient du fait que le coût matériel est moindre que des processeurs spécialisés comme les IBM Cell, ou les configurations de SGI. Moins puissants toutefois, ces processeurs permettent de monter des grilles de calculs également à des coûts encore plus légers. Toutefois, la grille de calcul nécessite de pouvoir en déporter et donc en désynchroniser une partie, alors que le cluster parallélise les tâches.

Pour l'Université du Texas à Austin, cette nouvelle ressource est également flexible. Un seul chercheur pourra utiliser 30 000 coeurs pour lui seul, ou chaque groupe de recherche pourra faire tourner 1000 tâches simultanément.Cette machine sera rendu disponible pour n'importe quel chercheur basé aux Etats-Unis, et son accès réglementé uniquement par un comité d'académiciens.

D'ores et déjà, l'opération semble un succès, puisque 100 millions d'heures d'exploitation ont été demandées sur ce supercalculateurs et près de 400 chercheurs l'utilisent déjà. L'Université du Texas veut aussi en profiter pour réaliser une simulation de l'évolution d'une partie de l'Univers. Un rêve autrefois inaccessible, mais qui prend désormais forme avec une telle puissance de calcul à disposition.

Cette belle machine a toutefois un coût : 30 millions de dollars à l'investissement, plus 29 millions de dollars qui viendront s'ajouter au fil du temps pour son exploitation. Le cluster occupe par ailleurs une surface de 1830 mètres carré, soit une salle de 42 mètres par 42 mètres. Il consomme 3 megawatts en plein fonctionnement,dont 1 megawatt uniquement pour le système de refroidissement.

Le supercalculateur est architecturé en 4 clusters de 82 racks, incluant un total de près de 4000 lames. Utilisant un réseau Infiniband pour ses interconnexions,Ranger dispose de 3456 noeuds en son sein. Mis en service à la fin de l'année 2007, il a été pleinement exploité depuis le 4 février seulement.

En France, le plus puissant supercalculateur, celui du CNRS, affiche 207 Teraflops. Il se classe à la 4e position désormais des plus puissants supercalculateurs au monde.