Start-up : comment rémunérer ses employés ? Intéresser ses salariés : BSPCE et part variable

Au-delà du projet, quoi de mieux pour motiver un employé que de l'intéresser à la réussite de la start-up ? Et pour cela, la grande majorité des start-up se tournent vers les BSPCE, ces bons qui permettent de souscrire, pendant une période déterminée, des actions dont le prix est fixé lors de l'attribution. "Chaque employé de Bunkr se voit proposer un plan de BSPCE qui comporte un vesting d'une durée fixée avec celui-ci, explique ainsi Edouard Petit. La proposition de BSPCE dépend de plusieurs critères : de la position dans l'entreprise, du moment d'arrivée et du niveau de compétence de chacun." Les quatre premiers salariés ont ainsi pu bénéficier de BSPCE pour 0,4 à 0,8% du capital, selon leur profil. "Au prochain tour de table, nous comptons réémettre des BCPCE, pour les prochains salariés, mais dans une moindre mesure pour chacun d'entre eux."

"Quelques dixièmes à quelques pourcents de participation par employé"

Benoît Bazzocchi a proposé des BSPCE aux trois premiers employés de SmartAngels, avant même la première levée de fonds. "C'est une compensation du risque : une start-up peut durer douze mois puis plus rien. Les BSPCE vont de quelques dixièmes de pourcents à quelques pourcents de participation, selon le poste." Après la première levée de fonds, des BSPCE ont été inclus dans le "package négocié" de certains profils à responsabilité, "comme le CTO ou le directeur général". Si tous les autres profils n'y ont pas accès, "l'objectif est que les salariés à plus fort potentiel en bénéficient assez rapidement", assure le CEO. "Cela pourra devenir un élément de rémunération important, pour les intégrer à la réussite globale de la start-up."

Pour Nicolas Mendiharat, qui a créé sa start-up en tant que SARL, alors que les BSPCE sont normalement réservés aux SA, tout n'est pas si simple. "On est en train de mettre en place des BSPCE pour les salariés, mais c'est compliqué. Rien que pour être éligible, c'est lourd à mettre en place, regrette-t-il. La France a un gros retard législatif et fiscal sur le sujet. Le processus devrait être beaucoup plus fluide, simple et généralisé : les start-up ont besoin de souplesse." Selon lui, les BSPCE doivent compter pour environ 5 à 10% du capital globalement. "On accorde entre un millème de pourcents et 1% par salarié."

Part variable

De nombreuses start-up recourent aussi aux primes (à Parole de Mamans, pour les "nouveaux projets", explique Leslie Sawicka ; à SmartAngels, "ponctuellement, après des périodes de travail intense"). Benoît Bazzocchi souhaite aussi systématiser l'introduction d'une part variable dans les salaires. Le succès de SmartAngels dépend en effet du nombre de start-up financées sur la plateforme. "Ce serait une manière d'inciter aux résultats. Le salaire est donné en fonction de ce que peut faire l'entreprise en termes de masse salariale. Mais si cela marche bien, la part variable permet de partager les profits."