Scibids, la start-up française qui permet aux trading desks de mieux acheter

Scibids, la start-up française qui permet aux trading desks de mieux acheter La société de Rémi Lemonnier et Julien Hirth aide ses clients à diviser leurs coûts d'acquisition par deux. Une promesse rendue possible par l'intelligence qu'elle apporte avec ses algo d'achat.

C'est en juin dernier, à l'occasion de l'annonce d'un partenariat avec Amnet, le trading desk du groupe Dentsu-Aegis, que la start-up française Scibids est sortie du bois. Les deux fondateurs de ce spécialiste du media trading, Rémi Lemonnier et Julien Hirth, planchent pourtant depuis plus d'un an sur une technologie qui veut aider les trading desks à faire baisser significativement leurs coûts d'acquisition. Un secteur où il y a encore beaucoup à faire à en croire Rémi Lemonnier, doctorant en machine learning passé par 1000Mercis où il planchait sur le scoring des cookies qui alimentaient l'achat RTB du groupe.

Le machine learning se substitue à l'œil humain

"Le pilotage des campagnes média programmatiques reste encore largement manuel avec des traders qui ne peuvent humainement tirer parti des millions de données générées chaque seconde par les campagnes", juge ce diplômé des Ponts.

En proposant d'intégrer ses algorithmes en surcouche des DSP, Scibids va être capable d'être beaucoup plus granulaire. Le machine learning se substitue alors à l'œil humain pour trouver les conditions de diffusion les plus favorables et payer le meilleur prix pour chaque enchère. "Nous sommes capables de passer au crible une cinquantaine de variables pour chaque impression. De quoi nous permettre de modéliser un arbre de décision mettant en avant les combinaisons les plus performantes. "

Scibids, qui travaille également avec GroupM et Gamned en France, assure que la formule lui permet de diviser les coûts d'acquisition de ses clients par deux. "Notre commission inclue", précise Rémi Lemonnier. La start-up qui a fait le choix du modèle SaaS se rémunère via un pourcentage du budget média qu'elle optimise.

Des logiciels inspirés de ceux du trading bancaire

Rémi Lemonnier fait le parallèle avec le secteur du trading bancaire où il y a quelques années encore les deals se faisaient manuellement, avant que les logiciels de pilotage ne fassent leur apparition. "C'est cette révolution que nous essayons d'apporter au monde du RTB où il y a beaucoup d'argent et de data mais où les outils manquent encore pour aller plus loin que l'automatisation d'un plan média et rattraper la sophistication des marchés financiers." Pas question pour autant de dénigrer le rôle des trading desks qui ont, selon Rémi Lemonnier, le mérite d'éduquer le marché. "Ils ont une véritable expertise client et sont capables de traduire des critères qualitatifs en critères quantitatifs", explique celui qui vient d'intégrer les locaux de Station F, dans le giron de l'accélérateur des Ponts.

Fort d'une levée de 600 000 euros réalisée il y a un mois, Scibids a les moyens de ses ambitions. La start-up est déjà rentable mais cet apport lui permettra de doubler ses effectifs d'ici la fin de l'année avec l'international en ligne de mire. "Nous avons déjà des clients en Espagne et en Italie", précise Rémi Lemonnier. L'entrepreneur peut s'appuyer sur l'entremise des DSP partenaires pour percer sur ces marchés à fort potentiel.  Son partenaire numéro un reste Appnexus, pionner dans le "BYOA" avec son programmable bidder. Google, qui devrait rapidement suivre l'exemple d'Appnexus, sera sans doute lui aussi de la partie.

L'objectif de Rémi Lemonnier ? Continuer à perfectionner l'intelligence apportée par ses algorithmes d'achat, sur desktop et sur mobile. Une valeur ajoutée qui, à le croire, n'opère pas uniquement du côté du business de la performance. "Nous travaillons également sur des campagnes de branding où il s'agit de dénicher ce qu'on appelle des "joyaux cachés", des profils très intéressants pour les annonceurs." En espérant un jour réussir à "diviser les coûts d'acquisition par trois", sourit Rémi Lemonnier.