Isabelle Allanche (YouTube Ads) "YouTube France réunit 43 millions d'utilisateurs mensuels selon Médiamétrie"
A l'occasion du YouTube Festival, événement annuel dédié aux annonceurs et aux agences, la directrice générale de YouTube Ads en France revient sur les performances de la plateforme.
JDN. YouTube Ads dévoile ce mardi 18 novembre à l’occasion du YouTube Festival les premiers résultats de la mesure Watch de Médiamétrie et une étude d’impact sur l’économie française. Quels sont les principaux enseignements ?
Isabelle Allanche. YouTube France réunit 43 millions d’utilisateurs mensuels sur la plateforme, soit 8 Français sur 10, tous écrans confondus, d’après Watch, la nouvelle mesure cross-vidéo de Médiamétrie, qui pour l’instant tient compte uniquement de la consommation de contenus à la maison. En partant du fait que tous les usages extérieurs ne sont pas encore intégrés, nous sommes très heureux de ces résultats. Rappelons que, d’après Comscore, YouTube atteint une durée d’écoute de 52 minutes par jour en France. Toujours d’après Comscore, la durée d’écoute de YouTube sur le grand écran a grimpé de plus de 31% en deux ans en France, ce qui réaffirme notre légitimité sur la CTV.
Et concernant votre étude d’impact ?
Grâce au fait que plus de 50% de nos revenus publicitaires sont reversés à nos créateurs partenaires, YouTube alimente et façonne la creator economy. Selon une étude réalisée par Oxford Economics, la creator economy a représenté une contribution d’un milliard d’euros au PIB français en 2024. Cela équivaut à 24 000 emplois à temps plein.
Le dernier Observatoire de l’ePub montre que YouTube perd des parts de marché en France et Publicis Media observe une baisse des budgets des grandes marques sur YouTube au profit de la SVOD et des offres de streaming des chaînes de télévision en France. Qu’en pensez-vous ?
Ce processus de diversification et d’explosion de la CTV s’accélère et les marques viennent tester et comprendre. Le marché évolue et je ne peux que me réjouir pour les utilisateurs d’une offre qui se diversifie et qui s’enrichit sur la vidéo en général.
Chez YouTube, l’écran de télé est le deuxième écran le plus important en France après le mobile, et le premier aux Etats-Unis. Pour nous en particulier, l’émergence d’une nouvelle concurrence sur la CTV est un phénomène extrêmement positif car elle nous permet d’avoir des discussions beaucoup plus ciblées sur la CTV avec nos partenaires. Nos clients viennent nous chercher pour déployer leurs campagnes sur des écrans qualitatifs, via des dispositifs de sponsoring par exemple.
Dans les faits, YouTube est devenu incontournable pour les grands comme pour les petits annonceurs aussi sur le grand écran : nos inventaires non skippable en CTV sont en croissance de plus de 50% en un an. YouTube est devenu au fil des années l’épicentre de la culture : la place des créateurs est centrale chez nous et la demande des annonceurs pour ce genre de collaboration est en croissance. Je pense par exemple à LVMH, qui témoigne de l’importance de travailler avec des créateurs dans un environnement de confiance. Et pour cause, selon une étude Ipsos, 98% des Français font davantage confiance aux recommandations des créateurs YouTube qu’aux orientations des créateurs sur les autres réseaux sociaux. C’est le résultat d’une construction qui s’est faite sur le temps long et sur laquelle les marques peuvent s’appuyer.
Enfin je pense aussi aux plus petites marques qui émergent et qui développent des stratégies à la fois en France et à l’export avec notre accompagnement. Beaucoup d’annonceurs viennent chercher chez nous ce rayonnement dont ils ont besoin, comme la marque Manucurist qui a misé sur YouTube pour son expansion internationale. La marque attribue à notre solution IA, Demand Gen, 15% de ses ventes à l’export !
La concurrence est forte et rend l’écosystème assez cloisonné et fragmenté, non ?
ll est clair que le paysage s’est nettement diversifié. Dans ce contexte, certains annonceurs testent des trajectoires différentes. C’est le cas de Meilleurtaux qui a décidé de remplacer la TV par YouTube, ce qui lui a permis de gagner plus de 8 points de notoriété, une évolution considérable. D’autres marques opèrent des choix plus ciblés : Peugeot, par exemple, complète ses activations en linéaire avec la TV YouTube afin d’augmenter la considération de la marque à des CPM très attractifs. Il est important de noter que les annonceurs peuvent pallier cette fragmentation grâce à DV360, qui leur permet d’acheter à la fois sur YouTube et sur les autres acteurs de l’écosystème de la CTV comme Netflix. DV360 donne accès à près de 80% de la durée d’écoute de la CTV en France (En France, DV360 ne donne pas accès aux inventaires de Prime Video, ndlr). C’est le seul acteur à le permettre.
Quel est l’état d’esprit des annonceurs en cette fin d’année ?
Le contexte du monde dans lequel nous vivons est complexe, c’est un fait, mais 83% des Français pensent que les marques ont un rôle à jouer en temps de crise, selon Kantar. Cette donnée est révélatrice des discussions que j’ai avec beaucoup de marques en ce moment : la complexité les pousse à se réinventer. Certaines ont passé les deux dernières années à se concentrer sur la performance et elles se rendent compte maintenant qu’il leur faut revenir à la base : travailler sur leur image, leur message, l’engagement avec leurs audiences et développer leur notoriété sur un écran de qualité. Nous les accompagnons dans cette stratégie, dans une démarche full-funnel, afin qu’elles deviennent incontournables.