Plan Big Data : les processus des industriels du secteur bientôt normés
Les grandes lignes du Plan Big Data ont été présentées par Paul Hermelin (Capgemini) et François Bourdoncle (Exalead) dans le cadre du salon Big Data Paris 2014.
Depuis qu'il a été déclaré priorité nationale dans le cadre des 34 plans industriels souhaités par Arnaud Montebourg en octobre dernier, le Big Data est sur toutes les lèvres.
En particulier celles de Paul Hermelin, PDG de Capgemini et de François Bourdoncle, directeur technique d'Exalead Dassault Systèmes, nommés par le ministre du redressement productif en tant que chefs de projet pour ce plan. A l'occasion du salon Big Data Paris 2014 (dont le JDN est partenaire), ces deux personnalités influentes du monde IT ont en effet levé le rideau sur leur rapport sur le sujet qui doit être remis très prochainement au ministère.
Un rapport qui s'inscrit dans une "dynamique puissante" du Big Data, permettant selon le PDG de Capgemini d'amener les entreprises vers davantage de compétitivité et d'en tirer parti en tant que facteur différenciant.
Parmi les grand points du plan Big Data, on trouve notamment ceux relatifs aux "verrous réglementaires" et à la problématique de l'anonymisation des données. Mais également à la formation et au soutien à l'innovation et aux start-up.
"La Loi Informatique et Liberté est un fabuleux outil de protection de la vie privée, mais elle peut également être perçue comme un handicap pour les industriels de l'exploitation et de la collecte des données", a rappelé François Bourdoncle d'Exalead. "Nous avons travaillé avec la CNIL sur la mise en place de normes visant à certifier les processus industriels des acteurs du Big Data."
Des datascientist formés à la culture de l'instinct business
Des normes cependant présentées comme non contraignantes, se présentant davantage comme "un outil adapté aux industriels du secteur ayant des processus verticaux clairement identifiés". Quant au type de normes choisies, elles seraient plus proches des recommandations W3C que des normes de l'Afnor, jugé "inconfortables" et "pas adaptées" au secteur du Big Data, impliquant une évolution très rapide, interactive et participative de ses processus", selon François Bourdoncle.
Concernant la formation, le plan Big Data met en avant la nécessité de pousser les écoles, universités, instituts et organismes spécialisés à introduire dans les cursus formant au métier de datascientist la "culture de l'instinct business". "Nous avons besoin de former des sachants de la donnée, qui savent exploiter les contenus, chercher des sources, des idées et des corrélations. Et pas seulement des statisticiens", a fait savoir Paul Hermelin, PDG de Capgemini.
Autre point important du plan Big Data évoqué : le support à l'innovation et aux start up, avec la mise en place d'une structure capable de les accompagner pour améliorer les délais de lancement des produits. Baptisée pour l'heure "centre de recherche technologique", cette structure permettrait notamment aux start up d'accéder aux données plus facilement, mais aussi aux infrastructures matérielles pour les exploiter.
Les propositions émises dans le cadre du plan Big Data partent donc, a priori, d'un bon principe et n'affichent aucun autre objectif que celui d'encourager et d'assurer l'essor des entreprises françaises de ce secteur industriel.
Ce plan veut également enjoindre un maximum d'entreprises à lancer des projets dans ce domaine. "Contrairement aux Etats-Unis, le Big Data n'est pas encore arrivé au cœur des entreprises françaises", a remarqué Elias Baltassis, directeur Big Data & Analytics du Boston Consulting Group sur le salon Big Data Paris 2014. Sur une échelle de 0 à 5, le Boston Consulting Group évalue ainsi la maturité des entreprises françaises en matière de Big Data entre 1 et 2 contre 3 à 4 pour leurs homologues outre Atlantique.