Les consommateurs ont des droits, respectons-les !

À l'origine du web, les questions d'éthique et de consentement ne se posaient pas, ne s'envisageaient même pas. Les internautes sont devenus des cibles à suivre, mais pas à n'importe quel prix !

À l’origine du web, il y a un peu plus de 30 ans, Tim Berners-Lee, le créateur du World Wide Web était loin d’imaginer que son invention allait révolutionner de manière fondamentale la façon de vivre des 7,5 milliards de terriens. Et pourtant, son souhait était déjà de créer un espace de partage de connaissances, libre et gratuit, un lieu pour communiquer et collaborer à distance. Alors, les questions d’éthique et de consentement ne se posaient pas, ne s’envisageaient même pas.

Le net est devenu une place de marché à part entière, et avec elle, des innovations majeures mais aussi ses travers. Et parmi eux, la vision de la gratuité du contenu. Quand on sait que 61% de la population mondiale est connectée (1), qu’un Français passera en moyenne 27 ans de sa vie en ligne (2), soit presqu’autant que son temps de sommeil cumulé (3), les internautes sont devenus des cibles à suivre. Mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix !

La gratuité des prestations proposées par les entreprises du web ne doit pas soumettre les consommateurs à payer de leur personne

Une réappropriation des attributs digitaux est en train de s’opérer. 30 ans plus tard, nous voici à l’ère de la 3ème génération des utilisateurs du web. La première génération ne se posait pas la question de son empreinte digitale, mais elle se la pose aujourd’hui. La deuxième est devenue dépendante et s’est dite contrainte d’adopter les codes des géants du web pour ne pas avoir à se couper de leurs services. L’actuelle, elle, prend son destin en main : elle décide si elle souhaite ou non communiquer ses données, et si elle en émet le souhait, elle demande une rétribution.

Car les consommateurs sont inquiets vis-à-vis de leur empreinte numérique. Et ils le font savoir ! 82% des consommateurs français se disent prêts à boycotter une marque qui serait trop intrusive avec leurs données (4) et 70% des Français sont préoccupés par les informations collectées sur le web (5).

Mais les GAFAM et autres grandes entreprises du web font pression car la législation les contraints à respecter les droits de chacun à disposer des informations les concernant. Récemment, Facebook menaçait de déconnecter ses services du sol européen, en l’absence d’un cadre juridique clair. Au moment où la Chine instaure sa loi PIPL, c’est Yahoo, après LinkedIn et Microsoft, qui a annoncé son retrait du marché chinois.

Les lois RGPD sont des générateurs de Business

Le 25 mai, la loi RGPD fête ses 4 ans d’existence. Quels constats tirés de ces 4 années ? À l’occasion de la journée de la protection des données en janvier dernier, la CNIL faisait le bilan de son action : 2021 a été une année exceptionnelle, tant par le nombre de mesures adoptées (18 sanctions et 135 mises en demeure) que par le montant cumulé des amendes, qui atteint plus de 214 millions d’euros.

Nous constatons que les organisations qui, dès le départ, ont positionné la relation client au cœur de la stratégie, tirent aujourd’hui leur épingle du jeu. La loi RGPD a eu le mérite de forcer les entreprises à tenir compte du ressenti utilisateur, en étant davantage respectueuses de l’utilisation des données, et c’est une bonne nouvelle ! Et d’autant plus en France qui fait figure de pionnier en la matière.

Les consommateurs ont des attentes très fortes : ils veulent savoir comment sont exploitées leurs données et, lorsqu’ils donnent leur consentement, ne veulent pas qu’elles soient à la vue de tous. Respectons-les !

Sources :

(1) https://www.alioze.com/chiffres-web

(2) https://nordvpn.com/fr/blog/temps-passe-en-ligne/

(3) https://gazette.petit-meunier.fr/conseils-pour-bien-dormir/temps-passe-a-dormir-1102#:~:text=Les%20chiffres%20ont%20montr%C3%A9%20que,est%20de%207h47%20par%20nuit

(4) 3ème Observatoire AACC Customer Marketing sur la "Gestion des données personnelles par les marques"

(5) 5ème édition de l’Observatoire de la Tech Oracle en partenariat avec Odoxa