Budget 2025 : une urgence qui coûte 100 millions d'euros par jour au pays

Budget 2025 : une urgence qui coûte 100 millions d'euros par jour au pays L'absence d'accord sur le budget pénalise la mise en œuvre de projets essentiels. Des mesures comme la taxation des billets d'avion ou la réindexation des retraites sont retardées.

Le gouvernement français tire la sonnette d'alarme face à l'impasse budgétaire pour l'année 2025. Depuis la motion de censure de décembre dernier, l'absence d'un budget adopté coûte chaque jour 100 millions d'euros au pays. Une situation critique qui impacte directement les finances publiques et retarde des mesures essentielles.

Une facture quotidienne liée au blocage budgétaire

Depuis le rejet du budget en décembre 2024, les pertes s'accumulent. "Nous perdons 100 millions d'euros par jour", a alerté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas au micro de TF1, soulignant l'urgence de débloquer la situation. Ces pertes sont dues au retard dans la mise en œuvre de mesures prévues, telles que la réindexation des retraites et les taxes sur les billets d'avion, qui auraient pu générer des recettes significatives dès janvier 2025.

Catherine Vautrin, ministre de la Santé et du Travail, a estimé ce blocage à 12 milliards d'euros, soit l'équivalent de 175 euros par Français. Cette évaluation repose sur une perte de croissance de 0,2 point de PIB et l'impossibilité de mettre en place certaines réformes dès le début de l'année.

Le Sénat avance, mais l'impasse persiste à l'Assemblée nationale

Malgré le vote par le Sénat, dominé par une majorité de droite-centristes, de la seconde partie du projet de loi de finances, la situation reste tendue. La prochaine étape repose sur la commission mixte paritaire (CMP), chargée de concilier les versions divergentes entre le Sénat et l'Assemblée nationale. Ce processus devrait reprendre la semaine du 3 février, mais aucune issue certaine n'est encore en vue.

Sophie Primas a rappelé que la méthode du Premier ministre François Bayrou privilégie le dialogue : "La méthode repose sur l'écoute, le dialogue et la responsabilité", a-t-elle déclaré, citée par Le Figaro. Toutefois, elle n'a pas exclu un éventuel recours à l'article 49.3 pour imposer le texte si le blocage persiste, précisant que "nous prendrons nos responsabilités si nécessaire".

Des mesures stratégiques en attente

En plus de freiner les réformes fiscales, ce blocage affecte des secteurs clés tels que la santé et l'écologie. "Depuis le 1ᵉʳ janvier, certaines mesures n'ont pas pu être mises en place", a déclaré Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics. Parmi elles, la taxation des secteurs polluants et des projets de modernisation du système hospitalier.

Le gouvernement insiste sur l'urgence d'un compromis pour relancer la machine législative. "Nous ne souhaitons avoir ni un budget de gauche, ni un budget de droite, mais un budget pour la France", a conclu Sophie Primas, en insistant sur le besoin de dépasser les clivages politiques.