Projet Pendragon : l'armée de terre mise sur la robotisation

 Projet Pendragon : l'armée de terre mise sur la robotisation L'armée française prépare une première unité robotisée. Objectif : tester l'apport de l'intelligence artificielle dans les opérations militaires, tout en gardant un contrôle humain.

L'armée de terre lance le projet Pendragon pour intégrer davantage de robots et d'outils d'intelligence artificielle dans ses missions. Ce programme doit permettre de mieux comprendre comment utiliser ces technologies sans perdre la main sur leur fonctionnement, rapporte Le Figaro.

Une première unité de robots dès l'an prochain

Selon le chef d'état-major, le général Pierre Schill, la guerre en Ukraine a accéléré l'usage des drones et de la robotique. Ce qui était prévu pour 2030 pourrait arriver beaucoup plus tôt. Le projet Pendragon prévoit la création d'une unité d'une vingtaine d'appareils terrestres et aériens. Ces robots devraient être présentés lors de l'exercice Orion, un entraînement de grande ampleur. Les premières missions testeront des usages concrets : observation, reconnaissance, logistique ou encore évacuation de blessés.

Des tests déjà en cours

Plusieurs prototypes sont déjà à l'essai. Le système Aurochs 2 associe un canon de 12,7 mm à une plateforme robotisée. Mais pour le général Schill, ce type d'engin reste trop fragile pour un combat réel.

Des essais de drones sont aussi expérimentés. Jusqu'à 25 drones peuvent se partager des tâches de surveillance ou de neutralisation. Mais, pour l'instant, ils ont besoin d'ordres précis et ne savent pas réagir seuls face aux imprévus.

Bertrand Rondepierre, directeur de l'Agence ministérielle pour l'intelligence artificielle de défense, explique dans Le Figaro : "Les drones sont performants plus qu'intelligents. Il n'y a pas de coordination. L'un des objectifs de Pendragon sera donc d'aller plus loin, avec des systèmes capables de s'adapter et de coopérer.

L'humain reste indispensable.

La France ne veut pas de robots totalement autonomes. L'idée est de développer des outils capables d'agir seuls dans certaines limites, tout en restant sous supervision humaine.

"L'automatisation dépend du degré de conflictualité", rappelle le général Schill, qui plaide pour une "auditabilité des systèmes". En clair, les militaires doivent garder la possibilité de comprendre et contrôler les décisions prises par l'IA.

Le projet Pendragon ne se limite pas à la technologie. Il vise aussi à créer un écosystème réunissant soixante-dix entreprises autour de l'intelligence artificielle de défense. Une étape clé pour préparer l'armée aux guerres de demain.